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Texte du Monde comme volonté et comme représentation de Schopenhauer

Publié le 27/02/2008

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Texte du Monde comme volonté et comme représentation de Schopenhauer Si la morale ne considère que l'action juste ou injuste, si tout son rôle est de tracer nettement à quiconque a résolu de ne pas faire d'injustice, les bornes où se doit contenir son activité, il en est tout autrement de la théorie de l'État. La science de l'État, la science de la législation n'a en vue que la victime de l'injustice ; quant à l'auteur, elle n'en aurait cure, s'il n'était le corrélatif forcé de la victime ; l'acte injuste, pour elle, n'est que l'adversaire à rencontre de qui elle déploie ses efforts ; c'est à ce titre qu'il devient son objectif. Si l'on pouvait concevoir une injustice commise qui n'eût pas pour corrélatif une injustice soufferte, l'État n'aurait logiquement pas à l'interdire. Aux yeux de la morale, l'objet à considérer, c'est la volonté, l'intention ; il n'y a pour elle que cela de réel ; selon elle, la volonté bien déterminée de commettre l'injustice, fût-elle arrêtée et mise à néant, si elle ne l'est que par une puissance extérieure, équivaut entièrement à l'injustice consommée ; celui qui l'a conçue, la morale le condamne du haut de son tribunal comme un être injuste. Au contraire, l'État n'a ement à se soucier de la volonté, ni de l'intention en elle-même ; il n'a affaire qu'au fait (soit accompli, soit tenté), et il le considère chez l'autre terme de la corrélation, chez la victime ; pour lui donc il n'y a de réel que le fait, l'événement. Si parfois il s'enquiert de l'intention, du but, c'est uniquement pour expliquer la signification du fait. Aussi l'État ne nous interdit pas de nourrir contre un homme des projets incessants d'assassinat, d'empoisonnement, pourvu que la peur du glaive et de la roue nous retienne non moins incessamment et tout à fait sûrement de passer à l'exécution. L'État n'a pas non plus la folle prétention de détruire le penchant des gens à l'injustice, ni les pensées malfaisantes ; il se borne à placer, à côté de chaque tentation possible, propre à nous entraîner vers l'injustice, un motif plus fort encore, propre à nous en détourner ; et ce second motif, c'est un châtiment inévitable. A. Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation.
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« D'ailleurs Schopenhauer affirme qu'un acte sans victime ne peut être interdit par la loi, elle n'est pas dans sondomaine de juridiction.

Ces analyses préfigurent d'une certaine manière celles de Stuart Mill, philosophe britannique,à peu près de la même époque.

Ce dernier s'emploie à tracer les limites de la contrainte des lois et de l'action de lasociété.

Il affirme par suite : « Le seul aspect de la conduite d'un individu qui soit du ressort de la société est celui qui concerne les autres.

»- La morale, elle, a la limite n'a que faire de la victime.

Elle est à l'inverse de l'état occupée de l'agent de l'injustice.Un acte qui ne ferait aucune victime mais qui serait injuste, y serait toujours jugé avec une importance extrême.

Schopenhauer dans le début de son texte identifie morale et justice.

La morale est la science qui s'emploie àdéterminer les critères du juste et de l'injustice.

Elle définit donc ce que j'ai le droit de faire ou non, mais pas en vuedes lois, selon le tribunal de la conscience.

La différence de la personne à qui on fait attention entraîne bien unedifférence de point de vue Intention et acte : une différence de point de vue- Il y a dans l'histoire de la philosophie un débat qui consiste à savoir si la morale doit s'occuper des intentions oubien des conséquences de l'acte.

La morale contient en elle la notion de jugement.

Or, pour bien juger, il faut avoirtoutes les informations nécessaires pour le faire.

Pourtant, il est impossible pour quelqu'un d'extérieur d'avoir unevéritable connaissance des intentions de l'autre.

Kant insistait sur cette difficulté.

Il s'ensuit que la morale ne peutêtre un jugement extérieur.

Personne ne peut vraiment porter un jugement moral sur moi.

Celui-ci doit venir de moi-même et de mon propre examen de conscience.

En effet, Schopenhauer affirme que seule, l'intention et la volontécomptent dans la morale.

Il est vrai qu'un jugement sur les actes seuls peuvent être injustes.

Nous ne maîtrisonspas le destin de nos actes, trop de données sont en jeu, notamment l'intervention d'autrui que nous ne pouvons pasprévoir.

Une action accomplie avec de très bonnes intentions peut malencontreusement, faire souffrir quelqu'un. Nous ne pouvons pas nous baser sur les faits.

