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LE DROIT LA JUSTICE (cours de philo complet)

Publié le 03/11/2016

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droit

Par son étymologie, droit (de directum, dirigo, régula) implique la règle. Le droit est ce qui se conforme à une règle. On oppose ainsi « le fait » (ce qui arrive, ce qui se fait ou ce qu'on fait) et « le droit » (ce qui est permis ou légal). En droit la chasse est ouverte à certaines époques, en fait il y a des braconniers toute l’année; en droit les gardes-chasse sont chargés de poursuivre les braconniers, en fait ils braconnent souvent eux-mêmes, etc., etc.

 

Il y a des faits « qui sont « scandaleux » parce qu’ils violent ouvertement et cyniquement « le droit », sans ce minimum de discrétion qui les rendrait tolérables et presque invisibles, par exemple lorsque l’irrégularité souille les défenseurs de la règle, lorsqu’on apprend que le gendarme était gangster, que le douanier faisait de la contrebande, que le juge était cambrioleur et que le ministre était un escroc ou un espion. D’autre part il y a des règles de droit qui ne sont jamais appliquées, des règlements tombés dans l’oubli, donc qui ne sont plus « dans les faits ». Les règlements des P.T.T. par exemple sont si vieux qu’il suffît aux postiers de les suivre à la lettre pour embouteiller en quelques heures toutes les opérations postales (grève du zèle).

 

Le fait, c’est donc ce qui se passe; le droit, c’est ce qui devrait se passer, d’ailleurs aussi ce qui se passe effectivement quand le droit est respecté.

 

Quels sont les rapports du droit et du devoir ?

 

D’après ce qui précède, il semble que le devoir et le droit se rapprochent puisque dans les deux cas, il y a présence d’une règle de conduite. Mais ce n’est pas le même point de vue sur cette règle.

Dissertations traitées dans ce cours :

 

 Quels sont les rapports du droit et du devoir?

Quel est le fondement du droit ?

Quels sont les rapports de la justice et de la charité?

I — Corrélation du droit et du devoir. Le devoir, c’est le sentiment d’une obligation. La règle — si règle il y a — est perçue comme s’imposant à la bonne volonté. Le droit, c’est la même règle mais revendiquée pour justifier une action qu’on a l’intention de faire.

 

Il est curieux de voir comment une même règle devient « devoir » ou « droit > lorsqu’on change de point de vue et lorsque l’initiative change de camp. En effet dans le devoir, le  moi  perçoit, reçoit, assume la règle, et si le moi empirique  est séparé ou en lutte contre la conscience morale, la règle est perçue comme contraignante. Au contraire dans le droit, ce même  moi empirique  a désir de faire quelque chose de précis et fait appel à la règle pour imposer son intérêt.

 

Par exemple : on annonce aux internes du lycée que Samedi 21 Mai il y a grande sortie, voilà tous les internes qui, en tant qu’internes (c’est-à-dire visés par le règlement, sujets-de-ce-droit), ont le droit de sortir. Imaginez l’un d’eux décidé à ne pas sortir ; ipso facto, ce » droit » n’est pas reçu comme un droit. Il ne réagit pas en « interne », comme le prévoyait l’auteur du règlement. Mais on vient lui dire qu’il ne peut rester au lycée parce que la grande sortie est une sortie générale. Le voilà alors obligé de sortir à cause de la même règle que ses camarades recevaient comme un droit.

 

Supposez que les élections communales soient fixées juste le jour où vous aviez envie d’aller à la pêche toute la journée, vous percevez le vote comme un devoir. Supposons que vous soyez capable de renoncer à la pêche, que vous alliez voter, mais que quelqu’un s’oppose à votre vote (violence, contestation sur l’inscription, etc.), aussitôt vous revendiquez le vote comme un droit.

