Catégorie : Français / Littérature
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SAINTE-BEUVE EN DEHORS DU « PORT-ROYAL »
est le prix que coûtent les choses parfaites, les choses durables ! »On a tout dit sur les Lundis ; et peut-être l'admiration très légitime que l'on a professée pour cette partie del'oeuvre de Sainte-Beuve s'est-elle parfois exercée aux dépens de ses autres écrits : on ne veut souvent voir queles Lundis dans son oeuvre, et l'on oublie trop aisément et le Port-Royal et les premiers Portraits. D'autre part, cetteadmiration, un peu générale et confiante ne gagnerait-elle pas en vivacité...
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SAINTE-BEUVE AVANT « Port-Royal »
d'Arthur. Le succès ne répondit pas entièrement à son attente. « J'ai monté assez près du sommet, disait-il plustard à Scherer à propos de ses vers, mais je ne l'ai pas dépassé, et en France, il faut dépasser. » D'autre part, lesévénements politiques, la Révolution de 183o, l'évolution de sa propre pensée et les vicissitudes d'une passioncoupable, tout cela le détache progressivement de Victor Hugo et du Cénacle, lequel du reste est maintenantdispersé.Forcé par toutes ces circonstance...
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LA QUINZIÈME (15e) SATIRE DE JUVENAL : UN TRAIT D'ANTHROPOPHAGIE.
et que, capables de nous élever au divin, aptes à pratiquer et à créer les arts, nous avons tiré de la demeurecéleste un instinct supérieur qui a été refusé à la brute dont le regard est attaché au sol et ne saurait monter plushaut.A l'origine du monde, le Créateur de toutes choses n'a départi aux animaux que la vie ; à nous il donna aussi uneâme afin qu'une mutuelle affection nous invitât à nous demander et à nous prêter appui ; afin que les hommesdispersés formassent une société et que, q...
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LA SEIZIÈME (16e) SATIRE DE JUVENAL: LES PRIVILÈGES DU SOLDAT
IIICette satire n'est pas insignifiante. On chercherait vainement ailleurs des indications analogues à celles qu'ellefournit sur la situation qu'occupait l'armée de métier dans la société du temps. Cependant elle a médiocrementintéressé la postérité ; c'est peut-être la seule pièce de Juvénal qui n'ait jamais été citée au Moyen Age, où notrepoète a été si favorablement jugé et si assidûment pratiqué par les curieux des lettres antiques.C'est ici le lieu de dire un mot de l'histoire de l...
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LA HUITIÈME (8e) SATIRE DE JUVENAL: NOBLESSE ET MÉRITE PERSONNEL
IIILa Satire VIII développe ce thème, que sans le mérite personnel, la noblesse de rate n'est qu'une illusion vaniteuse.S'il est une idée qui nous paraisse usée et rebattue, c'est assurément celle-là. Nos auteurs classiques nedédaignaient pas de la paraphraser. Boileau s'y est essayé dans sa cinquième satire, qui ne passe pas pour une deses meilleures, mais qui contient pourtant quelques bons morceaux. En voici un qui procède directement de Juvénal: Voyez de quel guerrier il vous plaît...
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LA MORT DE ROLAND (vers 848-2396) - LA CHANSON DE ROLAND
LXXVIPuis, voici le païen Esturgant, et aussi Estramariz, un sien compagnon. Ce sont des félons, des traîtres prouvés.Marsille leur dit : « Seigneurs, avancez ! Vous irez à Roncevaux, au passage des ports. Vous aiderez à y conduiremes hommes. »Et ils répondent: « A votre commandement ! Nous livrerons assaut à Olivier et à Roland : les douzepairs n'auront personne pour les sauver de la mort. Nos épées sont bonnes et tranchantes : nous les feronsvermeilles de sang chaud. Les Français mourr...
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La comédie de Beaumarchais Le mariage de Figaro est-elle révolutionnaire ?
pleine de gaieté, d'esprit, d'amour et de délices! Mais sage! La femme la plus aventurée sent en elle une voix qui luidit : "Sois belle si tu peux, sage si tu veux, mais sois considérée, il le faut ». Suzanne assure : « Appends qu'il ladestine à obtenir de moi, secrètement, certain quart d'heure, seul à seul, qu'un ancien droit du seigneur… »(acte I scène I) Révéler le rôle de la femme, la représenter comme une victime est un exemple d'une critiqueféministe, donc il s'agit d'un aspec...
