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Texte de Schopenhauer: Le désir, l'existence et le temps, le bonheur.

Publié le 23/11/2019

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schopenhauer

Texte de Schopenhauer

« L'homme a toujours un but et des motifs qui règlent ses actions. Il peut toujours rendre compte de sa conduite dans chaque cas. Mais demandez- lui pourquoi il veut, d'une manière générale ; il ne saura que répondre. La question lui semblera même absurde. Pour l ' homme, un but atteint n'est jamais que le point de départ d'un nouveau projet, et cela à l'infini . La plante elle-même se développe et forme, du bourgeon prim itif, la tige, les feui l les, les fleurs et les fruits ; mais le fruit est à son tour l'orig ine d'un nouveau bourgeon , d 'un nouvel i n d ividu , qui recommence à parcourir c e vieux parcours, et cela éternellement. [ . . . ] Il en est de même des efforts et des désirs humains : leur accompl issement, but suprême de leur volonté,

m i roite devant nous, mais, dès qu'ils sont attei nts, on les oublie, ils deviennent des vieil leries

que l'on finit toujours par mettre de côté, comme des illusions disparues. Trop heureux celui

qui garde encore un désir et une aspiration ; il pourra continuer ce passage éternel d u désir

à sa réalisation , et de cette réal isation à u n nouveau désir. Quand ce passage est rapide, il

est le bonheur ; il est la douleur s'il est lent. Mais au moins il n'est pas cette immobilité qui

p rodu it un ennui affreux et paralysant, une langueur mortel le. »

Schopenhauer

schopenhauer

« 1.

Le sujet 57 Lim possi bilité de ne rien vouloir ne rend-elle pas inévitablement l'homme malheureux ? Ce sont notamment ces questions que soulève le présent texte.

Après avoir montré dans quelle mesure l'existence humaine pouvait à bon droit être qualifiée d'absurde, Schopenhauer explicite son point de vue à l'aide d'une analogie entre l'homme et la plante (du dé but du texte à« des illusions disparue s»).

Il tire alors les consé­ quences de cette description, et montre l'impossibilité, pour un être doué de désirs et de volonté, d'être heureux (de « Trop heur eux» à la fin du text e).

rillusion du bonheur est certes possible, mais elle est alors due à un manque de lucidité quant à notre propre condition : homme lucide par excell ence, le philosophe ne doit-il pas faire pour sa part l'amer constat de l'inanité de l'existence humaine, et du caractère tourmentant du désir ? 1re partie ......................................................................................................................

.

Arthur Schopenhauer part ici d'un constat : l'homme est un être animé par des désirs et par une volonté.

Il agit en se représen tant des buts, des choses qui lui semblent pouvoir être source de plaisir .

Il est conscient de cette situation, capable de « rendre compte de sa conduite » dans tel ou tel cas préc is.

Cette expression ne signifie pas qùil est toujours capable de justifier ses actes, par exemple d'un point de vue moral : certains de ses actes peuvent être irrationnels ou déraiso nnables (meurtre, conduite en état d'ivr esse, etc.

).

Mais, même dans de tels cas, l'homme sait dans quel but il agit, quelle est la fin des moyens qu'il a mis (ou qu'il aurait voulu mettre) en œuvre.

Toutef ois, Schopenhauer remarque aussitôt quelque chose d'étrange, qui peut attirer l'attention du philosophe : l'homme sait toujours ce qu'il désire, ce qùil veut dans tel cas préc is, mais sa it-il pourquoi il désire, pourquoi « il ve ut », pou rquoi il a envie de certaines choses en général ? Dans le cas du beso in, la réponse est simple, car elle est d'ordre biolo­ gique : l'homme veut combler ses beso ins car cela est nécessa ire à sa survie.

Mais l'on pourrait se demander pourquoi l'homme veut vivre en général.

Dans le cas du désir et de la volonté (qui sont les termes employés dans ce texte ), la situation prend un sens plus profond : on passe d'une question d'ordre biologique (ou physique ) à une question d'ordre philosophique, et plus précisément d'ordre métap hys ique.

En effet, pour quoi désir ons-nous ou voul ons-nous des choses qui ne sont pourtant pas nécessa ires à notre survie ? Dira-t-on que le désir est dans la nature humaine ? Certes, mais alors la même question demeure, sous une autre forme : pourquoi le désir fait-il partie de la nature humaine ? rauteur remarque le caractère insolite et étonnant de cette question.

Elle peut même sembler « absurde » à l'homme ordinaire.

Selon Schopenha uer, elle est pourtant loin de l'être.

Ce qui donne cet aspect, c'est précisément sa dimension philosophique, qui en fait une question bien différente de celles que nous posons dans la vie courante (« Pourquoi désires -tu cette chose-ci ? »).

La suite du texte aura pour but de montrer le caractère sensé, et non pas « absurde »,de ce problème existentiel.. »

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