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LA MÉTAPHYSIQUE (cours de philo)

Publié le 19/11/2011

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Il n'y a pas de branche de la philosophie dont l'abstraction semble plus inquiétante que la métaphysique. On qualifie couramment de métaphysique toute pensée d'une complexité peu intelligible. Ou encore, métaphysique est synonyme de rêvasserie inutile. Le lecteur s'apercevra que ces opinions sont un peu les nôtres, mais aussi que la discussion des problèmes métaphysiques nous amène à traiter de questions très importantes pour la compréhension de la philosophie et de la pensée humaine. En fait, «métaphysique« (méta=au delà de) serait ce qui est au-delà de la physique. C'est le nom donné à une oeuvre *d'Aristote trouvée sans titre dans ses manuscrits, et qui se place après sa Physique dans son oeuvre. Mais c'est aussi le contenu de la métaphysique qui la met après la physique. Beaucoup des premiers ouvrages philosophiques grecs s'intitulaient: «De la Nature«. Ils s'occupaient de sciences physiques (phys=nature, corps). mais aussi de méditations sur le sens et la nature de la réalité: après s'être occupés de problèmes physiques, c.a.d des faits ressentis par nous et des lois qui les rassemblent et décrivent ainsi le monde, ils en venaient à la métaphysique, c.a.d à des commentaires et réflexions rationnels sur le sens de ces faits et de ces lois en tant que réalités, c.a.d comme faits pensés et vécus par nous. Comme la physique, la métaphysique s'occupe des faits, mais elle veut de plus les «comprendre«.

« 116 On illustrera dans ce chapitre les difficultés d'une telle entreprise, en discutant de quelques problèmes métaphysiques, puis en exposant les principaux systèmes métaphysiques.

Enfin, on commencera à traiter le problème de la va~dité des recherches métaphysiques.

Mais cela soulève des questions fondamentales que nous ne traiterons complètement qu'en théorie de la Connaissance.

Aussi, le présent chapitre doit surtout être considéré comme destiné à éveiller le lecteur aux principales difficultés de la pensée humaine, mais on ne résoud pas ici ces difficultés.

De ce fait, le lecteur ne doit pas prendre trop au sérieux les thèses souvent contradictoires ~es métaphysiciens, il lui suffrra de s'habituer aux mouve­ ments de la pensée que ces thèses peuvent engendrer.

QUELQUES QUESTIONS METAPHYSIQUES Avant d'examiner les systèmes métaphysiques et leur critique, nous allons d'abord nous exercer en métaphysique, et;en philosophie, en discu­ tant quelques questions qui préoccupèrent beaucoup les métaphysiciens de l'Antiquité, puis ceux d'époques ph1s récentes.

La plupart de ces ques­ tions sont maintenant entièrement comprises par les spécialistes, mais elles embarrassent les profanes.

L'utilité de leur examen dépasse donc l'intérêt d'introduire des mots et des idées utilisées dans la suite.

La permanence et le changement, ou les folies de la raison débutante Un des premiers problèmes métaphysiques fut la contradiction entre permanence et changement.

Le plus ancien philosophe connu, *Thalès, se demandait comment il se fait qu'on voit le monde changer, mais dans des conditions apparemment constantes.

Alors, on voulut concilier ces *changements qu'on constatait, et cette continuité qu'on sentait.

Pour cela, on proposa de décrire le monde au moyen d'éléments stables et constartts, les «éléments», qui seraient la réalité permanente, tandis que l'on verrait les changements: ainsi, on ne verrait d'une rivière que les chan­ gements continuels de sa surface, mais ce serait toujours de l'eau.

Cependant, ce compromis ne résistait pas bien aux objections logiques sur l'incompatibilité de ce changement et de cette permanence: Si tout variait, il ne pouvait rien y avoir de permanent; s'il y avait des éléments constants, ils ne pouvaient varier et expliquer la réalité changeante.

Heraclite et le changement.

Un des premiers philosophes grecs, *Héra­ clite, fut le champion du changement: «Tout s'altère et tout change».

On ne se baigne jamais deux fois dans la même rivière, car elle change.

La seule permanence n'est pas dans les faits, mais dans le principe du. »

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