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Blaise PASCAL: Justice, force.

Publié le 18/04/2009

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pascal
Justice, force. Il est juste que ce qui est juste soit suivi ; il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi. La justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique. La justice sans force est contredite, parce qu'il y a toujours des méchants. La force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force, et pour cela faire que ce qui est juste soit fort ou que ce qui est fort soit juste. La justice est sujette à dispute. La force est très reconnaissable et sans dispute. Aussi on n'a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice et a dit qu'elle était injuste, et a dit que c'était elle qui était juste. Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fut juste. Blaise PASCAL

La première partie du texte est constituée de couples de propositions qui opposent et comparent la force et la justice. Et, pour commencer, Pascal expose comment l'une et à l'autre s'imposent à nous: "Il est juste que ce qui est juste soit suivi, il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi." Ce qui est juste comme ce qui est le plus fort doivent être suivis, c'est-à-dire qu'on doit s'y soumettre, leur obéir. Par ce qui est juste, il faut entendre ce qui est conforme à la justice, c'est-à-dire à des principes qui règlent de manière équitable d'une part les rapports entre les personnes et d'autre part les rapports entre les personnes et les choses. La justice n'est donc pas ici l'institution judiciaire, mais une idée qui recouvre un ensemble de principes. Dire qu'il est juste de suivre ces principes dans nos actions, c'est dire que c'est notre devoir de les respecter, précisément parce qu'ils ont une valeur qui commande qu'on s'y soumette.    Par ce qui est le plus fort, il faut entendre ce qui, au moyen de sa force, est capable d'exercer un pouvoir sur ceux qui sont moins forts que lui, c'est-à-dire d'exiger et d'obtenir d'eux qu'ils lui obéissent, en l'occurrence par la menace d'avoir à subir ses rigueurs. Qu'il soit nécessaire de suivre le plus fort tient précisément à sa suprématie. Mais si c'est nécessaire, ce n'est pas juste : on doit se soumettre au plus fort par prudence ou parce qu'il ne nous laisse pas d'autres choix, pas parce que c'est notre devoir de le faire. On n'obéit pas à la force comme on se soumet à la justice.  

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« Le but de ce texte est avant tout apologétique : il montre l'inanité des tentatives purement humaines pouratteindre la justice, car c'est l'impuissance de l'homme à reconnaître la justice et à l'imposer que soulignePascal.

Seul Dieu paraît en mesure d'imposer la justice, car lui seul unit la clairvoyance à la puissance.On peut toutefois opposer au constat désabusé de Pascal les protestations de Rousseau : la justice est, selonlui, aisément reconnaissable grâce à la voix toute puissante de la conscience.

De plus, il est impossible deréduire le droit au fait sans aboutir à d'insurmontables contradictions (Du Contrat Social, livre I, chapitre III). PASCAL (Biaise). Né à Clermont-Ferrand en 1623, mort à Paris en 1662. Enfant précoce, il écrivit à onze ans un traité des sons, et retrouva tout seul, à douze ans, la trente-deuxièmeproposition du premier livre d'Euclide.

A dix-neuf ans, il inventa une machine arithmétique.

En 1646, il entre enrelations avec Port-Royal et fait sa première expérience sur le vide.

A partir de 1652, commence ce que l'on aappelé la « vie mondaine » de Pascal.

Ami du duc de Roannez, il fréquente les salons et les femmes, s'adonne aujeu, mais poursuit cependant la réalisation de ses travaux mathématiques : il se révèle le promoteur de l'analyseinfinitésimale et du calcul des probabilités.

Insatisfait de la vie qu'il mène, las du monde, le cœur vide, il éprouve lanostalgie de Dieu.

Pascal a une illumination dans la nuit du 23 novembre 1654, et trace quelques lignes sur unmorceau de papier, qu'il conservera cousu à l'intérieur de son vêtement.

