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Homme, acteur de son histoire ?

Publié le 11/09/2014

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histoire

 

Les hommes font leur propre histoire, mais ils ne la font pas de leur propre mouvement, ni dans des conditions choisies par eux seuls, mais bien dans les conditions qu'ils trouvent directement et qui leur sont données et transmises. La tradition de toutes les générations mortes pèse comme un cauchemar sur le cerveau des vivants. Et même quand ils semblent occupés à se transformer, eux et les choses, à créer quelque chose de tout à fait nouveau, c'est préci­sément à ces époques de crise révolutionnaire qu'ils appellent craintivement les esprits du passé à leur rescousse, qu'ils leur empruntent leurs noms, leurs mots d'ordre, leurs costumes, pour jouer une nouvelle scène de l'Histoire sous ce déguisement respectable et avec ce langage d'emprunt. C'est ainsi que la Révolution de 1789 à 1814 se drapa successivement dans le costume de la République romaine, puis dans celui de l'Empire romain. C'est ainsi que le débutant, qui a appris une nouvelle langue, la retraduit toujours dans sa langue maternelle, mais il ne se sera approprié l'esprit de cette nouvelle langue et ne sera en mesure de s'en servir pour créer librement, que lorsqu'il saura se mouvoir dans celle-ci en oubliant en elle sa langue d'origine.

MARX

QUESTIONS

1.  Dégager l'idée directrice du texte et les étapes de son argumentation.

2.  a. Expliquer : « pour jouer une nouvelle scène de l'Histoire sous ce déguisement respectable et avec ce langage d'emprunt «.

b. Que signifie la comparaison finale avec l'apprentissage d'une nou­velle langue, et qu'apporte-t-elle à l'argumentation ?

 

3.  Les hommes font-ils librement leur histoire ?

histoire

« 1...n1.oi1v1n~ C'est à partir du xvrne siècle, avec Rousseau, et surtout au x1xe siècle avec Hegel, Marx, Comte, que l'histoire s'est développée, devenant un point de vue essentiel pour comprendre l'histoire de l'homme.

On distingue l'histoire individuelle de chacun et l'histoire collective de l'humanité, même si elles sont imbriquées l'une dans l'autre.

• mouvement: au sens propre, changement de position dans l'espace en fonction du temps, par rapport à un système de référence; au sens figuré, modification, élan, impulsion, progrès.

• condition: ici, dans le contexte, condition est synonyme de « cir­ constance, situation» ; ensemble de faits dont dépend quelque chose.

• tradition: manière de penser, de faire et d'agir héritée du passé; transmission; légende.

• se transformer: prendre une autre forme, devenir différent.

•crise: du grec krisis, «décision».

Phase de déséquilibre, de transforma­ tion ; phase grave dans l'évolution des choses, des événements, des idées.

• langage : faculté de communiquer la pensée par un système de signes, notamment par le moyen de la langue.

• s'approprier: faire sien, s'emparer, s'attribuer.

• Idée directrice «Les hommes font leur propre histoire».

• Structure du texte Nous pouvons distinguer trois parties : •Marx énonce sa thèse:« Les hommes font l'histoire[ ...

] le cerveau des vivants».

• Puis, il démontre la difficulté de faire librement l'histoire, condi­ tionnés que nous sommes par le passé:« Et même [ ...

] Empire romain».

• Enfin, il explique comment nous arriverons à être vraiment libres d'inventer l'avenir:« C'est ainsi[ ...

] langue d'origine».

CORRIGÉ QUESTION 1 • La première phrase du texte énonce la thèse de l'auteur: «Les hommes font leur propre histoire».

Marx explique d'emblée les condi­ tions de ce faire : ils font l'histoire selon le temps dans lequel ils vivent, les forces productives de leur société.

L'homme est dans le temps; et l'histoire est une condition fondamentale de l'être humain; ce n'est pas une propriété indépendante de l'homme.

Parler de l'homme, c'est parler de l'historicité de l'homme.. »

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