Catégorie : Français / Littérature
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Un critique contemporain écrit : « Les Confessions n'ont pas seu-lement pour fonction d'être une justification et un témoignage : pour un Rousseau meurtri, elles sont [...] une consolation, une chanson qui berce la misère humaine».
Vous direz dans quelle mesure cette phrase peut servir de définition aux quatre premiers livres des Confessions.
l'extrême, de cette sorte, représente d'une certaine façon tous les malheurs, et chacun cherchera sa propreexpérience derrière celle de l'auteur. Toutes les expériences sont relatées, depuis l'éducation scolaire chez lesLambercier aux voyages, aux errances, sans un sou en poche; en passant par la mise en apprentissage, à proposduquel Rousseau confie : «Je ne finirais pas ces détails si je voulais suivre toutes les routes par lesquelles, durant mon apprentissage, je passai de la subli...
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Louis Jouvet, acteur, régisseur, metteur en scène et directeur de théâtre (1887-1951), qui a étroitement collaboré avec Jean Giraudoux et a créé Électre le 13 mai 1937, affirmait : « Le théâtre est d'abord un beau langage.»
Dans quelle mesure, selon vous, cette formule peut-elle s'appliquer à l'Électre de Giraudoux ?
des messagers ou des confidents du théâtre classique, car il est mi-homme, mi-dieu : il dialogue avec les hommes,mais prévoit aussi l'avenir, voit dans le passé, et semble non seulement alimenter la progression dramatique, maisaussi la commenter, en intervenant notamment à la fin de chaque acte, et donc de la pièce. C'est dire que l'actionn'est pas niée dans Électre, mais n'est pas directement livrée au regard du spectateur, et lui permet de garder la distance réflexive favorisée par la médi...
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En quoi le recueil des Châtiments présente-t-il les caractéristiques de l'écriture polémique ?
sbires. [La poésie au service de la dénonciation] Hugo n'hésite pas à recourir au pamphlet acéré, il mêle épique et grotesque, et se sert de son procédé fétiche,l'amplification, pour la mettre au service de la condamnation. Les sentences hugoliennes sur le compte de Louis Bonaparte sont particulièrement acérées : « Dogue aboyant,dragon farouche, hydre en colère; // Taupe aux jours du danger ! » (II, 6). Son « âme » est « horrible et fausse »(« Nox », 5). Le poète exprime ce qu'il pense de l'ar...
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Fin de partie : ACTE I - DIVISION 3 (Beckett)
Hamm. - Il fait donc nuit déjà? Clov. - Non Hamm. - Alors quoi ? Clov. - Il fait gris» (page 48). De l'infinie gradation de la lumière d'un jour, il ne reste que le gris qui règne sur l'univers («noir clair, dans toutl'univers »). La fin du monde L'épuisement menace l'activité théâtrale lorsqu'un seul mot suffit à décrire tout ce qui est. Le texte surchargéd'images de mort, s'apparente alors à une rubrique nécrologique. Il ne s'attache à un objet que pour en constaterl'absence ou la dis...
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En Attendant Godot de Beckett: ACTE I - DIVISION 1
et du dialogue. Un coup d'oeil au texte suffit à y constater la place du texte descriptif. Bon nombre de répliquessont accompagnées de l'indication expressive de l'intonation ou du geste qui viennent moduler la parole. Le textedonne autant à entendre qu'à voir. Roger Blin, le premier metteur en scène de la pièce semble avoir fixé les types de Vladimir et d'Estragon en lesassociant physiquement aux deux mimes Chaplin (Vladimir) et Keaton (Estragon). Le texte invite à l'exagérationexpressive...
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En Attendant Godot de Beckett: ACTE I - DIVISION 2
sonne, pas plus Vladimir que nous, ne pouvait comprendre la question «Et nous?>'. Notre vigilance se trouve alertée,le mot «rôle» (thématique) est répété trois fois. Le thème se trouve alors fermement établi, sa résolution gagne enimpact. Ce qui apparaît comme désordre et mécompréhension au niveau du dialogue et à l'intérieur de la fiction serévèle pour le lecteur-spectateur élément de clarté et de mise en valeur. Godot, figure d'un salut terrestre Les deux amis, larrons est-on tenté de dire,...
