Catégorie : Français / Littérature
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Misérables (chapitre (II, 8) : « L'onde et l'ombre », V. Hugo
II. Une page lyrique : grandeur et misère de l'homme. On sent dans cette page toute la sensibilité de l'auteur qui semble vivre au rythme du combat du naufragé, en luidonnant la dimension d'une lutte contre la destinée. 1. Misère de l'homme.« L'homme submergé » devient très vite simplement une « misérable tête », réduite à « un point dans l'énormité desvagues ». La fragilité de la destinée est sensible dans le passage si rapide de la vie à la mort. Hugo insiste sur ce quifaisait de l'homme « un...
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André Gide écrit : « Notre littérature, et singulièrement la romantique, a louangé, cultivé, propagé la tristesse (...) Pour moi, je tiens pour impie le vers de Musset tant prôné : « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux. » Êtes-vous d'accord avec cette prise de position ? Appuyez-vous sur des exemples précis.
littérature comme révélateur d'une beauté généralement ignorée est plus spécialement développée de nos jours, lesécrivains n'ont pas attendu des déclarations théoriques pour laisser dans leur oeuvre un écho des plaisirs de la vie(cf. les thèmes épicuriens de Ronsard), ou communiquer une vision optimiste de l'univers (cf. la confiance deRabelais dans la nature humaine, qu'il exprime dans ses programmes d'éducation, ou dans l'épisode de Thélème ; sonlyrisme exalte les possibilités de l'hom...
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« Le mensonge vrai est le domaine du romancier. » Vous analyserez et commenterez cette citation de Marthe Robert, en vous interrogeant en particulier sur sa formulation paradoxale, formulation qui vise à définir le genre littéraire romanesque.
surmonter la contradiction qui est inhérente à l'art du roman. D'une part, il a la prétention d'être la science de l'homme — de l'homme, monde fourmillant qui dure et qui s'écoule,— et il ne sait qu'isoler de ce fourmillement et que fixer sous sa lentille une passion, une vertu, un vice, qu'il amplifiedémesurément : le père Goriot ou l'amour paternel, la cousine Bette ou la jalousie [...]. D'autre part, le roman a laprétention de nous peindre la vie sociale, et il n'atteint jamais que des indivi...
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Jean Jacques Rousseau est-il hostile à un enseignement de la vie aux enfants par les fables ?
guère La Fontaine, et les révolutionnaires non plus, eux qui ont affiché la fable « LesLoups et les Brebis ». On y voit les loups faire la paix avec les brebis, puis, quand laméfiance de ces dernières est endormie, les loups emportent la moitié des agneaux etétranglent les chiens. Et La Fontaine conclut :« La paix est fort bonne de soi ;J'en conviens ; mais de quoi sert-elleAvec des ennemis sans foi ? »Les révolutionnaires ont voulu inciter le peuple symbolisé par les brebis à se défier desnoble...
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J. Gracq, La Presqu'île
une ville avec une « citerne de froid et de silence entre ses margelles de pierre ». La fin du texte laisse place à cequi est encore une image peu courante : « ces pierres affinées par la vibration des cloches ». 2. Le symbolisme du cadre.Les différents éléments de la scène peuvent être riches de signification : le soir, la venue de l'ombre évoquent lamort, tout comme la fraîcheur qui tombe. La ville déserte confirme cette impression, renforcée encore par ce qu'onen voit. En effet, les chats son...
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Émile Zola, L'Oeuvre, 1886, Éd. Garnier-Flammarion, page 377 (commentaire)
souci conventionnel de la régularité, de la netteté (cf. « le jardin très propre ... ses allées ... ses carrés de fleurs etde légumes entourés de buis »). La place de la boule de verre est significative d'un manque d'originalité total (« aubeau milieu »). Le mauvais goût est perceptible dans des termes comme « badigeonnée ... peinturlurée ... unendimanchement gauche de rustre parvenu »). Tout est laid, faux (« aux encadrements en fausses pierres de taille»), et mesquin (cf. l'existence de...
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Dans la préface de son Dictionnaire philosophique portatif, Voltaire écrit "Nous avons tâché de joindre l'agréable à l'utile [...]. Les personnes de tout état trouveront de quoi s'instruire en s'amusant." Pensez-vous, comme Voltaire, que l'humour et la fantaisie soient des stratégies efficaces pour argumenter ?
camps de concentration et autres horreurs de la seconde guerre mondiale. L'humour n'aurait pas pu avoir sa placedans ce livre traitant de sujets bien trop graves et lourds pour être traités de façon humoristique. La fantaisie etl'humour ont leur place dans beaucoup d'½uvre argumentative et à visée éducative mais ils ne peuvent être utilisésde partout. De plus, L'Encyclopédie perdrait de sa crédibilité auprès des lecteurs si tous ses articles étaientfantasques ou comiques. Le frontispice...
