Catégorie : Français / Littérature
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«Il n'est pas déconseillé à un écrivain [...] de se sentir partie liée avec tous les hommes. » Claude Roy.
plus un engagement qui, à force de vigueur, reste thèse ou tentative de prosélytisme, qu'un désengagement qui secroirait hors du tout, désincarné. C'est donc une interdépendance des deux attitudes qui est à rechercher. L'œuvred'art ne peut être totalement gratuite et pure ; car, même d'une technique parfaite, la forme devenant le but plusque le moyen du poème par exemple — ainsi Heredia et Les Trophées — peut-elle être coupée de ses racinesvitales, ne pas avoir, sous quelque forme «parti...
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« On voit clairement approcher le moment où l'homme de la rue aura son mot à dire touchant les grands problèmes sociaux, nationaux, internationaux, moraux, que soulèvent, depuis peu, certaines des applications de la science. »
• Cette situation aggrave les défauts, fortifie les qualités, mais, dans tous les cas, elle précise les caractères. • Autre exemple : la nouvelle organisation et conception du travail, laissant de plus en plus de temps libre aprovoqué une société de loisirs. Avec les technologies de pointe, elle ne peut que croître. Mais entraînée dans lecircuit de la commercialisation (on vend des vacances, des circuits touristiques...) et de la publicité, cette sociétéblesse l'âme de ses participant...
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«Ceux qui veulent... ôter [à l'homme] ses passions parce qu'elles sont dangereuses ressemblent à celui qui voudrait ôter à un homme tout son sang parce qu'il peut tomber en apoplexie. » Voltaire.
• Il peint donc la passion comme dévastatrice, sapant les vraies valeurs humaines ; cf. Molière dans L'Avareprésentant Harpagon comme «de tous les humains l'humain le moins humain». Id. Balzac: le père Grandet. • Car les classiques insistent sur le fait que la passion déshumanise. • Ne pas oublier que l'histoire et même la vie courante nous fournissent des exemples similaires. La passion estlinéaire, faisant abstraction de ce qui la gêne et pousse l'être droit à son but. • Telle la...
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Que pensez-vous de cette affirmation de l'auteur: «Il n'y a pas de progrès dans les arts. » Vous vous efforcerez, dans un développement composé, de construire, en vous aidant d'exemples précis, une réflexion personnelle et argumentée.
dramatisation mais d'une mise en problème, fouillée : exemple : Moderato Cantabile (Duras). • —> On recherche l'originalité à tout prix... • ... Et parallèlement, les œuvres du passé sont considérées comme des pièces d'antiquaires. • Or l'œuvre d'art n'est-elle pas plutôt une création qui fut d'abord une prise de conscience d'un héritage du passépuis un effort pour en repousser les limites. • Est-ce alors un véritable progrès ? II - « Il n'y pas de progrès dans l'art. » • C'est une vision bien t...
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G. FLAUBERT, Madame Bovary, 1re partie, chap. IX (commentaire)
habitants de ce village perdu dans la campagne. • De plus, ces besogneux paysans ne quittent leurs occupations et ne se voient en groupe qu'un jour par semaine,«le dimanche». • Le rythme de la fin de la journée est précis : — «on sonnait les vêpres», — « à temps égaux », — la cérémonie est passée sous silence, car la vraie vie doit être à la sortie de l'église, — présentation, alors, d'une foule endimanchée (cf. Maupassant, Contes normands), — quelques traits rapides y suffisent : les « sabots c...
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étude thématique d'oral: une présentation de la société
patrie : — rôle de représentation — rôle d'ambassadeur — rôle de commandement dans l'armée • La vraie noblesse doit se mettre au niveau des petits. • La vraie noblesse se situe dans le cœur. Cette société d'Ancien Régime est, de plus, rigoureusement hiérarchisée. 2. Importance du rang social La société est étagée, hiérarchisée: c'est une «pyramide» (Hugo). a) La grande noblesse Ch. Perrault présente le cadre de la noblesse du XVIIe siècle, ce qui permet de voir certaines de sescaractér...
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étude thématique d'oral: l'angoisse
• C'est à la fois la hantise des précieuses secondes que nous laissons fuir sans en faire bon usage... • Mais aussi la lassitude due à l'idée qu'il faut vivre encore d'une existence désolée par l'ennui. a) Tourment face au défilé incessant du Temps : E. Verhaeren in Au bord de la route : Les Horloges. Le temps sans pitié s'écoule sans cesse et laisse entr'apercevoirpeu à peu l'arrivée de la mort. C'est l'angoisse de sentir cette fuite irrémédiable du temps et l'incapacité de l'hommeà agir sur ce...
