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"Exiger que le devoir soit toujours quelque peu importun - comme le fait Kant - revient à exiger qu'il ne devienne jamais habitude et coutume : dans cette exigence se cache un petit reste de cruauté ascétique." Nietzsche, Aurore. Commentez cette citation. ?

Publié le 02/03/2009

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Nietzsche détecte chez Kant un esprit de cruauté dans sa conception de la morale. À ses yeux, la morale ne doit pas aller contre la vie mais plutôt l'exalter. L'impératif catégorique demande l'impossible à l'homme. Car l'homme empirique est incapacité de suivre la loi morale d'une manière rigoureuse. La moralité exige la perfection ; il s'agit d'obéir à la loi morale, et non de discuter de son bien-fondé. La finalité de la morale kantienne, c'est la sainteté, c'est-à-dire l'identité du désir et du devoir. C'est cet idéal d'ascétisme que rejette Nietzsche.

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« La justice, masque de l'ascétisme La justice, en effet, est fondée sur un idéa l de réciprocité.

De ce fait est considéré comme juste l'échange égalitaire.

Quand ce n'est pas le cas, on rétablit l'égalité de l'échange en réclamant une compensation à celui qui n'a pas respecté la règle de réciprocité.

Il importe cependant de s'interr oger.

Cette règle de réciprocité est elle aussi rationnelle qu'elle en a l'air ? Lors d'une punition, il arri ve que la peine infligée soit plus dure que la faute commise et que cette inégalité soit masquée par la punition elle même.

Et si ce n'était pas un hasard ? Et si cela masquait un désir de vengeance* ? Et si, à travers cette vengeance, cela exprimait la volonté d'asseoir l' ordre* de la société en marquant ses membres par un traumatisme indélébile de leur mémoire ? « Tu vas t'en souven ir>>, dit celui qui veut punir.

Le poids de la punition Une punition est faite pour marquer.

Un ordre social s'ef force de marquer ses membr es à trave rs des punitions mémorables.

C'est ainsi que naît la société, dont on appelle les membres, à juste titre, des sujets.

Ces derniers sont des membres reconnus de la société parce qu'ils sont assujettis.

Ils se sont laissés assujettir par un certain ordre mental terrorisant.

Ce tableau de la société décrit par Nietzsche a quelque chose d'effrayant.

Mais comment nier sa part de vérité ? Le rituel des exécutions publiques dans le passé témoigne bien du fait que l'ordre social s'est érigé non pas d'une façon civilisée, mais d'une façon barbare.

Au jourd'hui, nous pouvons le constater.

La vie sociale, en apparence civilisée, est parcourue par la violence d'un certain nombre de pouvoirs qui s'érigent en recourant à l'intimidation.

Tout le monde a tendance à punir tout le monde afin de dominer tout le monde, et c'est cet ordre intimidant qui sert d'ordre à la société.

Si l'on veut qu'une véritable société advienne, il faut, comme Nietzsche l'a fait, avo ir le courage de regarder les choses en face.

On aura fait ainsi le premier pas conduisant à un monde dans lequel l'homme cessera de punir l'homme.

L'ascétisme désigne chez Nie tzsche cette façon c ivi lisé e de détes ter la vie, de sc détester soi même et de faire détester la vic aux au tres .. »

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