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LA MORALITE DU THEATRE DE MOLIERE
C'est Philinte qui se gêne pour Alceste ; mais jamais Alceste ne se gêne pour Philinte. C'est le plus personnel despersonnages du Misanthrope. Ne serait-ce pas à dégoûter de la franchise ? Et cependant de tous les honnêtes gensde Molière, Alceste est le plus sympathique ; celui que l'on sent le plus capable de loyauté, de droiture et peut-êtred'héroïsme I Mais il faut bien avouer que le sublime d'Alceste reste dans l'ombre.On pourrait intituler Tartuffe : les méfaits du christianisme. Je ne nie...
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En prenant appui sur les pièces de théâtre que vous avez lues, étudiées ou vu jouer, dites ce que vous pensez des remarques suivantes d'un directeur de théâtre contemporain : « Notre volonté est de mettre sur scène la société, la présenter et provoquer vis-à-vis d'elle des regards critiques. C'est une fonction du théâtre. Elle n'est pas nouvelle. Molière, et bien avant lui, Sophocle 1 l'avaient ainsi comprise. Mais dans le même temps, le théâtre doit être un lieu où se libèrent les for
parvient à créer une telle atmosphère. Beaumarchais par exemple, donnait un sous-titre au Mariage de Figaro : « Lafolle journée. » Et la représentation en est bien empreinte de « folie » : les scènes se succèdent avec une rapiditéétonnante, les actions sont vives, les retournements subits ; il y a tout un jeu d'ombre et de lumière ; enfin, dansun vaudeville final, « tout finit par des chansons ». L'atmosphère joyeuse peut en effet être obtenue par le recoursà la danse ou à la musique, comme dans...
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Après l'Amour, la Guerre est sans doute le thème littéraire le plus exploité. Racontée, commentée, glorifiée ou critiquée, la Guerre occupe tous les genres de la littérature universelle. En vous référant à des exemples précis vous étudierez, en un développement organisé, la façon dont ce thème est abordé dans les oeuvres littéraires que vous connaissez.
qui coule dans la Seine, ou ailleurs, doit soulever la répugnance du lecteur, et lui montrer toute l'atrocité de laguerre. Mais on peut penser que dans certaines descriptions, cet auteur baroque a presque un regard complaisantsur les massacres qu'il dénonce en favorisant les images de sang et de mort.Au cours de la guerre, le recours aux armes est indispensable. Certains auteurs leur donnent toute leur importance,en en faisant des objets privilégiés. Le goût des armes est présent dès l'Iliad...
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« Je crois qu'une oeuvre d'art, quelle qu'elle soit, vit à deux conditions : la première, de plaire à la foule, et la seconde, de plaire aux connaisseurs. Dans toute production qui atteint l'un de ces deux buts, il y a un talent incontestable... Mais le vrai talent, seul durable, doit les atteindre tous les deux à la fois. » Que pensez-vous de ce jugement de Musset ? Vous justifierez vos arguments par des exemples empruntés à la littérature ou au cinéma.
création d'une oeuvre belle (« le but de l'art, c'est le beau avant tout »). De tels auteurs prêteront une grandeattention à la forme de ce qu'ils composent, même si la subtilité de cette forme n'est pas décelable par tous (cf. lesraffinements du sonnet en général ; à la pointe de cette tendance, voir les poèmes de Mallarmé, comme ce sonnetqui privilégie la rime rare en « yx », ponctuant les vers de mots aussi peu courants que (« onyx... ptyx... nixe... »). III. Les dangers de ces deux positions...
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LES IDÉES DE VOLTAIRE
L 57 • Infâme / 291 Ecrasons l'infâme! Voltaire ► Voltaire terminait souvent ses lettres ou ses billets par la formule « Écrasons l'infâme ! » parfois écrite en abrégé« Écr. l'inf. ». Cette formule rappelait au desti nataire qu'il était enrôlé dans l'àrmée des Philosophes et qu'avec les encouragements de son commandant en chef Voltaire, il devait continuer à mener « le bon combat». ► Que recouvrait exactement « l'infâme-» dans la for...
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« Tout vrai progrès est intérieur » : quelles réflexions vous suggère cette affirmation de Jean Guéhenno ?
d'une couche profonde entassée à travers les générations et dont nous héritons toujours en plus ou moins petitequantité. Cf. Bayle et ses exposés sur traditions, préjugés, principes d'autorité in : Pensées sur la Comète.• II faut apporter devant le monde un regard neuf, indépendant, personnel, pour voir par soi-même et non par leregard donc les pensées, l'interprétation d'autrui. Si nous réfléchissons au conditionnement actuel par mass-media,ou à notre esclavage face à l'objet, l'argent, le conf...
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« On n'est pas resté soi », écrit Jean Guéhenno. Dans quelle mesure peut-on partager, nuancer ou discuter cette réflexion et les éléments du texte qui l'illustrent ? Vous organiserez votre argumentation en vous référant à votre expérience et à vos lectures.
