Catégorie : Français / Littérature
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« Je lis, je crois lire; chaque fois que je relis, je m'aperçois que je n'ai pas lu. » En vous référant à votre expérience personnelle, dites quelles réflexions vous suggère cette formule de Jean Cocteau.
Mauriac : « Je te connaîtrai mieux, si tu me dis ce que tu relis. » Si l'on est un « suffisant » lecteur, c'est-à-dire un lecteur actif pour qui le livre est un tremplin de réflexion, derecherche, de curiosité, et non une forme d'autorité, la lecture est alors « au seuil de la vie spirituelle » (Proust). Le livre doit ouvrir des possibilités de dialogue et ne pas se présenter ou être conçue comme des affirmations.Montaigne le met sur le même plan que la conversation, permettant tous deux de...
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Que pensez-vous de cette remarque de Taine : « On relit le XVIIIe siècle : sous les moqueries légères, on trouve des idées profondes; sous l'ironie perpétuelle, on trouve la générosité habituelle; sous les ruines visibles, on trouve des bâtisses inaperçues. » Vous appuierez votre argumentation sur des exemples précis, empruntés aux textes et aux œuvres du XVIIIe siècle que vous avez lus ou étudiés.
et conventions, demandant de repenser les principales valeurs humaines sans jamais les rattacher à rien qui lesdépasse, refus des transcendances, bref : position négative et destructrice... Telle en est une autre présentation.Comme toutes les généralisations, toutes deux comportent leur part d'exactitude, mais aussi une certaine stylisationde « légende » qui les réduit et les fausse. [Mettons à part, bien sûr, toutes les prises de position de mauvaise foi,fréquentes à propos de ce siècle « eng...
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Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, acte III, scène VII
paradoxalement, il n'a jamais été si sincère. Nous pourrons nous interroger sur le sens du travestissement pourCyrano : sert-il avant tout à dissimuler ses traits, ou bien au contraire à révéler son véritable caractère ? C'estpourquoi dans un premier temps, nous étudierons la complexité de la situation d'énonciation et dans un secondtemps, nous nous demanderons comment se manifeste le trouble profond de Cyrano dans cet extrait. L'étude de la situation d'énonciation dans ce dialogue théâtra...
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Simone De Beauvoir, La vieillesse
Soumis d'autre part de se conformer à une image imposée, le vieillard se voit refuser, par exemple, tout droit à unevie sexuelle. Enfin, les affections filiales les plus solides se voient freinées par la présence d'un conjoint. Quant aux vieillards avec lesquels ils n'ont aucun lien privilégié, les adultes les considèrent comme leur proprecaricature et pour conjurer cette future image d'eux-mêmes, ils les traitent par le mépris et la dérision, allant parfoisjusqu'au sadisme. Si aujourd'hu...
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Partagez-vous l'opinion de l'auteur qui estime que, dans la société moderne, les vieillards sont des objets de rebut ? Vous développerez votre point de vue à l'aide d'exemples précis empruntés à la vie quotidienne et à la littérature.
Soumis d'autre part de se conformer à une image imposée, le vieillard se voit refuser, par exemple, tout droit à unevie sexuelle. Enfin, les affections filiales les plus solides se voient freinées par la présence d'un conjoint. Quant aux vieillards avec lesquels ils n'ont aucun lien privilégié, les adultes les considèrent comme leur proprecaricature et pour conjurer cette future image d'eux-mêmes, ils les traitent par le mépris et la dérision, allant parfoisjusqu'au sadisme. Si aujourd'hu...
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THÉORIE DE LA FÊTE - Roger Caillois
RÉSUMÉ Rupture avec la monotonie du quotidien, la fête présente les mêmes signes extérieurs dans toutes les civilisations :assistance nombreuse, bruit, agitation, primauté des impulsions. Nos fêtes d'aujourd'hui, pour moroses qu'ellessoient, gardent le souvenir des anciens déchaînements collectifs : elles impliquent encore l'excès de mouvement, denourriture et de boisson, jusqu'à l'épuisement. Mais dans les sociétés dites primitives, la fête marque un contraste plus violent avec le quotidi...
