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L'expérience de la beauté passe-t-elle nécessairement par l'oeuvre d'art ?

Publié le 17/01/2022

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•    Quel est le sens de l'intitulé du sujet ? La rencontre et l'appréhension immédiates de la qualité sensible immédiatement perceptible (proche du beau), suscitant une réaction d'admiration et d'enthousiasme, prend-elle inévitablement comme moyen terme et intermédiaire un ensemble organisé de signes et matériaux mis en forme par un esprit créateur et témoignant d'un style ?

•    Dans quelle problématique nous engageons-nous ? La beauté de la nature ne joue-t-elle pas un rôle essentiel dans l'expérience esthétique ? N'est-il pas des secteurs entiers de l'existence, notre vie, notre conduite, etc., qui peuvent manifester l'expérience de la beauté ? Ne peut-on même parler d'une « esthétique de l'existence «, informant toutes les manifestations de la vie et exprimant la beauté ? Le problème est de savoir si le beau artistique est supérieur au beau naturel ou existentiel. La supériorité du beau artistique s'impose-t-elle à nous ?


•    L'enjeu de la question et du problème est aisément saisissable. Si l'expérience de la beauté s'enracine nécessairement dans l'oeuvre d'art et seulement en elle, il y a un privilège certain de cette dernière. En revanche, si nous aboutissons à la conclusion que l'expérience de la beauté circule à travers de multiples secteurs, alors notre conduite de la vie s'organise bien différemment, à travers une beauté mutltiforme. L'enjeu, c'est ce que nous fait gagner une question, ce qu'elle comporte d'essentiel. Or ici l'enjeu sera théorique et surtout pratique. C'est une conduite globale de notre vie, illuminée par la beauté, que nous pouvons mieux expliciter et comprendre à travers cet intitulé.

« Jean LACOSTE, La philosophie de l'art, « Que sais-je? PUF.

NIETZSCHE, La volonté de puissance, deux tomes,Gallimard.0.

WILDE, Le portrait de Dorian Gray, Éditions de poche.

Intentions, Éditions de poche. I - QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ? Chacun sait que l'oeuvre d'art, en tant que telle, est belle.

Se demander si l'expérience de la beauté passeforcément par l'oeuvre d'art revient donc à se demander si toute beauté est artistique, ou bien encore s'il existe desbeautés qui ne sont aucunement le produit d'une activité artistique. II - UNE DÉMARCHE POSSIBLE. A - LES CARACTERISTIQUES DES BEAUTÉS ARTISTIQUES. On appelle oeuvres d'art les produits de l'activité humaine étant susceptibles d'être l'objet de l'expérienceesthétique, c'est-à-dire de l'expérience de la beauté.Il est donc ici nécessaire d'examiner et de préciser les caractères de cette expérience. L'expérience de la beauté artistique est avant tout celle d'un plaisir.

A ce titre, cette expérience, rigoureusementesthétique, est subjective.

Le jugement qu'elle permet d'instruire l'est donc tout autant. Le plaisir de l'expérience de la beauté, comme l'explique Kant dans la Critique de la faculté de juger , estdésintéressé, ce qui signifie pratiquement qu'il ne suscite aucun désir, ce qui s'explique par le fait que ce qui plaît,dans l'expérience forcément sensible de la beauté artistique, est ce qui, dans la sensation, n'est pas sensible. Mais surtout, ce qui caractérise la beauté des oeuvres d'art, c'est leur prodigieuse apparence.

Les oeuvres d'artparaissent faciles ; elles semblent ne procéder d'aucun effort. Le génie de l'artiste est ici celui de la dissimulation.

Il consiste à effacer par le travail technique toute trace detechnique. Aussi les oeuvres d'art sont-elles belles d'avoir l'apparence de la nature et de nous laisser penser ce que nous nepouvons connaître tant il est vrai que l'activité humaine ne possède pas la spontanéité de la nature. B - LES BEAUTES DE LA NATURE. Si les beautés artistiques ont l'apparence de la nature, les beautés naturelles ont, quant à elles, l'apparence del'art.Il nous arrive souvent de trouver beaux des animaux, des paysages qui, évidemment ne sont pas des beautésartistiques.

Pourquoi les disons-nous beaux ? En quoi réside leur beauté ? Selon nous, la beauté des produits de la nature tient à ce qu'ils nous suggèrent.

Les beautés naturelles, nouslaissant penser que "c'est trop beau pour être l'effet du hasard", prennent ainsi l'apparence, dit Kant, de l'art. Elles nous laissent penser ce que nous ne pouvons connaître et, de fait, en produisant l'extension du jeu de nosfacultés, procurent, par là même, le plaisir esthétique. III - LES RÉFÉRENCES UTILES. KANT : Critique de la faculté de juger , paragraphes 1 à 6, 40 à 42, 46.HEGEL : Esthétique , introduction. IV - LES FAUSSES PISTES. Plusieurs pièges devaient être évités.Premièrement, il fallait tenir compte de l'adverbe.

On ne demandait pas si les oeuvres d'art peuvent être belles maiss'il existe des beautés qui ne sont pas artistiques. Il fallait aussi s'affranchir des définitions convenues du beau pour affronter l'analyse de l'expérience de la beauté,autrement dit de ce qui se passe en moi quand je dis et juge qu'une chose est belle.. »

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