Catégorie : Français / Littérature
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Que penser de cette affirmation de G. Gusdorf : « La pédagogie libertaire de l'éducation sans contrainte ni punition a partout abouti à un échec ; elle se faisait une idée utopique du respect de l'enfant, qui a besoin en fait d'être conduit, de sentir s'exercer sur soi une autorité réelle... » ?
laisser aller au découragement, donc à repartir stimulés vers la réussite. Le choix de certaines lectures (et leurréflexion critique) peut être particulièrement enrichissant alors (ex. A. de Saint-Exupéry ou Bachelard). Car laprogression intellectuelle et l'effort moral sont intimement liés. (Fontenelle nous enseignant à penser juste (La Dentd'or)) C'est la « vertu de force » selon l'expression de G. Gusdorf devenue titre de son ouvrage. C'est elle qui adirigé Montesquieu, véritable ascète...
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Chambre de la douleur (René-Guy CADOU, Hélène ou le règne végétal)
est totalement détruite et lui-même sourdement atteint déjà sans doute du mal qui va l'émacier d'années enannées.• On comprend donc que la tonalité première du poème soit souffrance, sentiment d'abandon, de rupture avec celuiqui était filialement un autre soi-même, rupture d'autant plus douloureuse que le père l'a élevé seul de 1932 à cettemort en 1940.• Peu argentés, en logements de fonction, ils vivent très près l'un de l'autre, en des espaces réduits.• importance de « chambre ».• C'est...
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Pensez-vous que le bonheur puisse être le résultat d'un « art d'être heureux » ?
celui pour lequel le plus grand nombre de choix se porte [nous ne nous occuperons donc pas du bonheur mystique etde la Vie Éternelle les seuls qui comptent pour un Pascal par exemple]• ... il existera ainsi divers moyens d'être heureux.• Surtout ce qui frappe, c'est (qu'un bonheur assumé pleinement ne peut être obtenu qu'à la suite de toute uneélaboration et d'efforts concertés.• C'est ce qui explique le terme « art ». C'est au sens étymologique, un véritable métier qui comporte destec...
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Estimez-vous avec F. Jacob, biologiste, prix Nobel de médecine en 1965, que « rien n'est aussi dangereux que la certitude d'avoir raison » ? Vous fonderez votre réponse sur des arguments et des exemples précis.
rattache à éléments peu sûrs donc combien « avoir raison » n'est guère une « certitude ». B. • Malheureusement l'homme croit trop souvent pouvoir affirmer cette certitude :— soit affirmation d'avoir fait une découverte qui détruit les précédentes : les disputes entre savants que ridiculiseMolière à travers Vadius (Femmes savantes) ou Maître de philosophie (Bourgeois gentilhomme) et Fontenelle,toujours dans l'épisode de « La Dent d'or » ou Voltaire dans Micromégas ;— soit certitude fréquent...
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En vous fondant sur une étude précise du texte — vocabulaire, syntaxe, temps verbaux, etc. — vous pourriez, par exemple, montrer comment Victor Hugo met en scène, dans une présentation fantastique, le face à face tragique de fa vert avec sa conscience et son destin.
sans l'arrêter !• C'est que Javert s'est senti incapable de ce qui lui paraissait jusqu'à présent normal. Il a été saisi comme malgré luid'un sursaut de clémence.• C'est là un 1er élément de merveilleux annonçant ceux que cette page d'épopée va accumuler jusqu'au suicide deJavert : merveilleux moral que cette force intérieure bouleversant tout ce qui en Javert était certitude.• Jusqu'alors « l'ordre était son dogme et lui suffisait ». Or il venait d'apercevoir « dans les ténèbres l'effrayant lev...
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Avenir - Charles CROS, Le Coffret de santal, « vingt sonnets »
• Autres souvenirs :— « la tabatière »,— « le trictrac incrusté sur la petite table », souvenirs matériels : choses, et non sentimentaux.• Précision de l'objet vieilli décrit en un alexandrin ; déjà dans Les Mémoires d'Outre-Tombe de Chateaubriand letrictrac est présenté comme un jeu de vieilles gens. De même pour le tabac à priser qui date, et nécessitait une «tabatière ».• Mais là encore Ch. Cros s'amuse, gentiment. On pense à « j'ai du bon tabac dans ma tabatière », quand il indique :«Où mon...
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Spleen - Jules LAFORGUE, Poèmes inédits
• Car pudeur et discrétion...• ... dans un texte très laforguien :— monde affadi,— monde éteint, mouillé par pluie...• ... avec pour horizon : — spleen,— solitude.• Mais originalité de ton...• ... « d'une sensibilité à la fois reconnue...• ... et bafouée » (Dury). devoir rédigé Pierrot triste (il écrit beaucoup de poèmes sur ce personnage de nigaud sentimental et funambulesque), JulesLaforgue, mort phthisique à 27 ans en 1887, se plaint maintes fois à travers ses poèmes. Il s'est cru un...
