Catégorie : Français / Littérature
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Le Chat, la Belette et le Petit Lapin. (LA FONTAINE, livre VII, fable 16)
a su, comme nous le disions au début, concilier le symbolisme et la vérité, c'est-à-dire représenter une intrigante,un tout jeune homme un peu étourdi et naïf, et un hypocrite, tout en évoquant le souvenir précis d'une belette,d'un lapin et d'un chat. 1° La belette. — a) Peu de traits descriptifs, mais bien choisis, et propres à l'animal : — dame Belette : ce titre aquelque chose d'ironique et de comique; il semble annoncer les prétentions, la vanité, l'humeur processive de labelette (cf. fabl...
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Oceano Nox (VICTOR HUGO. Les Rayons et les Ombres)
fassent bien attention : il y a toujours un plan, très méthodique, dans une pièce de Victor Hugo; non seulement lesparties s'enchaînent et se suivent logiquement, mais encore elles s'équilibrent. Si Hugo se plaît à supprimer lestransitions, à varier brusquement l'allure du style, c'est pour soutenir ou pour réveiller l'attention, c'est poursurprendre, pour étonner; mais il ne sacrifie jamais la solidité de la structure aux déliquescences de la poésie, et parlà, nous le répétons, il...
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Une vieille servante (GUSTAVE FLAUBERT. Madame Bovary)
personnage. Mais nous allons nous apercevoir, en tentant de séparer ces deux éléments, qu'ils sont dépendants l'unde l'autre, et que Flaubert a choisi chaque trait physique de manière à nous suggérer, point par point, laconnaissance de cette âme résignée. — a) Son maintien est craintif, elle paraît se ratatiner dans ses pauvresvêtements. Quelle énergie, et quelle pitié dans l'expression : se ratatiner ! Saint-Simon a dit de Mme de Cas- tries :«C'était une petite vieille ratatinée...
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Rodrigue provoque le Comte. (CORNEILLE. Le Cid. Acte II, sc. 2)
EXEMPLE D'EXPLICATION I. — L'ensemble. - 1° Nature du morceau. Un dialogue, extrait d'une tragédie de Corneille, le Cid. — Dialogue signifieconversation entre deux personnages; mais on a étendu la signification du mot, et l'on appelle dialogue toute scènede théâtre où figurent plusieurs interlocuteurs; on y oppose le monologue, où l'acteur, seul sur la scène, réfléchit àhaute voix et cause avec lui-même. Le dialogue est la forme obligée de tout ouvrage dramatique. — 2° Ce morceauest tiré du Cid,...
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Gil Blas et le Fripier (LE SAGE. Gil Blas, I, 15)
Puis, le fripier sent que ce jeune homme naïf et honnête sera d'autant plus aisé à duper qu'il éprouvera plus deconfiance; il entame son propre éloge, aux dépens de ses confrères (qui, à l'occasion, le lui rendent bien). Son petitdiscours est composé de formules qui lui ont servi plus d'une fois; il le récite par cœur, en vrai charlatan, et avecune telle volubilité qu'il s'embrouille dans la dernière phrase : « Je me contente de la livre pour sou... je veux dire dusou pour livre! » Rien de plus...
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L'oeuvre du jeune Racine
Un amant me retient ; une mère m'appelle ! Créon a joué d'abord le triomphe d'Etéocle ; mais un de ses fils combat avec Polynice et serait entraîné dans saruine. Puis les stances où s'opposent les alternatives désespérées :Quelle est de mes malheurs l'extrémité mortelle ? Où ma douleur doit-elle recourir ? Dois-je vivre ? dois-je mourir ?— les imprécations, telles que celles de Jocaste :Le moindre des tourments que mon cœur a soufferts Egale tous les maux que l'on souffre aux Enfers...— les dial...
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Le personnage d'Andromaque chez Racine
C'est encore de la diplomatie que de rappeler à Pyrrhus que si Astyanax meurt, elle le suivra dans la tombe :Mais enfin sur ses pas j'irai revoir son père, Ainsi tous trois, Seigneur, par vos soins réunis, Nous vous... (I, 4).ou bien, à l'acte III, s'adressant à Pyrrhus :Allons rejoindre mon époux.Enfin c'est non pas de la coquetterie (quelle pauvre et vaine coquetterie ce serait !) mais de la diplo-matie que delaisser entendre ou même de dire ouvertement à Pyrrhus qu'entre tous les maîtres dont...
