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Ressource gratuite : La conscience est-elle le privilège de l'homme ?

Publié le 22/07/2010

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conscience

 

INTRO

Le mot « Conscience « vient du latin « cum scientia « qui signifie « avoir le savoir «.En effet, la conscience désigne la connaissance plus ou moins claire que nous avons de nos sentiments ou de nos actes, mais également de la connaissance de leur valeur morale : il convient de distinguer l’aspect strictement psychologique de l’aspect moral de la conscience. La conscience psychologique est la faculté de se représenter sa propre existence, sa personnalité. Elle nous donne le statut de sujets par rapport à nos actes. La conscience morale est la faculté de juger ou de se représenter la valeur morale de nos actes. La conscience suppose l’usage du « je « par lequel l’homme se découvre lui-même et agit volontairement sur le monde. L’homme pense et sait qu’il pense. Le « cogito ergo sum « (« je pense donc je suis «) de Descartes est une certitude indubitable. La conscience surgit lorsque l’enfant dit et pense « je « pour la première fois, c’est un changement radical. Ce surgissement le sépare à jamais du monde mais cette rupture va permettre l’émergence de la réflexion. L’enfant prend conscience de son identité et de sa différence avec ceux (les personnes ) et ce (le monde). Le mot « privilège « signifie l’avantage exclusif. La conscience est sans doute réservée à l’homme, mais se rendre compte de nos propres défauts confère-t-il l’homme de la grandeur ou nuit-il au contraire à son bonheur et à sa la liberté ? Nous verrons dans un premier temps que la conscience est la marque de la grandeur humaine, ensuite, nous expliquerons les ambiguïtés de la conscience et enfin, que la prise de conscience peut être parfois libératrice. La conscience est la marque de la grandeur humaine. Tout d’abord, la disposition de la conscience nous donne le statut de sujet, lucide et responsable de nos actes. Je vis, et cette conscience d’être vivant est le premier savoir irréfutable qui caractérise mon humanité et me rend présent à moi-même et au monde. En tant qu'il est sujet à la fois logique et moral, l'homme occupe dans l'univers le premier rang. La conscience de soi est donc ce qui élève l'homme au-dessus des lois de la nature, l'en émancipe. Cette émancipation est donc ce qui fait la dignité de la personne. La conscience est le privilège DES hommes, entre eux, pour communiquer. La conscience est la voix du groupe, du troupeaux et non de l’individu. Elle ne sert pas à se connaitre soi même mais à échanger avec autrui pour vivre en collectivité. C’est un instrument de socialisation et de normalisation, à savoir a la négation de l’individu mis au service de l’espèce. Une pensée individuelle, singulière et non grégaire est forcément inconsciente , selon Nietzsche. La conscience morale, c’est la rencontre avec « l’autre « ,la prise de conscience que je fais partie de l’humanité, que je la porte en moi, comme « l’autre «, mon alter ego. Le visage de l’autre est une relation éthique immédiate. Cette peur de l’autre, venue de la nuit des temps où l’homme ne survivait que s’il était le plus rusé, le plus fort, est la peur de l’inconnu. Cette peur à créée le racisme, la xénophobie. En effet, le raciste refuse l’autre pour s’affirmer soi-même. Mais il ne fait que se refuser lui-même puisque l’autre est un Alter ego, un autre moi. La conscience ne sert pas l’individu mais l’espèce. Les êtres vivants veulent augmenter leur puissance or, la vie en collectivité a des chances de l’augmenter. La conscience est le résultat de la coalition. Mais La conscience ne permet pas à l’individu de s’exprimer : elle le muselle en retenant de lui que ses pensées les plus communes, grégaires, superficielles. Mais faut-il écouter sa conscience ? Kant a fait de la conscience un juge intérieur, un tribunal moral comparable à Dieu. C’est parce que la conscience est la relation à autrui que se pose la question morale et qu’elle est essentiellement d’ordre moral : elle pense le monde tel qu’il devrait être, juge du bien et du mal. Les hommes cherchent alors à aller vers un chemin qui serait « sans fautes «, pour éviter les remords. N’est ce pas pour alléger le poids de la conscience, d’ailleurs, que l’homme à inventer le proverbe « l’erreur est humaine « ? Si la conscience nous représente notre condition, elle nous pousse à toujours vouloir en savoir plus. En tant qu’homme, la conscience de notre condition humaine, la mort, ne peut que susciter l’incompréhension et l’angoisse. Alors Ne serait-il pas préférable de n’avoir aucune conscience des limites de notre condition ? les ambigüités de la conscience En tant qu’individu, la conscience de nos défauts psychologique est douloureuse. La conscience distingue l’homme des autres êtres, mais elle peut être un fardeau. En effet, alors que l’animal vit dans l’insouciance le moment présent, l’homme vit avec des souvenirs qu’il ne peut pas oublier, et qui parfois le plonge dans la nostalgie, voir les regrets et les remords. Rousseau l’affirme dans « Discours sur l’inégalité « avec la citation suivante : «jamais, l’animal ne saura ce que c’est de mourir, et la connaissance de la mort, et de ses terreurs, est une des premières acquisitions que l’homme ait faites, en s’éloignant de la condition animale «. Enfin, la conscience est une faculté qui place l’homme face à sa finitude. La conscience se substitue à l’instinct, seul l’animal est prisonnier de la sensation, il ne possède pas de délai de réflexion propre à toute conscience. Pourtant, ce comportement instinctif est parfait : il est exactement ce qu’il doit être, il n’a aucune hésitation, ni erreur, ni fantaisie. Enfin, En tant que citoyen, la conscience des injustices et des déterminismes (Doctrine d'après laquelle les actions des hommes sont, comme les phénomènes de la nature, soumises à un ensemble de causes extérieures) divers pesant sur nous n’incite pas au bonheur. Mais prendre conscience des déterminismes n’est-il pas un moyen de s’en libérer ? La prise de conscience est libératrice Sans conscience, le bonheur et la liberté ne serait pas vécus, ni ressentis comme tels. L’attachement à un proche, l’amour, l’amitié, tous ces sentiments qui peuvent se révéler agréable ne pourraient pas être ressentis. En matière morale, la conscience donne un idéal à respecter, mais que l’on peut jamais parfaitement atteindre. Enfin, la conscience nous donne un projet d’existence, toujours susceptible de changer. En effet, si l’homme peut anticiper, il peut aussi imposer. Notre rapport au réel est avant tout celui qu’entretient la conscience avec ce réel : la conscience que l’on a des choses, c’est avant tout le regard que porte la conscience sur ces choses, c’est ce qu’elle en fait, c’est la manière dont elle les imprime et les construit.

CONCLUSION

« Je puis bien concevoir un homme sans mains, pieds, tête (car ce n’est que l’expérience qui nous apprend que la tête est plus nécessaire que les pieds ). Mais je ne puis concevoir l’homme sans pensée : ce serait une pierre ou une brute « . Pascal affirme par cette citation que la conscience est la définition et l’essence même de l’homme qui devient alors une personne. La conscience peut être un privilège pour l’homme, dans le sens où il est le seul à pouvoir jouir de certaines sensations, mais la connaissance de la condition humaines et de ses limites peut rendre malheureux. La conscience peut être vécu comme un fardeau, mais c’est également le fait d’être conscient de nos propres limites qui nous libère des ces dernières. Ne serait-il pas préférable de se demander si la conscience est UN privilège DES hommes ?

 

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