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Dans L'Impromptu de Paris, Giraudoux fait dire à l'un de ses personnages : « [...] le théâtre n'est pas un théorème, mais un spectacle, pas une leçon, mais un filtre. » Comment comprenez-vous cette déclaration ? Pensez-vous qu'elle puisse s'appliquer à Électre ?
Cependant, il n'est jamais question d'idéologie oud'engagement au sens étroit du terme parce quele théâtre est d'abord spectacle. Deuxième partie : Électre, spectacle et mise en scène Faire voir et faire entendre : si toute piècede théâtre doit donner à comprendre, elledoit aussi donner à voir et à entendre. C'estmême là un de ses buts premiers. Celajustifie la recherche des effets par la volontéde rendre vrai, de faire vivre, au besoin enréinventant le réel, en le remplaçant par...
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Dom Juan de Molière : ACTE I, SCÈNE 1 (commentaire)
le plaisir du tabac est à Sganarelle ce que le plaisirdes sens est à Don Juan. Une scène d'exposition Avec son habileté coutumière, Molière nous donnel'état de l'intrigue au lever du rideau et le portrait dupersonnage principal avant que celui-ci n'apparaisse.Mais au contraire de Tartuffe, qui n'apparaît qu'àl'acte III, Don Juan apparaît dès la scène 2 de l'acteI. L'intrigue : Don Juan, flanqué de son valet, a fui dansune autre ville son épouse légitime, à qui il avait faitune cour ardente...
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L'Ingénu chez les Bas-Bretons (chap. premier)
Bas-Bretons dans leur fureur de conversion. Tout se passe comme si le Huron n'avait rien opposé à leurs premièresquestions. Le dialogue apparaît dès lors comme un dialogue de sourds, élément d'un comique de l'absurde que renforce le projet de présenter l'Ingénu sur les fonts baptismaux, comme s'il s'agissait d'un nouveau-né. Le jeu desrépétitions (« Nous le baptiserons, nous le baptiserons ») et de l'exclamation, l'accumulation de propositions brèves,l'amplification par les adverbes (« absolume...
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L'oeuvre de Molière
Le sujet est emprunté à La Précaution inutile de Scarron cl aux Nuits de l'Italien Straparole. La Critique de l'École des femmes (1663) : un acte en prose. Dans le salon d'Uranie, on discute sur la récente pièce de Molière. Lysidas lui reproche de ne pasobserver les règles. Dorante s'institue le défenseur de Molière et soutient que « la grande règle detoutes les règles est de plaire ». L'Impromptu de Versailles (1883) : un acte en prose. Molière se met lui-même en scène avec sa troupe au cour...
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Dans un monde marqué par les progrès scientifiques et techniques, le recours aux pratiques occultes, irrationnelles vous semblent-il justifié? ?
La science-fiction La science étonne parfois par les résultats de ses recherches. La science nous émerveille lorsqu'elle devient fiction.La science-fiction dans la littérature, au cinéma, suscite un plaisir partagé par un public toujours croissant. Auxréalisations de la science, à ses explications, l'esprit profane préfère l'imaginaire de la fiction. Il découvre un mondenouveau construit selon les fantaisies de l'imagination, donc sans limites. Une série comme Star Treck provoque bien des pa...
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Dom Juan - Acte I, Scène 2 - Molière
Rédigez ce paragraphe sur l'opposition des noms communs. B. Troisième paragraphe C. Rédigez ce paragraphe sur l'opposition des maximes. Si le système d'opposition est l'une des caractéristiques du texte qui permet à Don Juan de construire unargumentaire et d'opérer un renversement des valeurs, l'emploi de la métaphore militaire, qui renforcel'idée du mouvement, fait de l'art de la séduction un art de la guerre. II. L'ART DE LA SÉDUCTION, UN ART DE LA GUERRE Rédigez cette deuxième partie e...
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Jean Giono - La Colline: Incendie en Haute-Provence
suffisent à tracer les grandes lignes de l'espace où se déploie le feu. En bon connaisseur des choses de la terre,Giono désigne les éléments du paysage par des mots « géographiques » (la « combe ») toujours précis. Non pas une« forêt » vague, mais des « pinèdes » ou une « chênaie » à l'intérieur desquelles le feu calcine « vingt chênesblancs » et « trois pompons de pins ». Les noms et les adjectifs sont choisis pour leur exactitude, leur réalismefamilier et évocateur (avec l'allitération « pompo...
