Catégorie : Français / Littérature
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Pensez-vous de cette opinion d'Oscar Wilde : «Un artiste doit créer de belles choses, mais sans rien y mettre de sa propre vie»? Etayez votre discussion d'exemples puisés dans la littérature française.
1 Le culte de la pudeur. Chez les uns cette position est une simple question de pudeur. Le cas le plus typique est celui d'écrivains comme Stendhal, Mérimée, Leconte de Lisle, Flaubert qui auraient peut-être livré aux lecteurs leurpropre vie, mais qui sont vite découragés par l'ironie ou les railleries qui accablent leurs essais de confidences ; ilsse font donc de la défiance une véritable loi et ils cherchent d'une façon presque maniaque à se masquer : Stendhalmultiplie les pseudonymes ; Mérim...
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Le rôle des règles dans la création littéraire.
fixes et thèmes communs. Phèdre distingue Racine de Pradon ; Amphitryon, Molière de Térence.» Les règles fondées en raison et en nature Tel n'est point l'avis des théoriciens du classicisme, des Doctes. Le Père Rapin, critique du XVIIe siècle (1621-1687),est persuadé que la primauté du plaisir en esthétique est loin d'être certaine. Il parle de «la fausse liberté de ceméchant principe», il ne pense même pas qu'on puisse plaire sans les règles et, même si cela arrivait, ce ne seraitpoint la...
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« Ondine » - Aloysius Bertrand
b. Un rôle ' tentatrice : L'appel réitéré par l'anaphore ' l'impératif « écoute » se révèle être une invitation au voyage, à la découverte du lac.Le 'uxième paragraphe trace l'itinéraire en une seule phrase par étapes progressives qui prennent appuis sur 3 mots clefs.Ces paliers successifs permettent d'atteindre un lieu magique. Ce voyage qui conduit du flot au palais est un mouvement qui va ' la diversité, ' la multiplicité(« chaque » ; « un ») vers l'unité (« le »).On note également le passa...
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Au fronton du Palais de Chaillot est gravé le texte suivant de Paul Valéry :
Il dépend de celui qui passe
Que je sois tombe ou trésor,
Que je parle ou me taise.
Cela ne tient qu'à toi,
Ami, n'entre pas sans désir.
En vous inspirant de ce texte, vous essaierez de définir votre attitude de lecteur devant l'oeuvre littéraire.
2 parce que l'oeuvre a besoin d'une émulation d'admirer. Voir Alain, Propos de littérature, 1934 : «Il y a (devant les grandes oeuvres) une rumeur de gloire, une attente de presque tous, et, par la seule puissance dusilence (Alain pense surtout au théâtre), une disposition favorable de tous[...] L'esprit humain.se forme non àchoisir, mais à accepter, non à décider si une oeuvre est belle, mais à réfléchir sur l'oeuvre belle» ; 3 parce qu'auteur et lecteur font mutuellement appel à...
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Expliquez et, si vous le jugez bon, discutez cette page de Georges Duhamel (Défense des Lettres, Mercure de France, 1937, 1re Partie, chapitre 3) : «La culture est fondée sur l'intelligence des phénomènes, des ouvrages et des êtres. Un esprit même vif et bien doué demeure toujours capable d'hésitation, de distraction, de stupeur momentanée, d'inhibition passagère. Un esprit même attentif a toujours besoin de revenir sur les données, les éléments, les arguments d'un exposé, d'un problèm
d'art. Progresser dans la connaissance d'une oeuvre d'art, c'est donc repérer tel détail signifiant que des visionsprécédentes, trop rapides, n'avaient pu permettre d'appréhender. Exemple célèbre chez Proust : si Bergotte meurt,c'est parce qu'il veut absolument sortir par un jour de froid pour voir le petit pan de mur jaune dont un critique avaitsignalé qu'il était, dans la fameuse Vue de Delft de Vermeer, comme un chef-d'oeuvre se suffisant à lui-même. C'est là le type de détail qui est vraim...
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Vous réfléchirez au conseil que donnait Voltaire à une jeune correspondante qui le consultait sur le choix de ses lectures : «Je vous invite à ne lire que les ouvrages qui sont depuis longtemps en possession des suffrages du public, et dont la réputation n'est point équivoque. Il y en a peu, mais on profite bien davantage en les lisant qu'avec tous les mauvais petits livres dont nous sommes inondés.» (Lettre à Louise Menon du 20 juin 1756, in Voltaire, Correspondance, Pléiade, t. IV, p
II La culture littéraire refuse l'éphémère Sans doute le mouvement du monde, qui s'est infiniment précipité depuis le classicisme, et surtout depuis Voltaire,nous rend toutes ces idées bien lointaines. Nourris de romantisme, nous avons tendance à considérer le chef-d'oeuvre plutôt dans son élan historique que dans sa valeur éternelle, à mêler l'efficacité actuelle à la valeurlittéraire. Nous croyons moins au chef-d'oeuvre comme nébuleuse isolée, nous ressentons davantage la contin...
