Catégorie : Français / Littérature
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En écrivant la pièce de Tartuffe, Molière a-t-il voulu ridiculiser la religion, ou attaquer seulement les faux dévots, ou simplement faire rire le parterre tout en donnant quelques préceptes de morale sociale? Justifiez vos affirmations à l'aide de citations
modèles de piété fervente qui donnent à la religion son vrai sens. Or chez Molière le personnage opposé à Tartuffene paraît guère chrétien : c'est avant tout un raisonneur, un honnête homme, un esprit critique, un caractèremodéré et tolérant. La religion ne semble guère tenir de place dans sa vie. On a soutenu que c'était un libertin,c'est-à-dire un libre penseur, un athée.b) Les dévots sincères couverts de ridicule :D'autre part il y a dans Tartuffe des chrétiens sincères, qui ne sont pas...
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En 1804 le jeune Stendhal écrivait à sa soeur : « Lis beaucoup Molière; voilà le monde où tu vivras un jour; on y parlera un français un peu différent et voilà toute la différence.» Recherchez, à l'aide d'exemple précis tirés des pièces de Molière que vous connaissez, si les principaux personnages de Molière se rencontrent encore dans le monde actuel.
b) Renaissance de l'avarice.Les avares n'ont pas disparu; jamais ils n'ont été si nombreux si on donne au mot son sens étymologique avaritia :désir d'avoir (habeo). L'avarice d'Harpagon s'est transformée en cupidité, besoin d'enrichissement à tout prix, cultede l'argent, de la quantité, du nombre matériel. Toute profession, toute activité qui n'enrichissent pas sont méprisées.Comme au temps de Molière, ce sont encore les questions d'argent quiempoisonnent les rapports familiaux si l'on en croit...
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A. Gide voit dans toute la littérature française un dialogue entre deux formes de pensée dont tout jeune esprit serait faussé s'il n'écoutait ou si on ne lui laissait entendre que l'une des deux voix. Il écrit notamment : « Le dialogue reprend avec Pascal contre Montaigne. Il n'y a pas d'échange de propos entre eux, puisque Montaigne est mort lorsque Pascal commence à parler; mais c'est pourtant à lui qu'il s'adresse — et pas seulement dans l'illustre Entretien avec M. de Sacy. C'est a
condition : passages empruntés pour la plupart à l'Apologie de Raymond Sebond et qui tendent à nous faire sentirnotre misère.Il faudrait rapprocher ici les textes pour mesurer exactement ce que Pascal doit à Montaigne, comment il modifie laforme et parfois la pensée. Faute de pouvoir citer nous donnerons les références essentielles.Évoquant l'homme perdu au sein de l'univers (II, 72. Hat. 9), Pascal se souvient. d'un passage de I, 25; mais si l'idéedes deux infinis ne s'y trouve pas, dans l'Apol...
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Que pensez-vous de cette phrase d'Albert Camus dans L'homme révolté: « La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent. »
mot pour moi. Je ne vais pas si loin. C'est sa santé qui m'intéresse, sa santé d'abord. » IV. - REFUS DU MESSIANISME POLITIQUE a) Déception des « lendemains qui chantent ».Sous l'Occupation, les résistants comme Camus croyaient que la Libération changerait totalement notre style de vie,que certaines choses du passé ne pourraient plus se faire, que l'esprit nouveau bâtirait une cité plus juste etfraternelle.Ces espoirs généreux et légitimes furent très cruellement déçus et l'idéal ne sur...
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QU'EST-CE QU'UN FRANÇAIS ? (PIERRE DANINOS)
il s'agit d'ouvrages objectifs et sérieux qui pèsent mûrement leurs responsabilités et n'expriment rien que de définitif.Les termes qu'ils utilisent sont eux-mêmes généraux et scientifiques : comptent, totalisent. C'est là un calcul, unfait d'expérience. En regard, l'expression est divisée apparaît d'autant plus tendancieuse avec le double sens duverbe et la forme passive qui implique une idée d'événement subi et inéluctable.C'est donc l'humour qui frappe le lecteur dès le début du texte, humo...
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LE VIEUX CHIEN ARGOS MEURT EN RECONNAISSANT SON MAITRE - HOMÈRE, Odyssée. Chant XVII, V. 290-327 (traduction Hatier : t. II, p. 38-39).
résister à la fatigue, affronter sans peur les sangliers après une journée de course; Ulysse est un connaisseur quiaime juger l'allure, la foulée d'un animal. b) Eumée.Avec sa simplicité noble, Eumée, qui ne se doute de rien, répond intelligemment : Argos n'est pas un de ces lévriersqui passent leur journée couchés aux pieds de la châtelaine : comme l'homme grec à la fois beau et brave, il allie lesqualités physiques, vitesse, vigueur, aux qualités morales : acharnement, intelligence, flair....
