Catégorie : Français / Littérature
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Nabokov: L'écrivain comme conteur, pédagogue et enchanteur
Ex : les récits de voyage ; les romans historiques. Former : communiquer une réflexion morale, religieuse, politique,philosophique. Ex : les romans d'initiation l'essai : Le Prince de Machiavel, L'Esprit des lois de Montesquieu, L'Emile de Rousseau, Les Essais de Montaigne... 3. L'enchanteur. Rappelons que ce terme est l'un des pseudonymes élogieux de Châteaubriand. Définition : l'important n'est pas ce que l'auteur dit, mais comment il le dit, c'est le style. Écrire, ce n'est pas simplement c...
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Les Horloges de VERHAEREN (commentaire)
escaliers) mais produit un effet de mystère (quels sont ces béquilles et ces bâtons ?) et la correspondance n'estpas immédiate entre les bruits de la maison la nuit (facteurs d'inquiétude) et ceux des horloges. Strophe II Quatre vers, trois décasyllabes, irrégulièrement scandés (noter l'enjambement de 5 à 6), suivis du vers de septpieds avec le même effet que précédemment. Après les bruits, les lueurs. La description des horloges se précise,mais, par le biais des appositions, le poète projett...
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Molière, «Amphitryon» (1668), Acte I, scène 1re (commentaire)
qui est au cœur de la pièce. b) Le texte est en vers de trois sortes : alexandrins, décasyllabes (vers 12 et 19), octosyllabes. La disposition desrimes est, elle aussi variée : a/b/a/a/b//c/d/c/d/c//e/f/f/e//g/h/h/g//i/j/i/j//k/l/l/k//m A l'intérieur de chaque mètre, les coupes sont, elles aussi, très diverses. La variété de la versification contribue à lavivacité de la scène et correspond aux exigences du dialogue ainsi qu'à la diversification des types de parolesprononcées par Sosie. Il...
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L'âge d'homme
problèmes de la jeunesse est : — jeunes/adultes avec la variante : — étudiants/adultes (ou professeurs) Chacune de ces coupures, lorsqu'elle apparaît dans le champ de la pensée, lorsqu'elle fait l'objet d'analyses ou depassions, voire de mots d'ordre (par exemple, contre le pouvoir établi, pouvoir noir, pouvoir étudiant, pouvoir fémininou pouvoir ouvrier) suppose une définition du pouvoir contesté. Par exemple, le pouvoir capitaliste se définit par lapropriété privée des moyens de production et...
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Les écrivains en prison ?
ici ceux que les misères du temps et l'évolution sociale ont chassés sur les routes, les exclus des vieillescommunautés rurales. En Angleterre, c'est le phénomène des enclosures1 qui a créé des masses errantes etpauvres, promises aux hospices-prisons ou aux manufactures, à l'entassement dans les villes, etc. Les moutons ontchassé les hommes. Le phénomène est moins important en France mais quand même comparable. Or la réaction deMontaigne semble être ici profondément celle d'un homm...
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Pour un critique contemporain, Lucien Goldmann, il y a drame lorsque la solution du conflit dans lequel sont engagés les personnages peut être trouvée par des moyens humains ; il y a en revanche tragédie lorsque cette solution appartient à une puissance surnaturelle. Comment comprenez-vous cette distinction? A l'aide d'exemples précis justifiez ou critiquez les propos de ce critique.
moderne : la tragédie d'inspiration biblique. Zeus ou Jéhovah, lorsqu'ils tiennent un homme, ne le lâchent pas, et lespectateur n'a plus qu'à le plaindre, et à tirer leçon de ses malheurs. Cette forme de tragédie tient de très près à lareligion et aux célébrations sociales. A Athènes on jouait la tragédie lors des grandes fêtes religieuses etpatriotiques. La tragédie biblique était souvent jouée, aux origines, dans les collèges, où l'on jouait également destragédies édifiantes tirées de l...
