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Notes de cours: L'HISTOIRE

Publié le 22/02/2012

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histoire

Introduction:

                Rien n’est immuable, tout se transforme. Rien ne se fige, tout se meut: l’hémorragie du temps en ma conscience; les choses elles-mêmes...

                Depuis, le livre de Le Bon: « L’évolution de la matière « : matière se transforme en ses structures mêmes et l’étude de la radioactivité a confirmé une sorte de vie, de mobilité de la matière: carbone 14 -- « carbone 13, les éléments lourds tels que l’uranium, le radium se désintègrent en émettant des rayonnements. Pierre et Marie Curie ont montré la transmutation des éléments.

                En somme, tout a une histoire. Elle est devenue une catégorie de la pensée moderne. Mais, le devenir historique a-t-il un sens, une rationalité ou n’est-il qu’une rapsodie d’événements hétérogènes et absurdes?

 

1) Le fait historique et le fait scientifique.

 

* Histoire: l’étude des faits humains dans le temps.

* Fait scientifique est un fait conceptualisé dont on a retenu, par l’analyse inductive, que certains éléments communs à tous les faits de même espèce-- « répétition en tous temps et en tous lieux-- « universalité-- « intemporalité.

* Fait historique est un événement considéré dans toutes ses particularités temporelles et spatiales -- « Singularité, unité et unicité

2) La critique historique.  

                Histoire, pas simplement un récit. Son but est de fournir une explication, de démontrer le mécanisme des causes et des effets d’où est sorti un état nouveau de la société.

Caractère unitaire des faits pose un problème de méthode: comment trouver des déterminations générales, des lois permanentes à des événements particuliers et uniques? Sens historique -- « postulation, inventions de causes qui s’ajoute à la construction déjà problématique des faits.

* Philosophes assignent à l’histoire, le but de découvrir les lois d’ensemble de tout le devenir humain: philosophie de l’histoire. Devenir est-il un pur désordre? ou si l’on peut y discerner un ordre et quel est le sens de cet ordre?

 

                Histoire est une connaissance par traces. Vérification de la valeur des documents et de leur authenticité. Faux se décèlent soit par des erreurs matérielles ( « faux-cahiers d’A. Hitler «), soit par des invraisemblances («  fausses-lettres de Vrain- Lucas «).

                Problème de la valeur du témoignage humain: déformation, interprétation de l’esprit dans l’enregistrement mnésique et la restitution de l’information -- « Facteurs psychologiques et affectifs. Nécessité des recoupements ( « Testis unus, testis nullus «) et de s’assurer de l’indépendance des témoins . Souvent, convergence dans l’erreur.

3) La synthèse historique.

a) Contingence et rôle du hasard:

 

                Histoire, pure contingence, succession incohérente d’événements historiques isolés et indépendants, de moments s’évanouissant dans le flux du temps. Hasard qui préside à l’histoire: « Nez de Cléopâtre «.

b) Nécessité et fatalisme historique:

                Devenir historique obéit à des lois immuables: Comte et la loi des trois états / Marx et la dialectique historique;

Critique: Ethnocentrisme dangereux de la théorie comtienne. Réalité historique s’oppose à Marx.

c) Finalité du devenir: les théories du progrès:

 

                Kant: possibilité de découvrir un ordre rationnel au-dessus des tendances individuelles. Kant déclare que l’histoire apparaît comme « l’accomplissement d’un plan caché de la nature en vue de réaliser un état dans lequel elle puisse amener à leur développement intégral les facultés de l’homme «, c’est-à-dire la raison, la moralité et le droit. Cette théorie est une idée, d’une part, du fait de la « insociable sociabilité « qui pousse les hommes à se socialiser et à s’individualiser; de l’autre, car les projets divins restent inconnaissables (phénomène / noumène).               

Critique: Désenchantement du monde.

 

d) Logique ou dialectique historique:

 

Hegel: Dieu se fait dans l’histoire et par elle. Dieu, un principe spirituel se réalisant progressivement dans le monde et l’histoire, un parcours de l’Esprit se faisant à travers les choses. Panthéisme car Dieu ne se distingue pas de l’univers lui-même, de la totalité du réel. Dieu, résultat et point d’aboutissement, non une perfection au-delà du monde.

Donc, l’histoire est rationnelle (développement interne allant vers une fin). Elle n’est pas une accumulation de faits fortuits. Elle est une marche rigoureuse vers une société parfaite et transparente qui sera son point d’aboutissement. Point d’aboutissement englobant tous les stades de développement des sociétés pour aboutir à la pleine liberté humaine.

Critique: Interrogation sur le rationalisme total et sur l’optimisme de Hegel: tous les  faits sont une étape vers la réalisation de l’esprit, un moment vers la synthèse dernière. Réalité rétive à la dialectique historique, rien n’est dans un transparent équilibre. Réel historique, âpre et inacceptable. L’histoire n’est-elle pas comme le dit Joyce, un cauchemar dont nous tentons de nous éveiller? Loin d’être réconciliation, l’histoire est une chronique de l’enfer: massacres, génocides, totalitarismes...

e) Théorie cyclique:

 

                Théorie de l’Eternel Retour: Histoire se recommence, identique à ce qu’elle a été.  Nietzsche formulera cette thèse de manière métaphorique et poétique.

Négation du cours historique linéaire et orienté vers une finalité (comme Bien universel ou l’accomplissement de Dieu dans le monde). Eternel Retour: perpétuelle et fervente invocation à l’exigence du dépassement de soi. L’homme doit exercer sa créativité inlassable par sa volonté de puissance.

Critique: entropie, expansion de l’univers, dilution de l’énergie.

4) L’objectivité historique.

                L’objectivité est-elle possible?

Autrefois, on pensait tendre vers une certaine objectivité. « Le bon historien n’est d’aucun temps, ni d’aucun pays « Fénelon -- « Rationalisme scientiste? Objectivité historique n’est-elle pas une utopie? Car, connaissance historique liée et solidaire du présent et condamné à changer avec lui. Chaque société défend ses vues -- « Coefficient de subjectivité.

Les différences de perspectives portent plus sur l’interprétation et l’importance accordée à certains faits que sur l’existence de ses derniers.

Problématique: Histoire, instrument de propagande? Ou doit-elle tendre, par un effort de probité intellectuelle, vers la science? Le rôle de l’histoire doit-il être celui  d’épouser les passions de son époque ou a-t-il le devoir de s’en extraire et de s’élever comme le dit Bacon au-dessus des « idoles du forum «?

Conclusion:

                Refus du fatalisme. Tout ne peut être expliqué. L’homme jouit de son libre-arbitre. Chaque individu est un véritable acteur du long métrage du monde, à la fois dépositaire du passé  et responsable de l’avenir. L’apocalypse  est entre les mains de chacun d’entre nous: Caïn, Ponce Pilate, Ravaillac, Lee Harvey Oswald...

                L’homme crée lui-même les situations dans lesquelles il se trouve imbriqué Il est le libre agent de son aliénation. Ou, comme le dit Marx, l’homme fait l’histoire, qui elle-même le constitue. 

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