• Exemple vécu : deux jeunes filles de caractère différent, l'une douce, docile, l'autre rétive peuvent évoluer ensens diamétralement opposé — par suite de situations sentimentales ou de vie, entre autres, qui vont les façonner :l'une confrontée à difficultés et malheurs se durcit, devient autoritaire ; l'autre, choyée par mariage qui la comble,s'adoucit, s'épanouit et ses « angles » s'émoussent. (Cf. la nouvelle de Pavese : Femmes entre elles).• Évidemment chacune portait en soi des traits de...
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Les périphrases que, selon Marthe Robert, nous multiplions pour désigner les choses gênantes nous permettent-elles de ne pas voir les choses telles qu'elles sont ou expriment-elles notre désir de les voir évoluer ? Vous vous efforcerez, dans un développement composé, de proposer à travers une réflexion argumentée et étayée d'exemples, une réponse personnelle à cette question.
puisse apporter un certain respect, ou apparaître parallèlement à une mutation plus profonde (domesticité) ;— et encore moins dans les situations ethnologiques, politiques. Le terme Tiers Monde ne donnera pas à manger auxpopulations sous-alimentées... ;— ou états rattachés à la condition humaine. Ce n'est pas parce qu'on dit « Troisième âge » que vieillesse n'arrivepas avec : sa « ride véloce », sa « pesante graisse », son « menton triplé », son « muscle avachi » (R. Queneau :Si tu t'imagines......
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« Les grands mythes sont là, croyons-nous, pour aider [l'homme] à dire non à une organisation étouffante. »
tous les ressorts de l'homme favorisent son intégration au corps social », par le poids d'exemple, de vertu, demodèle que les héros portent en eux. C'est le sens commun de l'adj. « héroïque ». II. Les héros de la Révolte. • Cependant cette grandeur même les isole. Cf. Moïse (A. de Vigny) :« Hélas ! je suis, Seigneur, puissant et solitaire,Laissez-moi m'endormir du sommeil de la terre »,et les mettant hors du commun les place aussi hors d'une morale courante et quotidienne.Cf. Félix dans le...
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« Les classiques font des livres qu'on peut lire avec plusieurs clefs. » Expliquer. Commenter.
• Une oeuvre vivante est donc une oeuvre d'une richesse sans cesse renouvelée.• Si les changements de comportements, les croyances, les conditions de vie, les formes d'art, l'ordre trouventtoujours en l'oeuvre support et moyen d'expression ...• ... si l'oeuvre se prête à ces transformations, ces adaptations, ces évolutions, et garde sa force decommunication, c'est qu'elle est oeuvre classique.• Elle devient un texte exemplaire où l'on peut toujours puiser réflexion et admiration.• C...
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« Si vraiment le téléspectateur n'en attend qu'un passe-temps divertissant, pas même une communication, comment parler d'une « mission culturelle » de la télévision ? » F. de Closets.
Mot le plus long ». II. T.V. = « action culturelle »? • Or est-ce que ce qui devait être un si grand avantage, la communication T.V., ne risque pas de devenir prétexte àun glissement du public vers la facilité ?• Est-il vrai que ce dernier — spécialement dans les pays riches — ne pense qu'à échapper aux émissions culturelles(documentaires, émissions éducatives, échanges de vues philosophiques, artistiques, musique classique, grandthéâtre...)• ... et que même cette fonction de base de la T.V....
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Que penser de cette thèse de P. EMMANUEL : « La fête est-elle de trop, anachronique dans notre [société moderne],.., un monde bien autrement laborieux que les sociétés plus anciennes... » ?
production de masse, malaxés, conditionnés par la pénétration — bien plus forte dans la vie familiale que dans letravail — des mass-media qui commercialisent les loisirs.Car ces moyens modernes de diffusion déterminent et manipulent la civilisation nouvelle, soumettent et rendentpassifs les individus à de nouveaux besoins, comme par exemple le beau temps au week-end ou les vacances, àl'organisation desquelles on pensera (et pour lesquelles on travaillera) onze mois sur douze.• Or le loisir...
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« Quand on conseille aux hommes de rechercher une vie moyenne, tranquille et assurée, on ne leur dit pas assez qu'il leur faudra aussi beaucoup de sagesse pour la supporter. »
• Or « Rien ne sert de courir, il faut partir à point. » (La Fontaine : Le Lièvre et la Tortue).• De plus il ne s'agit pas seulement de savoir réfléchir mais de le vouloir.• Or Pascal constate qu'un des actes les plus difficiles pour l'homme est de rester seul face à lui-même, car il a peurde se voir, de penser sa vie.• Il préfère se disperser, s'étourdir aussi bien par le travail, l'activité que par le plaisir. Voir toutes les Pensées sur le« divertissement ».• Ainsi avoir les qualités de sages...