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étude thématique d'oral: la révolte
Le XVIIIe siècle demande la réforme de la société. — Cf. Rousseau: Julie dans La Nouvelle Héloïse: elle applique ce que voulait Rousseau i.e. : liberté, égalité,fraternité. — Les révoltes sociales aux XIXe et XXe siècles veulent construire une société plus juste. — Autre forme de révolte sociale: la révolte passive, qui n'est pas aimée, car ce n'est pas une révolte constructive,elle n'élabore rien, n'apporte rien. — Cf. L'Étranger de Camus. — Cf. Le Neveu de Rameau de Diderot (parasite)...
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Pourrait-on envisager, comme le fait d'Ormesson, que le fair-play soit appliqué à des domaines autres que celui du sport ?
II. «Fair-play» peut-il être appliqué à des domaines autres que le sport ? • Constatons d'abord qu'il n'est pas toujours appliqué au domaine sportif dans la réalité. • Exemple tout récent: après les violents incidents entre footballeurs bulgares, sur le terrain, deux internationauxsont radiés à vie «pour violation brutale de la morale sportive» (24 juin 1985). • Voir aussi le cas de Mac Enroe fort mauvais joueur quand il trouve que l'arbitre de tennis n'a pas apprécié comme ille fallait ; célèbr...
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Pensez-vous, comme Michel Tournier, que l'homme lassé de «décors et de nourritures artificiels» éprouve le besoin de se rapprocher de la nature élémentaire ? Ou trouvez-vous pour votre part que l'homme est parfaitement à l'aise dans un monde qu'il a entièrement recréé ?
— bruit; — promiscuité; — banditisme; --> peur des vieux, des nouveaux arrivés, des femmes même souvent. • De plus, il se forme des masses humaines impersonnelles et souvent antagonistes. (Exemple : beaux quartiers dePassy opposé quartier de la Goutte d'Or, à Paris!) • —> Rapports sociaux conditionnés. • —> Ville vue comme un monstre. Cf. Villes tentaculaires (Verhaeren). • —> exaspération face aux dangers de la ville. • Alors on oublie qu'elle comporte de multiples avantages culturels, a...
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étude thématique d'oral: le mystère poétique
Ainsi par exemple, en lisant Verlaine, c'est un chant que nous entendons. Baudelaire dans Y Invitation au voyage va même plus loin avec la création d'un refrain de deux heptasyllabes quiconcluent chaque strophe de cette véritable chanson. L'organisation de chaque « couplet » entraîne également unemusicalité qui fait de cette invitation avenante un des plus mélodieux poèmes de notre langue. Dans Chanson d'Éviradnus, le sujet, le but de cette chanson est lui-même, de charmer : le poème est chanté...
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Jean-Paul Sartre écrit : «J'enrage de n'être pas poète, d'être si lourdement rivé à la prose. Je voudrais pouvoir créer de ces objets étincelants et absurdes, les poèmes, pareils à un navire dans une bouteille et qui sont comme l'éternité d'un instant» (Carnets de la drôle de guerre). En appuyant votre réflexion sur des exemples précis, vous vous interrogerez sur la signification et la portée de cette définition de la poésie.
• Ainsi Boileau, le théoricien des Classiques, ne paraît pas soupçonner qu'il y ait entre poésie et prose d'autresnuances que, pour chaque forme, des règles particulières de structure, de ton, d'ordonnance. • Pour lui, l'important est simplement de se soumettre aux lois de la raison, à son contrôle sur toutes les facultéscréatrices, chercher partout et toujours la clarté : «Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.» (Art Poétique). • Donc à l'âge classique (id. au XVIIIe siècle) on ne conç...
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«Marine-Terrace», nuit du 30 mars 1854. Victor Hugo, Les Contemplations, Livre VI, XVI Horror, IV (5 dernières strophes)
Ne jamais séparer l'étude du fond de celle de la forme. • Les remarques techniques porteront sur : a) Le vocabulaire: «Sombre peuple, les mots vont et viennent en nous» (V. Hugo). — Ici termes de couleur: sombre... « ombre — ténèbres — dans la nuit — obscurité — flots noirs — toujours la nuit ! ombre » ; — ou d'effroi (tonalité tragique) : « frissonnants — a peur — d'horreur pleine » et de mort : «tombe — funèbre — tombeau sourd» — «il tombe, il meurt » ; — ou de poids : «courbé sous», et de lie...
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Le pont - Jean JOUBERT : Cinquante toiles pour un espace blanc
glose sur la toile, cet « espace blanc » où est figuré un pont sur un fleuve, au crépuscule, devant une montagne. • Présentation du plan. I. Un paysage pittoresque • pittoresque même famille que «peinture» = digne d'être reproduit par une peinture. • Comme dans tout paysage, travail des lignes, formes, mouvements, couleurs. • Mais ce qui frappe en premier ici c'est le peu de couleurs : — noir et sombre torches qui se reflètent + nuit progressive ; — 2 luminosités : torches, approche de la lune....