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Que pensez-vous de cette opinion de Marcel Proust : «Chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même. L'ouvrage de l'écrivain n'est qu'une espèce d'instrument optique qu'il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que, sans ce livre, il n'eût peut-être pas vu en soi-même. La reconnaissance en soi-même, par le lecteur, de ce que dit le livre, est la preuve de la vérité de celui-ci.» (A la Recherche du temps perdu. Le Temps retrouvé, Pléiade, tome IV).
plus en plus sur la façon dont, dans une existence, se constituent des réseaux et des recoupements ; à la fin duTemps retrouvé, Mlle de Saint-Loup est présentée au Narrateur : fille de Gilberte et de Saint-Loup, elle réunit donc en elle le côté de chez Swann et le côté de Guermantes : «Comme la plupart des êtres, n'était-elle pas comme sontdans les forêts les «étoiles» des carrefours où viennent converger des routes venues pour notre vie aussi, despoints les plus différents ?» Et, entre ces...
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Commentaire d'Ubu roi, acte I, scène 1 (1896) d'Alfred Jarry
Eh vraiment ! Et puis après ? N'ai-je pas un cul comme les autres ? MÈRE UBU À ta place, ce cul, je voudrais l'installer sur un trône. Tu pourrais augmenter indéfiniment tes richesses, manger fort souvent de l'andouille et rouler carrosse par les rues. PÈRE UBU Si j'étais roi, je me ferais construire une grande capeline comme celle que j'avais en Aragon et que ces gredins d'Espagnols m'ont impudemment volée. MÈRE UBU Tu pourrais aussi te procurer un parapluie et un grand caban qui te tomberait s...
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« Le superflu, chose très nécessaire » voici ce que pense Voltaire dans son poème Le Mondain. Dans quelle mesure cette boutade peut-elle s'appliquer au luxe et à l'art ?
comme superflu. * Dans le luxe, l'abondance s'associe au superflu pour conférer un sentiment de grande aisance matérielle et deraffinement du goût. C : Un luxe nécessaire ? * En plus d'assurer la puissance d'un État et de permettre aux citoyens ou aux sujets de vivre heureux dansl'aisance, le commerce, et par le fait même le luxe, possède un autre avantage selon Voltaire : il apporte la liberté.+ citation * Le luxe favorise la créativité et l'innovation technique, il stimule les...
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Commentaire De La Lettre 161, Les Liaisons Dangereuses
1- Une lettre, plusieurs destinataires A- Valmont B- Le Président de Tourvel 2- L'état de Madame de Tourvel A- Entre des éclairs de lucidité B- Et une folie très présente 3- Fonctions de la lettre A- Une confession B- Une héroïne tragique C- Un enjeu narratif majeur 1- Une seule lettre pour plusieurs destinataires A- Valmont - Le véritable destinataire de la lettre n'est pas donné comme en témoigne le paratexte « La P...
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Tirade De Phèdre (Racine) Acte I, Scène 3
Hipppolyte. Le champ lexical de la violence : « persécuter, exil arrachèrent », illustre cette idée. Cependant ladestruction physique se double d'une destruction mentale et donc d'une aliénation. On relève un champ lexical de ladépossession : « un trouble, mon âme éperdue, ma raison égarée ». Le spectateur comprend l'état de Phèdre grâceà ce qu'elle dit, mais il constate aussi face à la difficulté de l'aveu, qu'elle sombre progressivement dans la folie,faute de pouvoir dominer la situation....
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Lecture Analytique De L'utopie De Thomas More
conséquences du travail réduit à 6 heures : «pénurie d'objets de première nécessité» (l.21). L'objection paraît debon sens ce qui montre d'ailleurs que tout a été pensé. La pertinence de l'hypothèse est accentuée par l'utilisationd'une question rhétorique. Le locuteur tient compte de l'opinion du lecteur. Cette objection lui permet tout d'abordd'expliquer le fonctionnement de ce système. b). Réfutation Il balaie l'objection d'une formule définitive qui introduit une véritable opposition : «Bien...
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POÈME DE VERLAINE : « CLAIR DE LUNE »
CLAIR DE LUNE CLAIR DE LUNE Votre âme est un paysage choisi Que vont charmant masques et bergamasques Jouant du luth et dansant et quasi Tristes sous leurs déguisements fantasques. Tout en chantant sur le mode mineur L'amour vainqueur et la vie opportune, Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur Et leur cfianson se mêle au clair de lune, Au calme clair de lune triste et beau, Qui fait rêver les oiseaux dans les arbr...