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Yvonne Knibielher et Catherine Fouquet, Histoire des Mères
VOCABULAIRE • l'inertie des mentalités : le mot «inertie» désigne l'état de ce qui est inerte, de ce qui ne bouge pas. Dans le texteil s'agit de la façon de considérer la maternité qui, au cours des siècles, tend à rester la même, c'est-à-dire «lecentre, la source de toute culture féminine». • quels déterminismes pèsent sur elles : les femmes doivent analyser quelles conditions biologiques et socialesdéterminent leur rôle de mère ; le texte parle plus haut des « conditions économiques, d...
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« (les mères) deviennent de plus en plus lucides devant la maternité». Est-ce votre avis ?
VOCABULAIRE • l'inertie des mentalités : le mot «inertie» désigne l'état de ce qui est inerte, de ce qui ne bouge pas. Dans le texteil s'agit de la façon de considérer la maternité qui, au cours des siècles, tend à rester la même, c'est-à-dire «lecentre, la source de toute culture féminine». • quels déterminismes pèsent sur elles : les femmes doivent analyser quelles conditions biologiques et socialesdéterminent leur rôle de mère ; le texte parle plus haut des « conditions économiques, d...
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LA PEUR DES MOTS
fait nous attribuons au mot un pouvoir en l'assimilant à ce qu'il nomme. Ainsi, le mot « pauvre » est explosif car ilsous-entend l'inégalité et une éventuelle rébellion, place le riche dans la crainte ; la périphrase éloigne de telsrisques. Cette formulation nouvelle n'est pas totalement vaine : les substitutions sémantiques ont le mérite deménager les deshérités. Gommer les termes de l'humiliation, c'est faire un pas vers sa suppression. Le langage, s'il agit positivement sur les moeurs...
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Jean Guéhenno, Carnets du vieil écrivain
un conformisme navrant qui ruine la véritable personnalité de chacun. Le phénomène est quasi général ; malgré notre volonté de rester fidèles à nos racines sociales, nous noustransformons inconsciemment en bourgeois qui d'abord connaissent la sécurité procurée par quelque argent, puis setrouvent «à leur aise» et finissent par devenir des «parvenus». Une fois riches, nous avons même du mal à penserque la pauvreté puisse exister autrement que pour les paresseux. De ce fait, notre société...
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DU RÔLE ET DE LA PLACE DE LA SCIENCE DANS LA VIE MODERNE
RÉSUMÉ Le commerce avec la science serait bénéfique aux écrivains prétendent plusieurs critiques : la rigueur supplanteraitle maniérisme, le savoir serait privilégié, les auteurs s'ouvriraient au monde dont la littérature doit faire partie. Tel est mon avis. Sans connaissances précises, les auteurs, vaniteusement, jugent tous les sujets scientifiques ;l'écrivain s'arroge une aptitude infaillible à saisir ce qui fait tâtonner le savant. Des éloges aberrants ont même étédispensés à des auteurs pré...
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Avez-vous besoin comme l'écrit Alain Robbe-Grillet, de « juger » d'« aimer », de « haïr » le personnage pour apprécier la lecture d'un roman ?
par un amour impossible. Ce personnage tourmenté devient l'allégorie des souffrances provoquées par une passiondestructrice et déclencha, chez les contemporains de Goethe, une vague de suicides baptisée aujourd'hui fièvrewerthienne. Emma Bovary, d'une certaine manière, émeut le lecteur qui s'attache à ce personnage tantôt ridicule tantôt trèstouchant mais surtout terriblement humain. Flaubert nous livre une femme en proie à un ennui incurable, éternelleinsatisfaite, qui rêvant trop à une vie e...
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Les Fleurs du Mal de Baudelaire « L'Ennemi » (Commentaire composé)
trous » que « l'eau creuse » à « des tombeaux » à cause de leur profondeur et on peut ajouter que « des tombeaux» désignent ici l'esprit improductif du poète car le moment de la mort s'approche et la vie et l'inspiration du poètesont ravagées par le temps. Donc, l'accumulation des images font de cette strophe une illustration des désastres dutemps.La troisième strophe de ce poème, qui est un tercet, présente un élan d'espoir qui peut être considéré comme unehypothèse : « Et qui sait ». Cela mont...
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Fenêtres ouvertes. Le matin. En dormant (Hugo)
SUJET DÉVELOPPÉ Introduction Et devant l'inconnu, vaguement étoilé, Le soir tremblant ressemble à l'aube frissonnante. « L'aube frissonnante » : tel pourrait bien être le titre de ces seize vers que Victor Hugo écrivit dans cet étatindécis de passage du sommeil à la veille, et qui, dans l'Art d'être grand-père, est l'un des plus caractéristiques deson génie» Développement 1870 ou 1873 : Victor Hugo a autour de soixante-dix ans. Il a beaucoup souffert et beaucoup travaillé. La mort, lafolie Fon...