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A l'aide de textes précis tirés de Candide, vous étudierez l'art de la propagande et de la critique philosophique chez Voltaire.
innocents et on ne pouvait, en droit, les arrêter parce que Moloch exigeait des sacrifices.L'homme est-considéré par l'Inquisition comme un moyen de faire pénitence sur le dos des autres, non comme unefin. Le crime. d'hérésie est tout aussi grotesque : le Portugais a arraché « le lard d'un poulet », Candide a écoutéavec « un air d'approbation ».4° Fausse naïveté du récit: Voltaire décrit d'un air complaisant et consciencieux les détails ridicules du costume etde la cérémonie : « Candide fut fess...
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FÉNELON, Télémaque (livre V)
II. - RÉGLEMENTATION DU MODE DE VIE (De : On n'y souffre... à : immortels.) Après avoir énoncé les principes, Fénelon nous en montre l'application dans le détail. a) Meubles et habits.Dans la constitution de Salente au chapitre x), l'auteur distinguera les classes sociales par l'habit. Mais ici il secontente de prescrire à tous des habits simples et naturels, des meubles utiles et non purement décoratifs. Ilsupprime tout ce qui rend l'objet coûteux et gaspille le temps et le labeur des...
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« Avoir une culture, ce n'est pas savoir un peu de tout; ce n'est pas, non plus, savoir beaucoup d'un seul sujet : c'est connaître à fond quelques grands esprits, s'en nourrir, se les ajouter. » (André Maurois, Lettre ouverte à un jeune homme). Que pensez-vous de ces propos sur la culture ?
une science déterminée, la complexité des problèmes oblige à une division du travail, de la recherche, dans undomaine de plus en plus restreint. Chacun est conscient que c'est la condition du progrès scientifique (cf. les textesde Louis de Broglie et de R. Oppenheimer, dans Civilisation contemporaine, p. 116 et i 18, par Baudouy et Moussay,Hatier). La spécialisation est une nécessité de la technique; la vie économique et politique est confiée aux expertset aux technocrates. Cela conduit à l...
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LA FONTAINE, L'Horoscope, v. 55 à la fin (Fables VIII, 16)
a) Contradictions de l'astrologie (v. 65 à 70). La Fontaine présente une objection courante : bien que nés sous les mêmes planètes, sous les mêmes signes, leberger et le roi n'ont pas même destinée. Déjà dans l'Antiquité, le philosophe Carnéade objectait le cas de deuxjumeaux dont les caractères et destinées sont différents. Inversement, disait-il, tous les hommes qui périssentensemble dans une bataille ou dans un naufrage ne sont pas nés sous la même étoile, bien que subissant le mêmesort....
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RACINE, Andromaque, v. 1545-1564 (commentaire)
Depuis le début de la pièce, Oreste est le souffre-douleur d'Hermione. Toute l'irritation que suscitent en elle lesdédains de Pyrrhus retombe ensuite sur le malheureux amant. Ici le chagrin d'avoir tué Pyrrhus se transforme encolère contre Oreste. Hermione se débat, se révolte contre cette fatalité qu'elle ne comprend pas et qu'Orestesymbolise pour elle. Et c'est encore une suite de reproches qui contredisent exactement ses affirmations des actesprécédents. Chaque effort qu'Oreste fait pour...
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MAURICE CHAUVE; Pages d'histoire du Languedoc (Introduction)
1. Quand un autre s'interpose entre le réel et notre pensée pour nous proposer ses propres images au lieu de nouslaisser produire les nôtres, il y a donc possibilité de mauvais fonctionnements; cela peut prendre plusieurs aspectsselon les cas; si le spectateur est inerte, les images glissent sur lui peut-être, sans grand dommage, puisqu'on nesaurait altérer ce qui jouit de peu d'existence propre; mais il se peut aussi que, sans qu'il y ait prise de conscience,l'image perçue passe directement de...
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Molière déclare dans son Avertissement au lecteur, en tête de L'Amour médecin (1665) : « On sait bien que les comédies ne sont faites que pour être jouées et je ne conseille de lire celle-ci qu'aux personnes qui ont des yeux pour découvrir dans la lecture tout le jeu du théâtre. » Vous commenterez cette affirmation en montrant, à l'aide d'exemples précis, ce que la représentation d'une pièce de théâtre ajoute à sa lecture.
prouve, non seulement par ses divertissements et comédies-ballets; une pièce comme Dom Juan, contemporaine deL'Amour médecin, est significative à cet égard. D'abord Molière n'observe pas l'unité de lieu et chaque acte estl'occasion d'un changement de décor. L'action se déroule successivement dans un palais en Sicile, puis au bord de lamer (II), dans une forêt où se dresse un tombeau qui s'ouvre (III, 5) et où l'on voit un superbe mausolée et lastatue du Commandeur; enfin, après un acte qui se...
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Expliquez et discutez à l'aide d'exemples cette maxime de La Rochefoucauld : « Il semble que l'amour-propre soit la dupe de la bonté, et qu'il s'oublie lui-même lorsque nous travaillons pour l'avantage des autres. Cependant c'est prendre le chemin le plus assuré pour arriver à ses fins, c'est prêter à usure sous prétexte de donner, c'est enfin s'acquérir tout le monde par un moyen subtil et délicat. »
États qui se montrent généreux envers le « tiers-monde » affamé, uniquement par surenchère démagogique, pour enécarter certains rivaux, s'assurer des avantages politiques ou économiques.Il semble donc qu'à toute époque la bonté ait parfois servi les intérêts de l'amour-propre. Toutefois il est difficile detracer la limite entre la bonté consciemment calculée, et la bonté pratiquée pour elle-même, mais néanmoinsprofitable. II. - CRITIQUE DU PARTI-PRIS SYSTÉMATIQUE DE L'AUTEUR a) L'étroit...
