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l'ordre s'oppose-t-il nécessairement au désordre ?

Publié le 29/11/2005

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            Il y a donc de l'ordre et du désordre indépendamment d'un état psychologique de notre part, ordre et désordre font sens pour nous mais peuvent être rapportés à l'être même. A un caractère phénotypique jugé pathologique correspond un désordonnement génétique (les choses sont certainement bien plus complexes), la démultiplication cellulaire qui abouti au cancer est bien le renversement d'une norme physiologique positive, qui n'est pas créée dans l'esprit de l'homme. Ordre et désordre sont donc deux états positifs, non psychologiques (ce qu'ils peuvent être aussi), et s'opposent en fonction d'une norme, celle de la  santé, de l'entropie, ou autre. Ici l'opposition est moins aisément réversible puisqu'elle correspond à la nature même des choses.   III- L'ordre peut se fonder sur le désordre.               Mais au-delà de l'ordre d'une série numérique ou génétique il existe aussi l'ordre politique et moral. Or si l'ordre souhaité par une autorité, qu'elle soit politique, morale ou religieuse, doit s'obtenir par réduction et transformation de ce qui est jugé contraire à cet ordre, il n'en reste pas moins que le désordre alimente l'ordre.             Le rapport est peut-être toujours d'opposition mais il est plus subtil que cela, par exemple un pouvoir peut asseoir son autorité, sa légitimité, en combattant un désordre qu'il crée lui-même ou au moins qui lui sert d'alibi pour durcir ses mesures. Les nazis incendièrent ainsi le Reichstag en accusant les communistes afin de pouvoir plus facilement faire passer leurs mesures totalitaires.             L'ordre moral ou politique, plus il tend vers le totalitarisme et l'intolérance, se justifie par l'opposition à un désordre porté en effigie mais qui en même temps lui est nécessaire.

Au niveau lexical ordre et désordre se présentent comme opposés l’un à l’autre, le second étant l’inversion, ou plutôt une dégradation du premier. Mais l’ordre n’est-il pas un état purement idéal, d’équilibre jamais atteint ? Et le désordre n’est-il pas lui-même une pure construction psychologique, une impression ? Aussi nous trouvons-nous avec sur les bras un couple de concepts qui, s’ils visent à décrire ou traduire des situations réelles, sont peut-être bien rivés à l’arbitraire de notre subjectivité : ordre et désordre seraient davantage des étiquettes collées aux états de choses plutôt que la réalité de ces états elle-même. Mais que la dualité ordre-désordre soit ou non suspendue à la psychologie d’un sujet, encore faut-il demander si la relation est toujours d’opposition, c'est-à-dire si l’ordre ne se construit qu’en excluant le désordre.

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