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La mort du Père Goriot
II. Une agonie atrocea. La souffrance insupportableb. Les visions morbides du Père Goriotc. Le pathos du passageConclusion I/ Un père martyre 1/ La tragédie du Père Goriot Le Père Goriot se révèle être une véritable figure tragique dans son agonie. D'ailleurs, l'ensemble de l'œuvre étaitdécrite par Balzac comme « une effroyable tragédie parisienne ».Cet aspect tragique passe par plusieurs dimensions :– la fatalité qui pèse sur lui : « Mais je serai mort »– l'image de la paternité frustrée jusqu'...
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Pourquoi le théâtre se prête-t-il particulièrement à l'expression de différentes sortes de conflits et de quels moyens scénographiques dispose-t-il pour représenter ces affrontements ?
Dans l'extrait « pour un oui ou pour un non » on relève de nombreux point de suspensions, présent dans presquechacune des phrases de H2 qui témoignent de sa peur et de son hésitation a aborder ce problème avec son ami «H2, prenant courage » ligne 20)C'est un conflit qui relève de la phonétique d'un malentendu. En effet, H2 a été blessé par une certaine façonqu'aurait eu H1 de prononcer « C'est bien, ça ! », avec un ton blessant, alors que son ami se réjouissait d'uneréussite personnelle....
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LE CHATIMENT DES PAIENS (vers 2397-3674)- LA CHANSON DE ROLAND
s'attaquent aux Français. Les Français lui crient : a Charlemagne, à notre aide ! » Mais il est empêché de lessecourir : car un grand lion sort d'une forêt, féroce, menaçant, et bondit sur lui. Ils combattent corps à corps. EtCharles ne peut savoir lequel des deux a finalement le dessus.Après ce songe lui en vient un autre. Il rêve qu'il est en France, à Aix, sur un perron, et qu'il tient un ours enchaînépar deux chaînes. De la forêt d'Ardenne il voit venir encore trente autres ours, qui p...
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LE CHATIMENT DE GANELON (vers 3.675-4.002) - LA CHANSON DE ROLAND
un vrai baron. Il regarde ceux de France et tous les juges, et aussi trente de ses parents qui l'assistent. Puis ils'écrie à haute et forte voix : «Pour l'amour de Dieu, entendez-moi, barons ! Seigneurs, je fus à l'armée avecl'empereur. Je le servais avec fidélité et amour. Roland, son neveu, me prit en haine et me désigna pour la mort et ladouleur. J'allai comme messager trouver le roi Marsille ; par mon habileté je réussis à me sauver. Je défiai le terribleRoland, et Olivier, et tous l...
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LES ORIGINES DU POEME: LA CHANSON DE ROLAND
qu'il énumère n'ont existé, en partie, que dans le monde de la fantaisie. Il a représenté les uns pourvus de largesoreilles, les autres couverts de soies de porcs, d'autres encore aboyant comme des chiens, à l'imitation de cesmonstres que décrivaient les livres relatifs aux merveilles de l'Orient. Il a tiré de la Bible les noms de Dathan etd'Abiron, dont le Sarrasin Falsaron occupait la terre. Il a représenté l'Éthiopie, conformément à la légende, comme lepays des démons. Et ces traits suffi...
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La campagne romaine (CHATEAUBRIAND)
et décompose la gamme de couleurs et de nuances qui lui assure une si parfaite harmonie. — Dans le secondparagraphe, depuis Je ne me lassais pas de voir... jusqu'à la magie du couchant se prolonge, c'est la descriptiond'un coucher de soleil sur la campagne romaine; — et, dans les dix dernières lignes, le peintre ajoute à son paysagequelques figures, bœufs blancs, cavales, etc... qui rappellent à son imagination de lettré les vers où Virgile célébraitdéjà, au temps de l'empereur Auguste, l...