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A UN FONDATEUR DE VILLE - JOSÉ-MARIA DE HEREDIA
: Depuis Drake et l'assaut des Anglais mécréants,Tes murs désemparés croulent en noirs décombresEt, comme un glorieux collier de perles sombres,Des boulets de Pointis montrent les trous béants. L'Océan est fiévreux parce que l'eau est chaude et que le climat de la côte engendre la fièvre. La ville est entouréede lagunes. Un bras du Magdalena a tendance à s'envaser, mais d'autre part, l'Océan ronge les cordons littoraux, «dévore sa grève ». Peut-être cette érosion a-t-elle contribué à faire écrou...
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Lettre à Sophie Volland (25 juillet 1762), Diderot
pantomimes de l'espèce humaine ». C'est un peu le même plaisir qu'éprouve l'un des personnages de ce grandpeintre de la Comédie humaine qu'est Balzac, Gobseck, l'usurier devant qui viennent défiler tous les drames, parceque le pouvoir de l'argent lui permet de se donner ce spectacle. a. Le point de vue de Sirius.A. Dans quelque point de l'espace. Diderot ne s'en tient pas à cette juste analyse du comique selon laquelle il fautêtre spectateur et non acteur. Il imagine qu'il y parviendr...
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V. Hugo reproche à la tragédie de ne montrer en scène que « les coudes de l'action ». Les mains sont en coulisse. Pourquoi raconter plutôt que faire voir ?
personnage... alors les événements qui s'agitent autour d'un tel homme ne nous frappent que par rapport à lui... »(Guizot, Vie de Shakespeare, 1821). Des autres règles, le romantisme s'en libère; il n'en a que faire. II. - LES RAISONS DES CLASSIQUES Il est, tout d'abord, exact que le récit au théâtre se condamnerait lui-même, si l'on ne voulait le justifier que parquelque impossibilité matérielle ou technique de monter un spectacle : la scène du XVIIe siècle était envahie par lesbanquettes où s'...
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Sainte-Beuve a écrit : « On a dit, et j'ai moi-même écrit quelque part, que les Jésuites ne firent de réponse directe et en règle aux Provinciales qu'après quarante ans et par la plume du P. Daniel. En parlant ainsi on omet et l'on oublie cette longue et continuelle réfutation qu'en fit Bourdaloue dans sa prédication publique. » (Causeries du Lundi, t. IX, p. 232). Feugère, de son côté, a déclaré : « Bourdaloue, venu trente ans plus tôt, rendait les Provinciales impossibles. » (Bourdal
accessible au grand public. Il fallait perdre la Compagnie de réputation, et Pascal, mieux qu'aucun autre, s'y employaavec toutes les ressources de son génie et les accents de sa bonne foi et de sa sainte indignation. Les Jésuites,selon lui, ne veulent pas corrompre la morale, mais leur désir de dominer le monde les y amène (Ve Provinciale). Dèslors, les casuistes de la Compagnie passent pour être les seuls responsables du relâchement des moeurs. Or, dansl'esprit des Constitutions, le but de l...
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Booz ENDORMI (v. I - 24) (V. Hugo, Légende des Siècles.)
spontanément cette vision populaire. Dans cette strophe il ne cherche point à éviter les répétitions (« il n'avait pas») pour mieux suggérer le dépouillement intérieur du personnage. III. - LA GÉNÉROSITÉ D'UN PATRIARCHE (V. 9-18) Dans les trois strophes suivantes, le poète insiste sur la générosité, vertu rare chez un riche propriétaire. Mais leplan n'a aucune rigidité. Pour mieux imiter la naïveté biblique, Hugo se permet un savant désordre. Tantôt une vision poétique (v. 9 et 14)interrompt l'é...
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La Bruyère écrit dans le chapitre De l'Homme : « Il est difficile de décider si l'irrésolution rend l'homme plus malheureux que méprisable; de même s'il y a toujours plus d'inconvénient à prendre un mauvais parti, qu'à n'en prendre aucun. » Quelles réflexions ce passage vous suggère-t-il ?
Les Nourritures terrestres (IV, I) : « La nécessité de l'option me fut toujours intolérable; choisir m'apparaissait nontant élire, que repousser ce que je n'élisais pas... Je ne faisais jamais que ceci ou cela. » Mais, on le voit, malgrél'irrésolution qui en résulte, c'est ici le choix en lui-même qui est pénible.Gide nous montre d'ailleurs lui-même dans son Journal (p. 777), que loin de souffrir de cette irrésolution, il en tiremême profit en tant qu'artiste (et peut-être est-ce le cas de b...