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Les horloges - VERHAEREN, Au bord de la route
— anthropomorphisme de plus : 2e vers ; 2e partie du refrain dans les 4 premières strophes ; 5e strophe. Ce sont des vieilles femmes (ou sorcières ?) avec — «pas» et démarche: «boitant», «glissant» avec «béquilles et bâtons». — «yeux». — «voix». — pièces vestimentaires: «sabots», «bas». — caractère: «volontaires et vigilantes». — situation sociale : «pareilles aux vieilles servantes». • Le temps — Les heures (peinture 1er vers: «la nuit». — La Marche du temps (3e vers, harmonie imitative et ryth...
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M. PROUST, A la recherche du temps perdu, « Sodome et Gomorrhe »
• C'est bien le cas ici... • Où sommes-nous en effet ? : à une soirée mondaine chez la duchesse de Guermantes. • Qui nous y est présenté?: une autre aristocrate, Mme d'Arpajon. • Qu'est-ce qui justifie son comportement ? : les impératifs catégoriques de ce monde frivole, inconscient de ce quin'est pas son immédiat plaisir, ses obligations mondaines, ou ces renversements d'amour, ces jeux de couples quechacun observe sournoisement : ici Mme de Surgis vient de supplanter Mme d'Arpajon dans le cœu...
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Le vieux chat et la jeune souris - LA FONTAINE, Fables, XII, 5
• Ici dialogue, mais où chacun développe ses dires en tirade. Proche de la tragi-comédie. Cf. grandes scènes deplaidoyer chez Corneille. Exemple: Le Cid: Don Diègue/Chimène. • C'est d'ailleurs mêlé à des éléments spécifiques du conte. Ainsi la phrase qui fait le point sur la situation : 13e vers : « Ainsi parlait au chat la souris attrapée » (4 2 3 3) Place de choix dans le vers des deux protagonistes, de part et d'autre d'une césure non soulignée par laponctuation, mais par l'inversio...
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A propos de la notion du réalisme, un critique contemporain, Albert Béguin, nous livre cette réflexion : «Le liseur de romans applaudit: «C'est comme dans la vie. » Il prouve par là qu'il est étranger à toute forme d'art. Les personnages d'une œuvre ne ressemblent pas davantage à ceux de la réalité que les habitants des songes. La Clytemnestre d'Eschyle, don Quichotte, les frères Karamazov, Mme Bovary, le Grand Meaulnes sont « vrais » justement parce qu'ils ne sont pas comme nous autre
IIe partie : « Les personnages d'une œuvre ne ressemblent pas davantage à ceux de la réalité que leshabitants des songes ». • Cependant la transcription directe de l'observation de la réalité, — celle par exemple des Goncourt, qui peignentsouvent des héros ayant réellement vécu, des cas pathologiques ou psychologiques entre autres, — ne donne pasles résultats attendus. Leur œuvre ne rencontrant qu'un succès d'estime est finalement un échec. • En art la réalité sans transposition ni choix ne réus...
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Parlant de son roman Les Misérables, Victor Hugo écrit: «... Tant qu'il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. » On sait que les intentions de l'auteur, quand il composa Les Misérables, étaient de révéler au monde la réalité de la misère et ses conséquences ; vous direz, en faisant appel à votre culture personnelle, l'intérêt que présentent selon vous les œuvres animées de semblables intentions.
sur les égoïsmes particuliers) ; — bref il faut tenter d'obliger les nantis à prendre conscience de la notion de solidarité. Réalisation: • C'est ce que fait V. Hugo depuis bien avant la parution des Misérables. • Il a mis 30 ans à édifier son œuvre sociale et humaine immense : Les Misérables. • ... d'abord intitulée Jean Tréjean ou Les Misères (il y travaille de 1845 à 1848). • Puis il écrit Les Misérables, avec donc son titre définitif de 1860 à 1862. • Mais le problème de la misère et de ses...
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Cherchant à définir le lecteur idéal, un critique contemporain, Robert Escarpit, écrit qu'il «est un lecteur capable de faire du texte qu'il lit quelque chose qui n'appartient qu'à lui et qui n'est pas forcément ce que l'auteur en a fait». En vous appuyant sur vos lectures, vous vous demanderez si cette définition vous paraît correspondre à votre expérience.
• Mais les statistiques montrent que dans le choix de livres de détente ou d'évasion, c'est toujours la facilité qui estdéterminante. • De toute façon, il s'agit d'une lecture subie, c'est toujours l'Autre qui est inconsciemment cherché, i.e. soit unailleurs qui permet de s'oublier soi-même quelques heures, donc un vide de soi-même que l'on remplace par despersonnages créés, aliénation ; soit une pensée d'autrui ou sa connaissance ou ses recherches que l'on adoptetantôt par humilité ou inqui...