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Le personnage d'Hermione dans Andromaque de Racine
Le triomphe est aussi cruel qu'il est illusoire. Comme Andromaque vient la supplier d'épargner Astyanax elle lui répondavec une féroce ironie :S'il faut fléchir Pyrrhus qui le peut mieux que vous ?Vos yeux assez longtemps ont régné sur son âme.Faites-le prononcer. J'y souscrirai, Madame. Le triomphe dure peu. Andromaque a consenti à épouser Pyrrhus. Hermione est rejetée dans l'humiliation et ledésespoir. Et son âme n'est plus possédée, ne semble plus possédée que par la soif de vengeance...
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Ecriture d'invention: Crime, juge d'instruction
- C'été ma meilleur ennemi. C'été un ours que j'ai chassé il y a 15 ans cé sa peau . Je touchai cette foulure il y avaitdu sang sec dessus mais j'avais l'impression que cet animal affreux vivait encore. Je dis:- Cet animal devait être très fort. Le Vieux Bouc prononça avec douceur:- oui; mais j'été plus fort que lui. Jlavé attaché pour ne pas qu'il se sauveJe crus qu'il plaisantait.L'ogre reprit gravement:- il voulé toujours s'en aller.D'un coup d'œil rapide j'interrogeai son visage, me demandan...
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LA QUERELLE D'Andromaque.
accepté la critique de Subligny en remplaçant ces quatre vers par ceux-ci : Quittez, Seigneur, quittez ce funeste langage.A des soins plus pressants la Grèce vous engage.Que parlez-vous du Scythe et de mes cruautés ?Songez à tous ces rois que vous représentez...Dans la même scène Oreste disait d'abord à Hermione :Ainsi donc, il ne me reste rienQu'à venir prendre ici la place du Troyen.Nous sommes ennemie lui des Grecs, moi le vôtre.Pyrrhus protège l'un ; et je vous livre l'autre. « Galimatias »...
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LE GENIE DE RACINE DANS ANDROMAQUE
héroïque à la Corneille qu'une tragédie « doucereuse » à la Quinault ; et à une tragédie des Amours d'Ovide dontnous ne savons pas davantage mais qui, de toute évidence, devait être plus galante que « grande ». Il rime lesBains de Vénus où ne pouvait se mirer dans l'onde cristalline qu'une Vénus de ruelle et non celle qui, dans Phèdre,est tout entière à sa proie attachée. Il les appelle d'ailleurs lui-même une « galanterie ». Aussi bien il s'exerce auxgenres que les ruelles cultivent avec délice...
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André Breton
ANDRÉ BRETON né en 1896 PRÉSENTER André Breton comme l'un des « grands écrivains » ou des « écrivains célèbres >> de ce temps serait le trahir, disons cela tout d'abord, et vouloir sous ce seul point de vue le regarder serait se duper intentionnellement, ou accepter d'être dupé. Breton est un écrivain qui n'a cessé de proclamer son mépris de la littérature et qui montre depuis toujours que l'écrivain chez lui est access...
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Les personnages : Pyrrhus — Oreste dans Andromaque de Racine
PYRRHUSAh ! Madame, les Grecs, si j'en crois leurs alarmes, Vous donneront bientôt d'autres sujets de larmes. ANDROMAQUEEt quelle est cette peur dont leur cœur est frappé, Seigneur ? Quelque Troyen vous est-il échappé ? PYRRHUSLeur haine pour Hector n'est pas encore éteinte. Ils redoutent son fils. ANDROMAQUEDigne objet de leur crainte 1 Un enfant malheureux, qui ne sait pas encor Que Pyrrhus est son maître, et qu'il est filsd'Hector. PYRRHUSTel qu'il est, tous les Grecs demandent qu'il périsse....
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La doctrine de racine sur la tragédie
l'amant à l'égard de l'objet aimé, le style volontairement alambiqué et tortueux, etc. Racine se libère en grandepartie de ces défauts. Mais s'il s'en était tenu là son génie n'aurait été qu'un talent de contrôle et de mesure.Il y a autre chose dans Andromaque ; et s'il n'est pas facile d'en analyser le secret, il est aisé d'en apercevoir leprincipe.Racine a la faculté de dédoublement, le don génial de vivre la vie de ses personnages comme s'il était eux. UnThomas Corneille, un Quinault ne s...