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Évadné - René CHAR, Seuls demeurent (commentaire)
• Noter par ailleurs l'emploi, presque continu de l'imparfait; peu de présents, sauf vers la fin du texte.• Toute cette merveille s'est passée dans un autrefois assez vague,• sauf deux précisions de temps :1 — la saison : « été », celle de l'accomplissement,2 — l'heure : « midi », celle où la chaleur accablant le travailleur — transcrit par image de « la faucille » — cedernier « se repose (...) », opposition avec leur amour « rare » que rien n'arrête.• Cette notion de permanence, d'amour continu...
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Gustave FLAUBERT, « L'Éducation sentimentale », 3e partie — Chap. 1
• même peinture très extériorisée de l'habillement, qui est l'accompagnement du portrait-tête.Deux précisions vestimentaires : le tissu, léger, « robe de foulard » ; la garniture, peu recherchée, des «manchettes tout unies » ; une couleur : « écru »; l'ensemble est d'ailleurs en clair et foncé-léger (camaïeu debrun/beige).• Le seul détail sur le corps est ce qui complète souvent les portraits de figures : l'attache du cou, ici « épaules unpeu tombantes », fréquentes dans la mode ro...
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J.-M.G. LE CLÉZIO, Désert, 1980: Dans un commentaire composé, vous pourrez étudier par exemple comment ce texte, par ses qualités poétiques, suggère le déroulement de la marche et ce qui fait le drame et la grandeur de la vie dans le désert.
• Tous les termes soulignent cette osmose, même avec les animaux du désert : « en grognant et en crachantcomme » les dromadaires.• C'est d'ailleurs ce qui rend le déroulement de (la marche grandiose : « ombre géante », « vagues de sable ».• Et surtout, bien qu'elle soit humainement organisée avec des places précises : « Le troupeau [...] marchait devantles enfants... », « Un homme guidait les dromadaires... »,• ... elle est machinale : « posant leurs sabots sur des traces anciennes... »,• ......
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Boileau sur l'art d'écrire - extrait de "L'art poétique"
s'accorde avec la rime » (v.2).« Aimez donc la raison » (v.11). Cela nous ramène avec le précepte essentiel de l'art poétique, « Ce que l'onconçoit bien s'énonce clairement ». (v.29) B- Refus de la surcharge et de l'excèsLe classicisme est en réalité un art de la mesure qui manifeste le souci de la clarté et du bon sens. L'écrivain doitrejeter l'excès, l'outrance et l'abondance. La fougue et les excès en général sont vivement critiqués ainsi que lesuggère l'impératif, « évitons les excès »...
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« La cérémonie commence », s'écrie un personnage au début de la représentation de la pièce d'Ionesco, Le Roi se meurt. Ne pensez-vous pas qu'on puisse dire de toute représentation qu'elle est elle-même une cérémonie ? Vous justifierez votre réponse par des exemples précis, tirés de votre expérience du théâtre.
II. Mais théâtre = aussi expression des « mouvements de l'âme humaine » (Montherlant). • C'est la seconde fonction de toute cérémonie, la plus importante sans doute, celle pour laquelle est créé lespectacle, rituel extérieur qui la porte, la facilite.• Rappeler que le théâtre ne pouvant se passer du langage va être assez vite utilisé pour servir de truchement.• --+ 'Théâtre/Thèse (fin me siècle surtout), tel Dumas Fils (La Dame aux Camélias): la scène sert de démonstrationd'idées chères...
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Préférez-vous les oeuvres littéraires dans lesquelles l'auteur parle ouvertement de lui-même ou celles dans lesquelles il s'efface ? Justifiez votre préférence par des exemples précis.
non curiosité malsaine ?— malheurs rares (Pauca mece, V. Hugo).E (1) • d'où une connaissance meilleure de l'ouvrage (2) :— (8) certes (5) les différences sont grandes d'oeuvres et auteurs, à d'autres. Certaines cependant sont mieuxéclairées par les renseignements biographiques, même oeuvres sans « moi », cas de Pascal (Sainte-Beuve : Port-Royal) : les Pensées sont les notes qu'il a seules pu écrire avant sa mort à trente-neuf ans au lieu de la grandeApologie de la Religion chrétienne qu'il proje...