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Un philosophe contemporain, Louis Althusser, affirme que le couple Famille-École a remplacé dans le monde moderne le couple Famille-Église pour la formation de la jeunesse et pour sa préparation à la vie, c'est-à-dire pour l'inculcation des valeurs du monde établi. Comment comprenez-vous cette prise de position ? Discutez-la.
laïque, volontiers anti-cléricale (avec des variations importantes suivant les provinces), l'école touchait un publicplus large encore que celui de l'Église. Sûre de sa fonction — alphabétiser, apprendre leur langue aux milliers deFrançais qui ne la parlaient pas —, fière aussi de la laïcité, l'école rompait avec la morale chrétienne. Mais c'étaitpour aussitôt en inventer une autre : la morale de la conscience. Et cette conscience — qui désignait les devoirs,les obligations, le code du bon citoy...
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Marguerite DURAS, L'Amant (La narratrice évoque le départ d'un des bateaux qui, il y a une cinquantaine d'années, reliaient l'Indochine à la France.)
regards qui «jouiraient » d'un spectacle quelconque. Ces «gens», cette foule indéterminée et anonyme sont cependant regroupés et unis par des sentiments identiques(dont certains ne sont pas explicités par l'auteur) : il est d'ailleurs tout à fait remarquable que la phrase, avec sesbalancements («ceux», «ceux qui», «mais ceux qui», «et ceux qui», «qui», «à qui ») et ses masses sonoresgrandissant et diminuant ensuite, suffise, par elle-même, à dire précisément ce que le texte ne dit pas tout...
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A propos de la notion de réalisme, un critique contemporain, Albert Béguin, nous livre cette réflexion : « Le liseur de romans applaudit : "C'est comme dans la vie. " Il prouve par là qu'il est étranger à toute forme d'art. Les personnages d'une œuvre ne ressemblent pas davantage à ceux de la réalité que les habitants des songes. La Clytemnestre d'Eschyle, don Quichotte, les frères Karamazov, Mme Bovary, le Grand Méaulnes sont "vrais" justement parce qu'ils ne sont pas comme nous autre
sujet dans la problématique du réalisme et des «effets de réalité» produits par les œuvres de fiction (roman etthéâtre). Le mouvement des idées pourrait alors prendre le tour suivant : I. Réalisme et effets de réalité. L'opinion de Béguin se heurte à des objections. a. Recherche et exploitation des effets de réalité par les romanciers (voir exemple plus haut). b. Goût du lecteur pour le réalisme, ce qui ne le rend pas pour autant « étranger à toute forme d'art » (lesformulations de...
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Le Parapluie de BRASSENS (commentaire)
Cette introduction-là envisage plutôt le commentaire comme une exploration du monde idéologique de Brassens. Cecommentaire fera appel à d'autres poèmes ou chansons, parce qu'il n'est pas déraisonnable de penser que les élèvesconnaissent bien d'autres Brassens que le Parapluie. Trouver des idées... Chaque fois que se présente un texte de ce genre, moderne ou trop connu ou trop aimé, c'est à la même objectionque l'on se heurte : « Brassens, "ça" se lit ou "ça" s'écoute, "ça" ne se commente pas. »...
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Pénélope de BRASSENS (commentaire)
Tout est évidemment commandé par le titre : l'épouse d'Ulysse, sa tapisserie, sa fidélité; on est tenté de dire : quine comprendrait? Et pourtant... On a peut-être ici une indication sur l'aspect culturel, intellectuel même, de lachanson de Brassens. Intraitable Pénélope renvoie à la résistance de la reine d'Ithaque aux prétendants qui voulaient la contraindre àdonner un successeur à Ulysse. Mais, aussitôt, une autre allée s'ouvre : à quelles demandes, ou pressions du mêmegenre, la modern...
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Odette de Crécy - M. Proust, Un Amour de Swann
lors il chercha toujours à y retrouver ». Jamais Swann ne verra d'Odette que ce qui la rapproche du chef-d'œuvreflorentin. « Sans doute » : qui dit ou qui pense « sans doute »? A première lecture, et pour une lecture « psychologique »,c'est « l'auteur ». Le texte rend impossible la décision. Tout au plus peut-on y lire le refus de trancher, le rejet descatégories « claires » du romancier qui sait tout. « Cette ressemblance la rendait plus précieuse » : le travail de la métaphore (Odette comparée...
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Roman de Rimbaud (commentaire)
servent-ils? Le « sérieux » du texte : le poème débute par la négation de ce sérieux. Faut-il, dès lors, prendre le poème ausérieux? Est-ce une dérision de ce qu'on est quand on a dix-sept ans? De ce que sont les autres (parce que soi-même on a franchi le saut — et dans le cas de Rimbaud, comment?)? De l'idée que s'en font les « grandes personnes»? Ces questions n'ont aucun ordre, et sont évidemment très incomplètes. Ce sont celles que le travail de préparationdu commentaire en classe avait perm...