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Lorenzaccio: Acte I, scène 4 (Musset)
Chez George Sand, la scène était placée à l'ouverture : Musset l'a déplacée de façon à présenter Lorenzo après uncertain nombre d'informations reçues par le public — ou le lecteur. En vérité, la scène de l'épée va épaissir lemystère du personnage au lieu de dévoiler sa vérité. D'un point de vue dramatique, la scène se présente comme le comble de la déchéance pour Lorenzo qui sera l'objetdu mépris, non seulement des acteurs de cette scène 4, mais aussi, plus tard, de sa mère, de son oncle B...
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Hernani: Acte I, scène 1 (Hugo)
DONA JOSEFA : — Vous ! DON CARLOS : — Moi. DONA JOSEFA : — Pourquoi ? DON CARLOS : — Pour rien. DOR A JOSEFA : - Moi vous cacher ! DON CARLOS : - Ici. DONA JOSEFA : - Jamais. DON CARLOS, tirant de sa ceinture un poignard et une bourse : — Daignez, madame, Choisir de cette bourse ou bien de cette lame. DO5TA JOSEFA, prenant la bourse : — Vous êtes donc le diable ? DON CARLOS : - Oui, duègne. DO -NA JOSEFA, ouvrant une armoire étroite dans le mur : — Entrez ici. DON CARLOS, examinant l'...
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Michel Lioure, évoquant les différentes formes du drame (drames bourgeois, romantique, symboliste...), écrit : « Par la plasticité de sa forme, l'actualité de ses sujets, et la diversité de son style, le drame a été [...] le théâtre des temps modernes. » En vous limitant au drame romantique, vous expliquerez et commenterez cette opinion.
crois qu'on devrait diminuer à l'avenir l'action matérielle et ses puérilités pour tout donner à l'actionspiritualiste... » Théâtre débordant de vie (Ruy Blas par exemple) ou «théâtre plus riche d'idées ou d'idéal que de réalité et devie », disait un critique à propos de Chatterton. L'actualité des sujets Dès 1813, Mme de Staël réclamait dans De l'Allemagne un théâtre nouveau, en rapport avec un public quivenait de vivre les convulsions de l'histoire révolutionnaire et impériale. De...
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Annie ERNAUX, La Place. Commentaire composé
complémentaires et jouent le même rôle dans ce passage. La narratrice comprend enfin qu'elle se situe entre les deux générations extrêmes, représentées par le fils et le père,qu'elle associe. En effet, elle couche l'enfant, après avoir couché le père : je l'ai recouché... j'ai couché l'enfant. Vie et mort se rejoignent autour du thème du lit, qui revient sans cesse dans l'extrait : au bord du lit, sur le lit, devant les lits, sur son lit... Les deux femmes, la narratrice et sa mère, sont seul...
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Les personnages des Fourberies de Scapin de Molière
Acte III Scapin et Silvestre réunissent Hyacinte etZerbinette, « Égyptienne » désintéressée quisouhaite épouser honnêtement Léandre. Scapinrassure les jeunes filles, inquiètes de l'oppositiondes deux vieillards (scène 1). Il annonce àGéronte que des hommes le cherchent parcequ'il encourage Argante à faire rompre lemariage d'Octave: prétendant l'aider, il ledissimule dans un sac, puis contrefait plusieurssoldats qui s'attaquent à lui, alors que c'est luiqui, en fait, roue de cou...
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ACTE I, SCÈNE 4 des Fourberies de Scapin de Molière
- la longue série de répliques très courtes où Scapincontredit systématiquement Argante qui veut fairerompre le mariage ou déshériter son fils. Il est facile de voir que seule la troisième séquencepermet directement à l'action de progresser: l'histoiredu mariage forcé, confirmée par Silvestre (« Oui,Monsieur »), est acceptée par Argente. DésormaisArgante a renoncé à ce qu'il se promettait en entranten scène : Octave ne risque plus d'être mis « en lieude sûreté », ni Silvestre d'être « r...
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Emile Zola: Chapitre II - La Curée
De plus, leur échange s'inscrit dans une progression dramatique qui n'a pas besoin d'être exprimée par lanarration. Ainsi le changement de nom d'Aristide se fait à travers les répliques de la deuxième partie du texte :« Veux-tu t'appeler Sicardot, du nom de ta femme?» [...] — J'aimerais mieux Sicard tout court, reprit l'autreaprès un silence. » La narration se fait commentaire de cette progression (« il rêva un instant encore, puis d'unair triomphant»), ou y ajoute des éléments autres (« E...