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L'énergie aux Etats-Unis et ses problèmes dans les années 1970 (histoire)
• Un gros avantage : le dollar, monnaie américaine, sert à payer les importations. Le problème des devises ne sepose donc pas, ce qui a favorisé les importations massives de pétrole. II. Une croissance basée sur l'énergie Les États-Unis ont fondé leur système économique sur une énergie abondante et bon marché, dans un monde oùcelle-ci se raréfie. 1. La croissance de l'économie américaine a reposé sur une forte consommation d'énergie due à : • des transports très nombreux; • une grande mobilité d...
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L'Avare: monologue d'Harpagon (Molière)
Harpagon : entre folie et satire En effet, le personnage se mets dans une complète extravagance. Tout d'abord, part son agitation, puisque l'onobserve des phrases courtes, un rythme saccadé et une accélération « Qui peut-ce être ? Qu'est t-il devenu ? Oùest-il ?... » de même les indices de ses déplacements « où courir ? Où ne pas courir ? » nous montre une personneaffolée et incontrôlable. Par ailleurs Harpagon perd au fur est à mesure son identité lorsqu'il se dédouble de sapersonnalité, av...
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ANDROMAQUE DE RACINE: Le sujet ; les sources. La conduite de l'action.
à mort). L'Andromaque de Racine est bien différente de celle d'Euripide. Il l'a conçue avant tout comme une épouseet une mère qui ne vit que pour se souvenir qu'elle a aimé Hector et qu'elle aime Astyanax, fils d'Hector plus que sapropre vie. C'est, comme il le dit, l'Andromaque de Virgile qui a suscité l'image de la sienne. Au chant III de Y Enéide, Enée racontant le long voyage qui l'a conduit de Troie aux rivages de l'Epire évoque ainsisa rencontre avec Andromaque : « Nous côtoyons les bords...
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JULIE OU LA NOUVELLE HÉLOISE LETTRES DE DEUX AMANTS, HABITANTS D'UNE PETITE VILLE AU PIED DES ALPES. RECUEILLIES OU PUBLIEES PAR JEAN-JACQUES ROUSSEAU. PREMIÈRE PARTIE (analyse)
capables d'élever des êtres au-dessus d'eux-mêmes, l'amour de Saint- Preux, et même celui de Julie n'est qu'unepassion à la mesure humaine, qui exige d'autant plus qu'on lui accorde davantage. Il suffit d'abord à la « félicité » deSaint-Preux d'un aveu ; il lui faudra bientôt autre chose et toujours plus, jusqu'à la possession. La première moitiéde la première partie est l'étude de ce glissement irrésistible vers le précipice qui épouvantait Julie. Etude vraie,vivante, souvent même pathétique. C...
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ANDROMAQUE DE RACINE: LES MOEURS. LA VRAISEMBLANCE. LES BIENSEANCES.
De combien de remords m'ont-ils rendu la proie ! Je souffre tous les maux que j'ai faits devant Troie. Vaincu, chargéde fers, de regrets consumé. Brûlé de plus de feux que je n'en allumai, Tant de soins, tant de pleurs, tant d'ardeursinquiètes.. Hélas ! fus-je jamais si cruel que vous l'êtes ? Mais enfin, tour à tour, c'est assez nous punir : Nosennemis communs devroient nous réunir. Madame, dites-moi seulement que j'espère, Je vous rends votre fils, et jelui sers de père ; Je l'instruirai mo...
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DEUXIÈME PARTIE DE LA NOUVELLE HELOISE DE ROUSSEAU (analyse et résumé)
plaisirs aux regrets éternels : je touche encore au bonheur qui m'échappe... j'y touche encore, et le perds pourjamais ! Ah ! si je le pouvais croire ! si les restes d'une espérance vaine me soutenaient... O rochers de Meillerie,que mon œil égaré mesura tant de fois, que ne servîtes-vous mon désespoir ? J'aurais moins regretté la vie quand jen'en avais pas senti le prix. Une épreuve redoutable. Milord Edouard offre un asile aux deux amants. Cependant Milord Edouard écrit à Claire pour la tenir a...