Schopenhauer affirme même qu'une mauvaise intention qui ne passepas à l'acte est moralement condamnable.

Précisons cependant que la mauvaise intention n'est pas morale que sielle est empêchée, non pas un retournement de l'auteur lui-même mais un « obstacle extérieur ».

Si je veux parexemple commettre un crime et qu'au moment de passer à l'action, la police arrive et m'empêche de mettre mesplans à exécution, moralement, mon acte est mauvais.

Pourtant, Schopenhauer semble admettre qu'un auteur quirenoncerait à son acte par lui-même ne serait pas dans le même cas de figure.

Il ajoute en effet cette condition :« si elle ne l'est que par une puissance extérieure ».Pour Schopenhauer donc, il y a une équivalence stricte pour la morale entre « injustice consommée » et « la volonté bien déterminée de commettre l'injustice ». - Il en va tout autrement pour l'état.

Les juges du tribunal ne peuvent nous l'avons dit savoir réellement les intentions de l'auteur mais même, ils n'en ont que faire pour Schopenhauer.

Leur point de vue est totalementextérieur et par ce fait, l'attention se porte non plus sur les intentions mais sur les actes commis.

C'est en effet euxqui mettent à mal l'équilibre de la société.

Schopenhauer voit d'ailleurs comme adversaire de la société non pas lecriminel mais l'acte injuste : « l'acte injuste, pour elle, n'est que l'adversaire à rencontre de qui elle déploie sesefforts ».

Elle se concentre sur ce qui a une véritable existence dans le réel : le terme acte d'ailleurs exprime le côtévisible de l'action, observable objectivement.

De fait, Schopenhauer nous dit que l'état n'interdit pas d'avoir demauvaises intentions.

On peut d'ailleurs se demander comment elle pourrait l'interdire : elle ne pourrait pas le savoirmais surtout elle ne pourrait pas l'empêcher.

La conscience des individus est par principe inaccessible et personnene peut nous empêcher de penser ce que l'on veut.

Ainsi, par exemple, la loi ne peut pas interdire d'être raciste.Pourtant, elle sanctionne toute manifestation de ce racisme dans les paroles et les gestes.

Toujours en vue de lavictime : elle l'interdit donc en public et contre quelqu'un.

Pourtant, nous pouvons penser qu'une justice qui ne soucierait pas du tout de l'intention pourrait être injuste.

Eneffet, si je tue quelqu'un accidentellement, en voulant par exemple lui porter secours, je ne peux être jugé commel'assassin qui a tué de sans froid.

Préparant cette objection, Schopenhauer ajoute que l'état s'occupe parfois desintentions pour comprendre l'acte, « pour expliquer la signification du fait ».

Remarquons d'ailleurs que lesappellations judiciaires font intervenir dans leur énoncé les attentions en deuxième position : nous entendons parlerde « meurtre avec préméditation », « meurtre sans préméditation », « meurtre avec circonstances atténuantes ».L'unique préoccupation de l'état est donc l'acte.

Les moyens de l'état pour arrêter l'injusticeDe là découle, le but et les moyens de l'état qui sont complètement différents de la morale.

Cette dernière vise àrendre l'homme bon, à l'éduquer en vue de la disparition des mauvaises intentions.

Au contraire, l'état a pour uniqueobjectif d'empêcher le passage à l'acte.

Et pour cela, Schopenhauer nous dit que le moyen utilisé est la peur.

Ils'agit en effet de mettre en place pour chaque injustice une punition dissuasive.

Les lois sont donc uniquementdissuasives, elles visent à maintenir la sécurité en promettant à l'injuste un sort peu enviable.

Il parle ainsi desanciens châtiments, « du glaive et de la roue » censés nous effrayés.

C'est d'ailleurs cet argument qu'emploientceux qui sont pour la peine de mort.

La peur que crée cette punition empêcherait les hommes de passer à l'acte.D'ailleurs, il est vrai que la plupart du temps nous respectons les limitations de vitesse, où les interdictions destationner par peur de l'amende.

Le philosophe précise d'ailleurs que la sanction doit être « inévitable ».

En effet, sil'auteur du crime pense pouvoir échapper à la sanction, il tentera toujours son crime.

Il faut donc que le systèmesoit très performant pour pouvoir faire peur.Schopenhauer affirme ainsi que l'état ne vise pas du tout à enlever les mauvaises intentions des hommes mais à « placer, à côté de chaque tentation possible, propre à nous entraîner vers l'injustice, un motif plus fort encore,propre à nous en détourner ».

Il faut pourtant faire une objection à ce jugement.

Il insinue en effet que les actions. »

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