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LA VÉRITÉ (COURS)

Publié le 23/05/2012

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L'idée de vérité est liée à l'idée de réalité : l'idée vraie doit être conforme au réel. Mais on peut se demander si c'est parce qu'elle exprime la réalité qu'elle est vraie (réalisme) ou si c'est parce qu'elle est vraie qu'elle exprime la réalité (idéalisme).

1. ADAEQUATIO REI ET INTELLECTUS

- A Le réalisme des sensations.

L'idée naïve du sens commun est qu'une connaissance vraie est une connaissance exactement modelée sur la réalité qui nous est donnée par les sens. Nos idées ne seraient que les copies des choses ; ...

« 72 COURS divergentes.

D'une façon générale on ne peut donner un critérium de la vérité : pour savoir si une proposition est vraie, il faudrait savoir à quel signe on reconnaît le vrai ; mais pour savoir si ce signe est le vrai signe du vrai, il faudrait un autre critérium, et l'on remonte ainsi sans fln (régression à l'infini) à moins qu'on n'appuie le deuxième critérium sur le premier (diallèle).

Comment donc pourrions-nous connaître la moindre vérité puisque nous ne savons même pas ce que c'est que la vérité ? - On ne peut sortir du scepticisme que par un acte de foi : • Il n'y a pas de choses certaines, disait Renouvier, il n'y a que des hommes ceri ains ».

II.

LA PENSÉE VRAIE - A - Le Pragmatisme.

Protagoras s'évadait du scepticisme en soutenant que, si on ne peut enseigner la vérité, on peut du moins faire en sorte que l'homme ait les opinions qui lui sont le plus avantageuses.

De même le pragma­ tisme de James, considérant que l'intelligence a pour fln, non de nous faire connaître la réalité, mais de nous permettre d'agir sur elle, cherche à définir la véri1 é par un critère pratique : 1 e succès dans l'action.

• Posséder des idées vraies, c'est à proprement parler, posséder de précieux instruments pour l'action •.

La vérité se définit ainsi par l'utilité, que James entend d'ailleurs en un sens très large : • utile de n'importe quelle manière et à n'importe quel point de vue • (Cf.

la conception bergsonienne de l'intelligence).- Mais si certaines idées nous permettent d'agir efficacement, il semble qu'elles doivent représenter en quelque façon la réalité ; c'est parce qu'elles sont vraies qu'elles sont utiles, et non parce qu'elles sont utiles qu'elles sont vraies.

-B - L'idéalisme Kantien.

A défaut d'un critérium matériel, il y aurait un critérium formel de la vérité : • l'accord de nos connaissances avec les lois générales de l'entendement et de la raison • (Kant).

Une idée est vraie soit lorsqu'elle rend compte des apparences sensibles d'une façon satis­ faisante pour tout esprit (vérités de fait, jugements synthétiques a posteriori) soit lorsque tout esprit se· retrouve en elle (vérités rationnelles, jugements a priori analytiques ou synthétiques).

En effet une idée qui réalise l'accord des esprits est conforme aux exigences de l'Esprit.

L'idée vraie est donc celle qui tend à être universelle : • la vérité, c'est le langage qui dégage l'universel • (Saint-Exupéry).

Cela ne signifie pas qu'il faille adopter un critérium sociologique de la vérité, car l'erreur peut être collective et la vérité individuelle (Cf.

Galilée).

Mais toute idée vraie doit pouvoir finalement s'imposer à tous les esprits.

C'est ainsi que Poincaré disait, des rapports établis par la science, qu'ils sont vrais • parce qu'ils sont, deviendront ou. »

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