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Faut-il être tolérant à l'égard de toutes les idées ?

Publié le 20/09/2011

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On peut également considérer qu'il faut tolérer toutes les idées dans la mesure ou l'intolérance aboutirait, à la longue, à l'absence totale d'écoute d'autrui, à l'absence d'ouverture sur l'autre et sur ses idées, donc par extrapolation à la xénophobie, c'est-à-dire le rejet de l'étranger. En effet, nous ne pouvons pas exiger la tolérance d'autrui envers nos idées si nous-même ne lui offrons pas la tolérance de ses propres idées. De plus, il convient de noter que l'intolérance remettrait en cause l'une des bases essentielles de la démocratie, c'est-à-dire la liberté d'expression. Il est vrai que chacun est libre de penser comme il l'entend, les idées étant propres à chaque individu on ne peut pas instaurer « d'idée universelle «, acceptée par tout le monte et démontrée.

« 2) De plus, on ne peut pas et on ne doit pas tolérer les idées fausses qui peuvent être réfutées par un raisonnementscientifique.

En effet un scientifique sait que certaines idées ne résistent pas à certains critères de validitéexpérimentaux.

Même si toute vérité scientifique n'est pas définitive, il est certain que certaines idées sont fausses.Dans ce cas là, on peut utiliser l'argument de la vérité scientifique, prouvée et acceptée par tous, pour affirmer quecertaines idées sont bel et bien fausses.

Par exemple croire et affirmer que l'humanité est apparue en 6 jours estscientifiquement faux et peut-être prouvé par un raisonnement logique.

On peut donc dire que la vérité scientifiquene tolère pas l'ignorance. 3) Il faut aussi prendre en considération que toutes les idées ne sont pas sans impact : on peut réfléchir aux effetsde certaines idées qui incitent à la haine raciale...

Il est alors indispensable de se demander si certaines idéesn'entrainent et n'induisent pas des actes en relation avec ces idées.

Cependant, on ne peut pas déterminer demanière exacte les effets qu'un discours diffusant une certaine idée a sur une foule de personnes, on peut admettrequ'il ne faut pas tolérer tous les discours qui incitent à la haine et à la violence.

Il faut alors nécessairement faire ladifférence entre échanges entre personnes privées, échanges nécessaires, et le discours public qui, lui, n'est pastolérable s'il est incitation à la haine.

On peut alors prendre l'exemple des rassemblements massifs à Nurembergorganisés par le dictateur Hitler qui a littéralement manipulé son peuple et diffusé son idée à une partie énorme de lapopulation allemande.

Dans ce cas, on ne peut tolérer l'idée dans la mesure où elle a aboutit à des violencesinacceptables. 4) Enfin, on ne peut pas accepter certaines idées si elle remettent en cause l'intégrité et la dignité des autres.

Eneffet, aucun principe nous incite à accepter toutes les idées, y compris celles qui humilient l'autre, qui remettent encause la dignité d'une personne ou d'un groupe de personnes.

Il faut alors noter que les linguistes admettent que lelangage a parfois valeur performative, c'est-à-dire qu'il est dans certains cas une action à part entière et querépandre, par exemple, des rumeurs concernant telle ou telle personne, même s'il ne s'agit que d'une idée, fausse ounon, peut toucher cette personne aussi profondément voire même plus qu'un acte ; d'ailleurs il convient deremarquer qu'on peut attaquer en justice une personne qui répand des rumeurs non fondées pour diffamation. III)Synthèse 1) Tolérer ou ne pas tolérer ? Là est alors la question.

On peut dire que l'acceptation est dans la complexité, c'est àdire qu'il faut considérer avec prudence la situation avant de décider si il faut tolérer l'idée correspondante ou pas.C'est un exercice difficile, comme le dit Bernard Arthur Owen Williams : « La difficulté avec la tolérance vient de cequ'elle paraît tout à la fois nécessaire et impossible.

» Il faudrait donc considérer qu'au nom de l'autre, on accepte leprincipe de tolérance.

Mais au nom de la société, on n'accepte pas la tolérance.

La tolérance a donc plusieursdegrés, on accepte alors les idées d'un autre individu dans la mesure où elles ont la même valeur que les nôtres maiscelles qui touchent à tout une société sont alors intolérables. 2) Dans la plupart des pays du monde, on dispose d'une aide à la tolérance ou intolérance.

En effet, le combat, parle raisonnement, contre les idées mauvaises est régi par le droit, la justice, qui dépasse la tolérance.

Alors, lorsquel'idée devient acte et qu'elle est dangereuse, il faut la combattre avec la loi.

La tolérance doit servir la liberté deconscience même si celle-ci se trompe comme le souligne Voltaire.

Ainsi si des actes et des paroles menacent cesdroits, nous devons y être intolérant.

La justice décide donc la plupart du temps, si on doit tolérer ou pas, ainsi,nous ne tolérons pas les meurtres, les viols et autres violences punies par la justice.3) Enfin, il convient de refuser les idées qui veulent contredire le seul fondement qui pourrait les justifier.

Ce quijustifie qu'on tolère tous les points de vue, c'est l'idée que tous les hommes se valent, que tous les hommes sontégaux en droit et de ce fait que tous ont le droit d'exprimer leurs idées.

Or les idées racistes contredisentfondamentalement ce principe de la tolérance : elles disent que tous les hommes ne sont pas égaux et ne disposentpas des mêmes droits.

De ce fait, on est en droit de les refuser.

Il faut donc faire preuve de bon sens et de raison,la question de la tolérance nécessite donc un raisonnement avant toute forme de refus ou d'acceptation. Conclusion : Même si le respect d'autrui et la liberté de tous nous poussent à tout tolérer, il y a incontestablement des idéesintolérables.

Quand les tentatives de raisonner l'autre échouent, il reste la contrainte de la loi : pour appliquer latolérance, il faut soi-même la respecter.

Ainsi, on tente de déceler la vérité, qui a aussi besoin d'espace où elle esttolérée pour exister, pour juger si les idées sont tolérables, tolérantes, intolérables, intolérantes...

Il est doncindispensable, nécessaire de faire preuve de tolérance à l'égard de chaque individu tout en condamnant fermementles idées intolérables.

En effet, nous avons tous des idées propres à nous même mais il existe aussi des idées dontla vérité est établie, que ce soit par le raisonnement scientifique ou par la justice, la démocratie...

Il convient doncde conclure qu'il ne faut pas tolérer toutes les idées, sans oublier que la plupart sont susceptibles d'être acceptées.. »

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