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Pourquoi la rhétorique éloignerait-elle du bonheur ? Quelle conception Socrate se fait-il du bonheur ?

Publié le 29/07/2010

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socrate

La rhétorique en justice, lorsqu'il s'agit de se défendre, de défendre ses proches, ses collègues n'est pas d'une totale utilité, car si on l'utilise il faudrait mettre en lumière tous les actes commis. Selon Polos, la rhétorique est juste et que la pire des choses est l'injustice. Pour aller jusqu'au bout de cette rhétorique, il faudrait qu'elle soit appliquée sur tout le monde, même si celle ci est dirigée contre nous même ou nos proches. Il faut « témoigner pour que justice soit rendue « La rhétorique peut éloigner du bonheur dans le cas ou elle ne s'occupe pas du vrai bien des hommes auxquels elle s'adresse, mais uniquement de leur plaisir. Platon reproche à cette part de la rhétorique d'ignorer la véritable nature du bien, ici de la cité, et de celui de ses citoyens et y substitue tous les faux biens . Socrate explique que la rhétorique fait partie avec la cuisine, le maquillage et la sophistique, des arts de la flatterie. Socrate n'hésitera pas à dire à Polos que la rhétorique consiste dans une certaine habileté à flatter ceux qui l'écoutent, c'est-à-dire à leur faire plaisir, sans se soucier de leurs biens. Le bonheur est souvent conçu comme étant une fin ultime de la vie humaine (c’est ce qu’on appelle eudémonisme). Il se distingue des fins partielles, c’est-à-dire des fins qui à leur tour deviennent des moyens en vue de fins plus élevées (par exemple la richesse). Le bonheur est la fin la plus haute, une fin que l’on recherche pour elle-même, une fin en soi. Si l’on se fie au sens commun, on pourra alors penser que le bonheur consiste dans l’assouvissement intégral des besoins et désirs. Le bonheur est ce qui nous comble. De plus, le fait que le bonheur soit communément conçu comme un état stable et permanent, comme une « paix intérieure «, montre bien qu’il ne saurait être la simple conséquence de la satisfaction des désirs car ceux-ci sont justement ce qui ne cesse de venir perturber tout « repos « dans un état déterminé. En ce sens, le bonheur est-il bien plutôt la conséquence d’une maîtrise des inclinations, d’une faculté (souvent dite morale) de supprimer les désirs qui viendraient troubler cette « paix «. Cependant, cette conception pose des difficultés équivalentes à la précédente car la possibilité d’exercer un empire sur tous nos désirs ne semble pas moins hors de portée que celle de tous les satisfaire. Nous allons voir dans ce cours que la problématique du bonheur se situe au croisement de deux autres problématiques, difficilement conciliables, celles du plaisir et celle de la moralité. Or, c’est justement cette position « inconfortable « qui confère à la question du bonheur son statut éminent. En effet, le bonheur ne se goûte qu’à condition que les désirs n’aillent pas au-delà des possibilités de leur satisfaction. Selon cette optique, sera le plus heureux celui qui aura les désirs les plus grands et le plus de moyens de les assouvir (un tyran par exemple). Le bonheur est donc inséparable du plaisir (c’est ce qu’on appelle l’hédonisme) et, plus encore, se mesure à l’intensité de ce plaisir. Socrate cherche à faire entendre à Calliclès que les désirs ont quelque chose d’incontrôlable et qu’ils tiennent en leur pouvoir celui qui s’adonne à la jouissance sans limites, le « débauché «. Dans le Philèbe, Socrate se livre à une critique d’une plus grande portée. Le plaisir, dit-il, appartient au genre de l’illimité, ce qui implique qu’il ne possède pas une nature propre et ne peut par conséquent pas être un bien en lui-même. En effet, jouir ne va pas sans le sentiment de la jouissance, anticiper ou se remémorer un plaisir ne va pas sans la pensée de ce plaisir, etc.

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