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La fileuse - Paul VALERY
suffire... » « Construire une poésie qui jamais ne pût se réduire à l'expression d'une pensée, ni donc se traduire,sans périr, en d'autres termes ». Remarques Ces éléments théoriques n'avaient nullement pour objectif de fournir une manière d'esquiver les difficultés de cecommentaire; ni de faire accepter n'importe quoi. Mais d'attirer l'attention des élèves sur le droit qu'ils avaient — etque souvent ils sont bien étonnés d'avoir — à lire et à construire une lecture, avec la seule exigence d'u...
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A l'aide d'exemples empruntés à la littérature, au cinéma, à la peinture, à la musique, à votre guise, expliquez et commentez cette boutade d'O. Wilde (fin du XIXe siècle) : « La Nature finit toujours par ressembler à l'Art. »
confiner dans la recherche d'une impossible ressemblance avec le réel. L'art fait ainsi partie de la réalité, qu'ilcontribue à faire lire, découvrir, comprendre, en même temps qu'il contribue à la modifier. Mais cette formule trouveévidemment ses limites par le public auquel elle s'adresse : la nature ne saurait ressembler à l'art que pour tous ceuxqui disposent d'une culture artistique véritable. Pour les autres le processus risque d'être beaucoup plus long, mêmesi, au bout du compte, la...
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Le musée est-il imaginaire ?
plus belle ». C'est ainsi que le musée crée la notion de chef-d'œuvre, ou plus exactement la transforme. Dans la conception traditionnelle, le chef-d'œuvre du portrait c'est le portrait le plus ressemblant. Dans laconception nouvelle, le chef-d'œuvre du portrait c'est le tableau qui va le plus loin dans l'utilisation d'une technique,pour l'expression d'une vision du monde, sans que la ressemblance avec le modèle intervienne le moins du monde :ainsi, ce qui intéresse dans un portrait sign...
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Textes et lecteurs
— Faut-il le lire « avec l'état d'esprit de l'homme du XXe »? (Ce qui est un faux problème, puisque tout n'est jamaisabsolument conscient dans une lecture, ni volontaire, et puisque, quoi qu'on fasse, on est impliqué dans un réseauculturel dont il est presque impossible de sortir.) Or Valéry n'a jamais dit comment il fallait lire un texte : il a simplement souligné que tout texte était variable, etchangeait avec le lecteur qui l'abordait. Il a insisté sur la vie des textes, sur leur capacité à p...
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Littérature et modernité
A quoi peut conduire cet ensemble de remarques et de questions? 1) A composer : — une introduction : la mise en perspective historique, par exemple, peut en tenir lieu; — une première partie qui vise à expliquer le sujet et à l'expliciter : c'est-à-dire à montrer où il conduit, à interrogersa validité, etc; A cette première partie pourra s'ajouter ce qui va suivre, et qui serait, dans ce type de plan, la deuxième partie :essai de définition. Qu'est-ce qu'être moderne en littérature? On peut très...
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Les questions et les réponses
la collectivité, etc. C'est-à-dire que cette conception de la littérature s'oppose absolument à une conceptionmoralisante dans le domaine des sentiments, des idées, de l'esthétique, etc. C'est-à-dire aussi que, pour Ionesco,l'œuvre littéraire a une fonction profondément critique : elle interroge et force à s'interroger. Elle peut tout autant,du reste, harceler de ses questions la société que le moi de l'écrivain, et oser formuler des questions que, pour lesraisons les plus diverses, ni la...
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Le génie ou le reflet, ou pourquoi écrivons-nous ?
pense aux problèmes de la personnalité, de l'individu. Mao pense au phénomène humain de l'art, de la culture.Diderot pense au producteur. Mao pense au produit. Il ne dit nullement que l'économico-politique produit, encoremoins fabrique des génies : il dit que ce que produisent les artistes est toujours le reflet d'une situation. En d'autrestermes Mao ne dit pas que le génie n'est pas libre : l'un des objectifs de la révolution culturelle n'est-il pas d'ailleursd'amener les créateurs sur de...