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A une heure du matin - Charles Baudelaire
SUJET DÉVELOPPÉ Introduction Dans un sonnet en octosyllabes dansants, Baudelaire oppose « la Vie, impudente et criarde », à la nuit « Apaisanttout, même là faim/ Effaçant tout même la honte », la nuit et ses « rafraîchissantes ténèbres ». C'est la même idéeque le poète des Petits Poèmes en prose développe dans la page intitulée À une heure dû matin, mais avec unlyrisme plus intense, plus de force dans la satire, et le miracle de cette prose poétique, musicale que Baudelaireconsidère comme l'expr...
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Provence, garde-moi (Colette)
G. Beaumont et A. Parinaud, Colette par elle-même (pp. 31-32). SUJET DÉVELOPPÉ Introduction La mère de Colette, connue dans son œuvre sous le nom de Sido, lui reproche de moins lire Saint-Simon que desromans inutiles et lui donne à satiété ce conseil dont la romancière a fait sa religion : « Regarde!... » Et c'est parcequ'elle sait si bien regarder que l'auteur de la Naissance du jour dispose d'un tel pouvoir d'évocation. Développement Colette, villageoise native d'un petit pays qui n'est ni de...
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Tout dire (Eluard) - Commentaire
les Sentiers et les Routes de la poésie, 1952. SUJET DÉVELOPPÉ Introduction Après la tourmente de la guerre et de l'occupation, Paul Éluard, poète d'amour et de révolte, poursuit sou œuvre et« dure pour se perfectionner ». En 1951, il publie le recueil Pouvoir tout dire, dont le sommet est Puissance del'espoir ; l'idée-foree en est contenue dans le poème Tout dire, écrit en septembre 1950, dont on nous propose iciles cinq premières strophes. Développement L'idée générale est donnée dans le pre...
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Jean Anouilh, Fables : La cigale
direct : le rôle du récitant que La Fontaine avait déjà considérablement réduit, se ramène ici à l'indispensable. Dansson discours, le renard est bien « tout sucre et tout miel » : il flatte sa visiteuse en affichant son « plus grandrespect » pour son art et pour les artistes. Il passe « avec bonhomie » des arguments consolants et sages, en luitendant le blanc-seing, cet engagement en blanc qu'il enveloppe dans le regret de ne pouvoir a sacrifier qu'auxmuses », On n'entend pas moins bien la cig...
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« La poésie est dans ce qui n'est pas. Dans ce qui nous manque. Dans ce que nous voudrions qui fût. Elle est en nous à cause de ce que nous ne sommes pas. De ce que nous voudrions être. D'où nous voudrions être et où nous ne sommes pas. « Au contact du réel, la poésie s'évanouit comme un fantôme au grand jour. « Le réel est, par sa présence, tueur de poésie, par son absence, source de poésie. La poésie, c'est la bouche-abîme du réel désiré qui manque. » En vous fondant sur des exemples
172 / Poésie (dans les choses) • 32 La poésie n'est pas dans les chses ... , Pierre Reverdy -► Les principaux textes théoriques sur la poésie de Pierre Reverdy- sont disponibles dans Cette Émotion appelée poésie. Ecrits sur la poésie (Flammarion, 1974), l'un des volumes des œuvres_ complètes de cet auteur. Le titre du recueil provient d'un article intitulé « Cette Émotion appelée poésie>>, paru en août 1950 dans le-Mercure de France et q...
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BEAU, BEAUTÉ - Voltaire, Dictionnaire philosophique.
le comportement amoureux du Français, de l'Italien, de l'Espagnol, de l'Anglais (Voltaire lui-même, dans La princessede Babylone; Goldoni, dans La Veuve rusée ; Rameau, dans Les Indes Galantes ...). Généralement, le Français estséduisant, beau parleur, narcissique, inconstant. L'espagnol passionné, exclusif et jaloux ; l'Anglais froid etindifférent (mais pas les Anglaises !); l'Italien emporté, mais franc, sincère et naturel (du moins lorsque c'est unItalien qui écrit...). Voltaire conclut...