 

On peut donc dire que la présence de la règle sous toutes ses formes, règlement, convention, code, constitution, déclaration universelle des droits, morale, etc. est indispensable au devoir comme au droit, mais que la relation du « moi empirique » à la règle ou à la conscience morale n'est pas la même dans l’un et l’autre cas. Dans le devoir, les intérêts, sentiments et initiatives du moi empirique (c’est-à-dire strictement individuels) sont contrôlés, assujettis et refusés par la conscience de la règle. Dans le droit, un intérêt, un sentiment, une initiative du même moi empirique est certifié, authentifié, valorisé par la même conscience de la règle.

 

Ceci explique qu’un homme complètement unifié au niveau moral, le sage, le héros ou le saint, capable de ne plus avoir d’intérêts personnels, n’a plus que des devoirs. Auguste Comte disait que l’homme nouveau (l’homme moral) n’aurait plus de droits sinon le droit de faire son devoir. Inversement chez celui qui n’a aucun souci de morale et qui est le jouet de multiples tendances égoïstes, il y a tendance naturelle à ignorer les devoirs et à ne faire état que de ses droits, et la rencontre du droit qui valorise un de ses intérêts provoque une joie triomphante.

droit

« - I - Corrélation du droit et du devoir.

Le devoir, c'est le sentiment d'une obligation .

La règle -si règle il y a - est perçue comme s'imposan t à la bonne volonté.

Le droit, c'est la même règle mais revendiquée pour justifier une action qu'on a l'intention de faire.

Il est curieux de voir comment une même règle devient • devoir • ou « droit • lorsqu'on change de poin t de vue et lorsque l'initiative change de camp.

En effet dans le devoir, le • moi • perçoit, reçoit, assume la règle, et si le • moi empirique • est séparé ou en lutte contre la con­ science morale, la règle est perçue comme contraignante .

Au c ontraire dans le droit, ce même • moi empirique • a dési r de faire quelque c hose de précis et fait appel à la règle p our imposer son intérêt.

Par exemple : on annonce àux internes du lycée que Samedi 21 Mai il y a grande sortie , voilà tous les internes qui, en tant ·qu'internes (c'est -à-dire visés par le règlement, sujets-de-ce -droit), ont le droit de sortir.

Imag inez l'un d'eux décidé à ne pas sortir ; ipso facto, ce • droit • n'est pas reçu comme un droit.

Il ne réagit pas en • interne • .• c:omme le prévoyait l'auteur du règlement.

Mais on vient lui dire qu'il ne peut rester au lycée ·parce que la grande sortie est une sortie géné ­ rale.

Le voilà alors obligé de sortir à cause de la même règle que ses camarades recevaient comme un droit.

Supposez que les élections communales soient fixées ju ste le jour où vous aviez envie d'aller à la pèche toute la journée, vous percevez le vote comme un devoir.

Supposons que vous soyez capab le de renoncer à la pêche, que vous alliez voter, mais que quelqu'un s'oppose à votr e vote (violence, contestation sur l'Inscription, etc.), aussi tôt vous rev endiquez le vote comme un droit.

On peut donc dire que la présence de la r~gle sous toutes ses form es, règlement, convention, code, constitution, déclaration universelle des droits, morale, etc.

est indispensable au devoir comme au droit, mais que la relation du • moi empi rique • à la règle ou à la conscience morale n'est pas la même dans l'un et l'autre cas.

Dans le devoir, les intérêts, sentiments et initiatives du moi empirique (c'est -à -dire stric t emen t individuels) sont contrôlés, assujettis et refusés par la conscience de la r è gle .

Dans le droit, un intérêt, un sentimen t, une in itiative du même moi empirique est certifié, authentifié, valorisé par la même conscience de la règle.

Cec i explique qu'un homme complètement unifié au niveau moral, le sage, le héros ou le saint, capable de ne plus avoir d'intérêts per­ sonnels, n'a plus que des devoirs.

Auguste Comte disait que l'homme nouveau (l'homme moral) n'aurait plus de droits sinon le droit de faire son devoir.

Inversement chez celui qui n'a aucun souci de morale et qui est le jouet de multiples tendances égoYstes, il y a tendance naturelle à ignorer les devoirs et à ne fair e état que de ses droits, et la rencontre du droit qui valorise un de ses intérêts provoq ue une joie triomphante.. »

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