Mesurer les objets, est-ce les connaître ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
«
factice (voir des exemples dans BACHELARD, oufJ.
cité, p.
212-218) ;
aujourd'hui, un physicien commence par déterminer la sensibilité
de ses appareils; il faut considérer également l'interaction entre
l'objet et l'appareil : il arrive dans certains cas que celui-ci trouble
le phénomène à mesurer; les savants sont ainsi parvenus à la notion
d'une limite naturelle de la mesure au delà de laquelle la mesure
n'a plus de sens déterminé.
C.
- La mesure peut d'ailleurs prendre différentes formes.
Elle
comporte toujours une certaine marge d'erreur.
C'est pourquoi,
conformément 'à la théorie de Gauss, on considérait généralement
comme « valeur vraie >>la moyenne entre celles que donnaient plusieurs
mesures, après élimination, s'il y a lieu, des cc valeurs aberrantes ».
Aujourd'hui, on tend à substituer à cette notion celle d'estimation
qui consiste à situer la cc valeur vraie n entre deux limites qu'on
s'efforce de rapprocher le plus possible : la notion de probabilité
s'introduit ainsi jusque dans la mesure.
C'est la règle lorsque celle-ci
prend la forme statistique, en particulier dans les sciences qui ont
affaire à des ensembles, comme la Microphysique (Précis, Ph.
II,
p.
146, ou Sc.
et M., p.
262), la Biologie (Ibid., p.
168, ou 283-284),
la Sociologie (Ibid., p.
199 ou 309), etc.
II.
Discussion de la formule proposée.
La formule proposée appelle cependant plus d'une réserve.
A.
- La première est que la science n'est pas le seul type possible
de connaissance.
La portée de la formule devrait, au moins, être
limitée à la connaissance scientifique.
On voit mal le rôle que pourrait
j ou.er la mesure, par exemple, dans la connaissance philosophique,
spécialement en métaphysique.
On sait que, pour BERGSON, celle-ci
doit cc aller en sens inverse de la mathématique>> (La Pensée et le
moufJant, p.
101) et que, selon lui, la réalité spirituelle, étrangère
à l'espace, n'est pas mesurable, cc toute idée claire du nombre irnpli
quant une vision dans l'espace>> (Données immédiates, p.
60).
lJ.
- Dans la science elle-même, la mesure se révèle surtout indis
pensable, comme nous l'avons vu, au stade de la recherche des lois.
Mais,
ainsi que l'écrit J.
ULLMO (dans l'ouvrage déjà cité: La Méthode
dans les se.
modernes, p.
p.
Fr.
LE L10NN.us, p.
27), cc la recherche
des lois ne constitue qu'une étape de la méthode scientifique ; leur
codification en théorie n'est qu'un moyen; le but est toujours l'expli
cation.
Ce disant, on violente une philosophie courante, issue du
positivisme, qui prétend borner la science à la légalité, au " com
ment" opposé au "pourquoi".
La science a plus d'ambition n.
Or,
quoi qu'en dise G.
BACHELARD (OufJ.
cité, p.
231), calculer n'est pas.
»
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