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André MALRAUX, La Condition humaine
André MALRAUX, La Condition humaine. COMMENTAIRE COMPOSÉ Comment commencer ? Pour un roman, il existe de multiples possibilités. De nombreux écrivains introduisent d'abordlonguement le décor, l'époque, de façon que le lecteur soit préparé à reconnaître ensuite les personnages et àmieux les comprendre. D'autres, au contraire, décrivent d'abord les protagonistes, en insistant sur leur aspectphysique ou sur leur passé, leur histoire personnelle. Toutes ces techniques furent utilisées av...
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Guillaume APOLLINAIRE, Oeuvres poétiques, «Poème à Yvonne»
Madone dont la bouche est capucine donne à la fleur une connotation plus vibrante et plus enflammée : fleur ronde de couleur rouge et orangée, lacapucine est à la fois rappel à l'enfance (qui ne dansa, tout en rond, la capucine ?) et appel brûlant aux baisers surdes lèvres rouges... La jeune fille devient donc, à elle seule, tant elle est fleurs de toutes sortes, un «avril miraculeux», et la «madone(...) des printemps fabuleux». Étrangement aussi, dans cette même dernière strophe, elle pr...
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Victor Hugo, Les Travailleurs de la mer (2e partie, livre IV, chapitre 2).
l'observateur du poulpe. D'autre part, le mot « ventouse » évoque aussi, par synecdoque, la pieuvre elle-même dontles tentacules sont composés d'une multitude de ces ventouses (comme la sangsue utilisée longtemps par lesmédecins). En réalité, donc, cette pieuvre ne semble pas être un animal, mais une chose, « une forme grisâtre », que l'on nepeut même pas désigner par un pronom personnel : « c'est gros comme le bras », « c'est un chiffon », mais par undémonstratif, une tournure impersonn...
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Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1re partie - Chapitre 6
individualité d'abord : « des groupes étranges », « de grandes ombres indéfinies », « tout cela » (ledémonstratif associé à l'indéfini transforme la foule en « objet »). Plus loin, le pronom « on » désigne cettemasse anonyme, puis encore « tout allait ensemble ». « Chacun y participait de tout » : le spectacle est siinhabituel que Gringoire ne distingue rien de « particulier », seulement une immense geste collective. c. 4. Gringoire D'où l'étonnement de celui-ci : le deuxième paragraphe fait e...
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Albert CAMUS, Carnets
son ciel.» Curieuse approche de la ville en effet que celle qui entreprend de la définir d'abord par la présence de sonciel «nu et démesuré», alors que le regard habituel nous fait plutôt découvrir des gratte-ciel gigantesques quiobstruent le ciel. Curieuse ville en outre que celle-ci, qui ne semble exister que par ce ciel au-dessus de sa tête, quilui donne sa véritable dimension. L'amour de Camus pour la ville transparaît aussi très rapidement, à la fin même dela deuxième phrase lorsque...
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Louis ARAGON, Le Roman inachevé, extrait de « Prose du bonheur et d'Elsa »: Que serais-je sans toi
poésie n'est pas amoureuse, qu'à côté de la poésie lyrique existe, ou existait, une poésie didactique ouphilosophique ou satirique et que même le lyrisme peut évoquer d'autres sentiments que celui-là, malgré tout, onassocie poète et amoureux. Quand, en plus, le poète utilise le terme de « chanson » et se sert de « refrains »,l'association est encore plus inévitable. Ainsi en est-il dans la Prose du bonheur d'Elsa extraite du Roman inachevé où le poète Louis Aragon raconte ce qu'il doi...
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Lisez-vous une pièce de théâtre comme vous lisez un roman ?
On pourra, certes, prétendre que les « grandes scènes » peuvent se lire comme des romans (ou des poèmes) etqu'elles n'ont guère besoin d'être lues : que ce soient les scènes entre Alceste et Célimène ou Tartuffe et Elmire. Onpeut même prétendre que rceuvre de Racine se contente très bien de la lecture et que de « voir » n'apporte pasgrand-chose. Quant aux drames romantiques, on pourra affirmer aussi que les commentaires scéniques, lesindications de jeu sont si précis, les auteurs sont si prolixe...