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Kant, Idée d'une histoire universelle du point de vue cosmopolitique, Quatrième proposition

Publié le 27/09/2012

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Commentaire de texte : Kant, Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, Quatrième Proposition Kant étudie, dans la quatrième proposition de l'Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, comment l'homme se réalise en tant qu'homme alors même qu'il ne l'est pas encore, se trouvant dans ce que l'on pourrait apparenter à un état de nature. Par cela même Kant étudie le moteur qui le fait devenir homme. Le moteur du passage à la culture, c'est à dire l'entrée de l'homme dans l'Histoire, est pour Kant une tension dans le conflit des égoïsmes, dans une liberté inhérente à l'homme sans laquelle le passage ne pourrait pas s'effectuer. Chaque homme est avant tout un égoïsme, c'est-à-dire un moi qui s'éprouve en tant que supérieur aux autres moi. Cependant l'homme ne peut être homme que s'il s'établit en société, c'est-à-dire dans un principe de solidarité entre les égoïsmes. À partir de cela, Kant formule sa thèse paradoxale quant à la réalisation de l'homme : la tension entre le conflit et la solidarité des égoïsmes permet l'entrée de l'homme dans la culture, par un progrès qui tend vers la morale. Kant entend étudier la réalisation de la nature à travers l'homme. Il relève un certain « antagonisme « dans la nature humaine, qu'il manifeste par l'oxymore « insociable insociabilité&...

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« réflexion conduit l'homme au « discernement moral », c'est-à-dire d'abord une conceptualisation du Bien, du Juste, qui amène l'homme vers des « principes déterminés pratiques », et donc des règles de morale dans la société, des Lois.

La société grâce à ce dépassement de l'homme s'établit donc en un « accord pathologiquement extorqué ».

Cet accord est donc obtenu de chaque égoïsme à l'insu de sa volonté par la réalisation de ces trois grandes passions, car le « pathologique » est pour Kant ce qui appartient aux passions, à la sensibilité et donc pas à la raison.

L'accord moral de la société repose donc non sur la raison de chaque homme, mais est établi par sa sensibilité même.

La société s'établit donc par ces passions, qui relève fondamentalement de l'insociabilité mais qui ne peuvent se réaliser que dans une forme de sociabilité. Kant vient étayer sont propos en démontrant la légitimité de cette organisation de « l'insociable sociabilité ».

Il prend pour exemple le mythe de l'âge d'or chanté par les poètes quand il fait appel aux « bergers d'Arcadie ».

Il veut étudier la légitimité d'un tel chant, d'une telle nostalgie littéraire, qui n'est rien d'autre qu'une création.

Si donc il n'y avait pas ces passions, il n'y aurait pas d'insociabilité ; les hommes se meuvent lors de l'âge d'or dans l'harmonie, la « concorde », l'ignorance, l'innocence, le règne de « l'amour mutuel », ce qui ne va pas sans déclencher une forte nostalgie à cet égard.

Kant remet en question la question de la légitimité de cette nostalgie.

Il relève tout d'abord que la moral ne pourrait pas s'établir, puisqu'elle est crée par les trois grandes passions.

Cet état ne fait donc pas se réaliser l'homme, il est foncièrement détourné de la morale, de la liberté et de la connaissance. Kant fait entrer l'homme dans le religieux en parlant de création.

Par cette reconnaissance de la création, il se demande à quelle fin l'homme a-t-il été créé.

Il ne fait nul doute pour lui que l'homme a été créé pour ce qu'il y a de plus louable en lui, la technique, l'art et la réflexion.

Par cela même l'âge d'or nie la beauté des réalisations humaines.

Ce que Kant affirme comme « l'ordonnance d'un sage créateur » est l'humanité qui réside dans l'homme et sa destination éthique.

C'est en l'homme que la nature s'accomplit comme nature raisonnable.

Cependant, en le plongeant dans la liberté, la nature offre un choix fondamental dans l'acte de société à l'homme : choisir l'égoïsme (cette fois au sens péjoratif du terme, l'immoral) ou bien choisir la raison.

Cependant, comme le remarque Kant ce qui est condamnable moralement n'est pas foncièrement mal car les conflits entre les passions sont sources de progrès, cela sort l'homme de la paresse.

La nostalgie de l'âge d'or est donc illégitime et le monde des rapports de force est meilleur car il constitue la marche vers l'épanouissement de la culture : les connaissances, la réflexion, les techniques et l'art.

En définitive, Kant démontre dans cette quatrième proposition que la société est fondée sur une tendance paradoxale des hommes qui les fait se les rapprocher là où ils s'éloignent.

Par l'homme, la nature se réalise, et elle est créatrice de l'homme tendant vers une fin : la technique, l'art et la réflexion.

Cependant, l'homme n'est pas un être que la nature façonne pour y créer de l'humain.

Plus que cela, l'homme est capable de poursuivre les fins de sa nature grâce à sa volonté, et donc d'accéder à la morale.. »

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