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Quelles réflexions vous suggèrent ces considérations de Marcel Proust sur les rapports d'un écrivain avec le lecteur de son ouvrage ? « L'écrivain ne dit que par une habitude prise dans le langage insincère des préfaces et des dédicaces : « mon lecteur ». En réalité, chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même. L'ouvrage de l'écrivain n'est qu'une espèce d'instrument optique qu'il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que, sans ce livre, il n'eût pe
• Facilité..., que celle de retrouver le reflet de ses émotions ! Telle Pomme dans La Dentellière de Pascal Lainé quine retient dans ce qu'elle lit que les éléments sentimentaux et superficiels choisit des petits romans faciles.• Même si l'on fait un certain effort, n'y a-t-il pas complaisance à être « le propre lecteur de soi-même », i.e. «mépriser le détail du texte au profit des vagues images qu'il fait lever dans l'inconscient ». (Senninger) ?• C'est le contraire de se connaître, car au lieu...
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Le héros d'un roman de Virginia Woolf, Orlando, un jeune aristocrate de l'époque élisabéthaine, épris de littérature, invite dans sa riche demeure ancestrale un poète qu'il admire. Comme cette compagnie le change de celle des gentilshommes « au corps vif et hardi, mais à l'esprit paresseux et couard » ! Le nouveau venu, par ses bizarreries, ses paradoxes, ses impertinences, réveille l'antique demeure assoupie, enchante et affole son hôte, qui en vient à penser qu'il a introduit chez lu
• Le voici donc hors du repos (sens ler de « inquiéter » = in privatif + lat. quies, etis = repos, ce repos que la vienous pousse (protection instinctive) à tisser autour de nous.• Repos d'esprit, de conscience, repos social (conservatisme) qui sont commodité, adaptation aux circonstancesque nous voulons voir en « état de fait », égoïsme, privilèges :Montaigne le constate : « Nous avons la vue raccourcie à la longueur de notre nez. » • Or inquiéter = réveiller toutes les interrogations qui dorme...
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Un mathématicien et homme d'esprit du XVIIIe siècle se serait écrié, après avoir vu une tragédie de Racine : « Qu'est-ce que cela prouve ? » A la lumière de cette boutade, vous vous demanderez si une oeuvre littéraire doit « prouver » quelque chose pour retenir l'attention.
• Or si certains lecteurs goûtent de telles œuvres, d'autres sont entraînés par elles à répéter : un écrivain ne sert àrien. Celui qui écrit ne travaille pas. L'intellectuel est un paresseux. Cf. attitude des père et frères de Julien Sorel(Le Rouge et le Noir).• De même faire un livre pour faire un livre (Mallarmé) ne prouve rien. Et l'on parvient à un véritable désengagement,ce qui est d'ailleurs une des séductions pour un certain public, qui veut en faire autant.• Ainsi A. de Musset raille-t-i...
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Gérard de NERVAL, Sylvie, chap. VIII.
» sans doute parce qu'elle est flamme dansante : « elle aime tant danser », rappelle son amie « la grande Lise ».— Malgré cette ardeur de vie qui est toujours la sienne « sa figure était fatiguée. »• Plus nette encore est la dégradation de ce qui la pare, objets naturels ou fabriqués :« les fleurs (d'ornement de sa chevelure) se penchaient »,les « cheveux » étaient « dénoués »,« le bouquet de son corsage s'effeuillait aussi »,• « les dentelles » même, — qu'elle soigne particulièrement, car elle...
- Vous avez probablement, comme J.-J. Rousseau, le souvenir d'un menu larcin, d'une faute enfantine provoquée par la convoitise et qui a mal tourné. Racontez.
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Molière Acte I, Scène IV, CLITANDRE, BÉLISE. Les Femmes savantes
Bélise dans son projet d'épouser Henriette, le jeune homme a bel et bien échoué dans sa démarche. Formulée auxvers 289-290, sa requête n'a pas constitué l'objet réel du dialogue, puisqu'il n'a pu convaincre Bélise qu'il nes'agissait pas seulement d'un prétexte. L'impatience et l'étonnement, voire l'exaspération de Clitandre, connaissentainsi un crescendo comique : cherchant d'abord poliment à corriger Bélise « et pourquoi voulez-vous penser ce quin'est pas », il reformule ensuite plus brut...
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LE PORT - BAUDELAIRE, Petits Poèmes en prose.
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)LE PORT Un port est un séjour charmant pour une âme fatiguée des luttes de la vie. L'ampleur du ciel, l'architecture mobile des nuages, les colorations changeantes de la mer, le scintillement des phares, sont un prisme merveilleusement propre à amuser les yeux sans jamais les lasser. Les formes élancées des navires, au gréement compliqué, auxquels la houle imprime des oscillations harmonieuses, servent à entrete...