Il se retire à Port-Royal-des-Champs, etparticipe avec ardeur à la polémique qui oppose les Jansénistes et les Jésuites, prenant la défense de Port-Royal(1656-1657).

La guérison de sa nièce, à la suite de l'attouchement d'une épine de la couronne de Jésus, le rendencore plus convaincu dans sa foi chrétienne.

Il abandonne ses recherches de mathématiques et de géométrie, etvit désormais dans l'humilité et la souffrance.

Il imagine la création de carrosses à cinq sols pour le déplacement despauvres, voitures qui sont à l'origine des transports publics en commun.

Il meurt le 17 août 1662.

— Bien entendu, iln'y a pas de système philosophique de Pascal, que Bayle a appelé « un individu paradoxe de l'espèce humaine ».Malade et las, Pascal a cherché en souffrant.

Il s'est approché de l'univers invisible, à tâtons.

Dieu est pour lui « ladernière fin, comme lui seul est le vrai principe ».

Polémiste, géomètre, physicien, Pascal est l'un des plus grandsécrivains français.

Sa distinction entre l'esprit de géométrie et l'esprit de finesse est célèbre.

L'esprit de géométrie,c'est celui qui procède par définitions et déductions rigoureusement logiques et qui s'étend jusqu'aux plus extrêmesconséquences.

L'esprit de finesse, c'est la « souplesse de pensée » qui permet, face à la complexité des choses,l'adaptation aux circonstances concrètes.

— Rappelons ici l'argument du pari, dans le problème de l'existence deDieu.

Ou bien Dieu est, ou bien il n'est pas.

Or, « il faut parier, cela n'est pas volontaire, vous êtes embarqué.Lequel prendrez-vous donc?...

Votre raison n'est pas plus blessée en choisissant l'un que l'autre, puisqu'il fautnécessairement choisir.

Voilà un point vidé ; mais votre béatitude ? Pesons le gain et la perte, en prenant croix queDieu est.

Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien.

Gagezdonc qu'il est, sans hésiter...

Tout joueur hasarde avec certitude pour gagner avec incertitude : et néanmoins ilhasarde certainement le fini pour gagner incertainement le fini, sans pécher contre la raison...

Et ainsi, notreproposition est dans une force infinie, quand il y a le fini à hasarder à un jeu où il n'y a pareils hasards de gain quede perte, et l'infini à gagner ».

— La grandeur de Pascal est dans ce combat qu'il a mené, où il a engagé toutes lescontradictions de son être, dans cette quête gémissante de la vérité.

Elle est aussi dans cette sourde inquiétudequ'il a fait naître dans le cœur des hommes, même dans le cœur de ses adversaires les plus obstinés.

Comme l'a ditun philosophe contemporain, « Pascal a vécu intensément le combat du chrétien, la lutte avec l'ange de la foi, où laseule victoire est de se reconnaître vaincu.

» Œuvres principales : Essai pour les coniques (1640), Expériences nouvelles touchant le vide (1647), Récits de la grande expérience de l'équilibre des liqueurs (1648), Fragment d'un traité du vide (1651, publié en 1663), Discourssur les passions de l'amour (1652), Traités de l'équilibre des liqueurs et de la pesanteur de la masse de l'air (1654,publié en 1663), Lettres de Pascal à Fermât sur la règle des partis (1654), Prière pour demander à Dieu le bon usagedes maladies (1654, publié en 1666), Entretien avec M.

de Saci sur Epictète et Montaigne (1655, publié en 1728),Comparaison des chrétiens des premiers temps avec ceux d'aujourd'hui (1655, publié en 1779), Les Provinciales(janvier 1656-mars 1657), Trois lettres circulaires relatives à la cycloïde (1658), Lettres à Mademoiselle de Roannez(1658), Histoire de la roulette (1658-1659), Fragments sur l'esprit géométrique et sur l'art de persuader (1659,publié en 1728), Pensées de M.

Pascal sur la religion et sur quelques autres sujets qui ont été trouvées après samort parmi ses papiers (1669).. »

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