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Art poétique (Jadis et Naguère). Varlaine
1 ART POÉTIQUE ART POÉTIQUE À Charles Mariee. De la musique avant toute chose, Et pour cela préfère l'Impair Plus vague et plus soluble dans l'air, 4 Sans rien en lui qui pèse ou qui pose. Il faut aussi que tu n'ailles point Choisir tes mots sans quelque méprise : Rien de plus cher que la chanson grise s Où l'Indécis au Précis se joint. C'est des beaux yeux derrière des voiles, C'est le grand jour tremblant...
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Le ciel est, par-dessus le toit (Verlaine)
cc LE CIEL EST PAR-DESSUS LE TOIT» Le ciel est, par-dessus le toit, Si bleu, si calme! Un arbre, par-dessus le toit, Berce sa palme. La cloche, dans le ciel qu'on voit, Doucement tinte. Un oiseau sur l'arbre qu'on voit Chante sa plainte. Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là, Simple et tranquille. Cette paisible rumeur-là Vient de la ville. - Qu'as-tu fait, ô toi que voilà Pleurant sans cesse, Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà,...
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CORNEILLE: LA VIE DE L'AUTEUR DE « POLYEUCTE »
aux muguetteries où s'amusaient les jeunes rouennais. Nous trouvons la trace de cette frivolité dans ses poésiesjuvéniles qui ont été conservées et qui ressemblent aux colifichets du temps. Au milieu de ces divertissements, soncoeur se trouva-t-il pris par un amour plus profond et y a-t-il un roman dans sa jeunesse ? La chose n'est pasparfaitement claire et il semble bien qu'on ait construit une légende cohérente avec des renseignementscontradictoires.Cette légende veut que Corneille ait ai...
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LE DRAME SACRÉ (Polyeucte de Corneille)
réalisées, sont plus préoccupés de moraliser que de marcher et d'agir. Cependant, rien que dans le fait de donnervie à des idées, il y avait un essai de psychologie ; et lorsque les leçons morales étaient tirées d'un grandévénement de l'histoire ou de la légende, la ressemblance s'accusait avec la tragédie antique ; les pièces d'Eschyle,le Prométhée en particulier, ne sont que des moralités dramatiques. Toutes ces moralités du XVIe siècle, qui nefurent pas atteintes par le décret du P...
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Le style, la poésie et l'humanisme d'Andromaque (Racine)
Et je ne puis, Seigneur, que vous aimer mieux qu'elle ! Dans Bellérophon, Bellérophon s'est épris de Philonoé qui n'ose lui avouer son amour :PHILONOÉAdieu.BELLÉROPHONVous me quittez sans me rien dire?PHILONOÉHélas !BELLÉROPHONQue me dit ce soupir !PHILONOÉAh ! ne l'entendez pas ! Et Sténobée qui s'est éprise de Bellérophon, qui croit être aimée de lui, découvre qu'il aime en réalité sa sœurPhilonoé et qu'il l'aime ardemment : As-tu bien vu l'excès de l'ardeur qui le presse?Ce qu'il sent de...
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L'EPOPEE DANS LES OEUVRES DE VICTOR HUGO AVANT LA LEGENDE DES SIECLES
La broussaille où remue un insecte invisible,Le scarabée ami des feuilles, le lézardCourant au clair de lune au fond du vieux puisard,La faïence à fleur bleue où vit la plante grasse, La statue où sans bruit se meut l'ombre des branches, Les pâlesliserons, les pâquerettes blanches, Les cent fleurs du buisson, de l'arbre, du roseau Qui rendent en parfums seschansons à l'oiseau, Se mirent dans la mare ou se cachent dans l'herbe Ou qui, de l'ébénier chargeant le frontsuperbe, Au bord des clairs...
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L'INFLUENCE DE L'EXIL SUR L'OEUVRE DE VICTOR HUGO
En 1841, c'est grâce à l'appui du duc d'Orléans et de Hélène de Mecklembourg que Victor Hugo, candidat pour laquatrième fois, fut enfin reçu à l'Académie française. Le duc d'Orléans et sa femme assistèrent à la séance deréception.Bien des témoignages subsistent de la profonde empreinte que laissa sur l'esprit de Victor Hugo l'amitié de laprincesse.Ruy-Blas en premier lieu. L'inspiration n'en est certainement pas étrangère aux sentiments de gratitude etd'affection, que Victor...