Catégorie : Français / Littérature
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Guy de MAUPASSANT, Sur l'eau, «Journal»
plurielle, «nous» : «elles sont en bas, sous nous»...) d'un bout à l'autre du texte : le «je» assure même de mieux enmieux son existence ; plus on avance dans le texte, plus la subjectivité impressionniste y affleure ; surtout dans lesdeux dernières lignes où l'interprétation devient très personnelle, avec ce «je ne sais quoi» et surtout le verbe quiouvre la conclusion : «j'y sens» dans lequel Maupassant affirme nettement qu'il s'agit de sensations qui lui sontparticulières et non de vagues g...
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Victor Hugo, Notre-Dame de Paris:
Vous ferez de ce texte un commentaire composé, que vous organiserez à votre gré. Vous pourrez montrer, par exemple, comment, dans un portrait fondé sur l'esthétique de la laideur, le narrateur fait de Quasimodo un monstre sublime.
«beauté» a été confisquée par les «autres», même si, comme «Maître Coppenole», certains ont fait le voyage deGand à Paris, de la bourgeoisie au «quart monde», du beau au laid, pour s'encanailler. Plus tard dans le récit,«l'acclamation fut unanime» : on a voté pour le meilleur ; on a élu un «pape», mais retournement là encore, «lebienheureux pape» est celui «des fous». Ce peuple, comme l'autre, a son pape que l'on désigne par ses «suffrages»,que l' on acclame, que l'on sort d'une «chapelle»...
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Quelle importance accordez-vous à l'histoire dans un roman ? Vous appuierez votre argumentation sur des exemples précis, tirés de lectures.
Grimm, il y a là une suite de trésors inépuisables et nous sommes suspendus aux lèvres de Schéhérazade. Qui plusest, ces récits, dans la mesure où ils sont archétypiques, sont très forts, et vont bien au-delà de l'intérêtanecdotique. L'Odyssée peut se lire aussi comme un récit poétique et initiatique et pas seulement comme un beau livre d'images et d'aventures en couleurs. Quand Ulysse rentre chez les Cimmériens et rend visite aux défunts, il y abien autre chose qu'une « histoire » :...
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J.-K. Huysmans écrit : « À quoi bon bouger, quand on peut voyager si magnifiquement dans une chaise ? »
Qu'en pensez-vous ?
pourra préférer un fauteuil, voire un canapé, un lit, pourquoi pas ?), il ne peut que respecter les civilisations dont illit l'énumération des merveilles : on peut trouver tout cela aujourd'hui en collections de poche : récits de Colomb, deBougainville ou de La Pérouse ; carnets de voyage de Montaigne, journal de Marco Polo, etc. C'est non seulement lemonde extérieur qui vient à notre rencontre, mais le passé : « tout un monde lointain, perdu, presque défunt ». Maison peut préférer les voyages d...
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Paul Valéry écrit dans Variété (1924) : «L'homme s'enivre de dissipa-tion : abus de vitesse, abus de lumière, abus de toxiques, de stupéfiants, d'excitants, abus de fréquences dans les impressions, abus de diversités, abus de résonances, abus de facilités, abus de merveilles. Toute vie actuelle est inséparable de ces abus.» Partagez-vous la sévérité de ce point de vue ? Vous vous demanderez, en particulier, si les abus que dénonce Valéry sont tous aussi dangereux pour l'homme.
exemple où le pratiquant confronté à l'abondance d'images se trouve rapidement déconnecté du monde réel pours'évader dans un mode d'illusion qui risque de le couper des vrais problèmes. Le point commun de toutes cesattitudes quasi pathologiques (même le modeste flipper peut entraîner, par un usage immodéré, des troubles ducomportement inquiétants), c'est en effet qu'elles finissent par isoler celui qui en use, des réalités environnantes.Chacun, muré dans son propre univers (les imag...
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En 1883, Jules Ferry, adressant une lettre aux instituteurs, écrit :
«Que vous demande-t-on ? Des discours ? Des dissertations savantes ? De brillants exposés, un docte enseignement ? Non ! La famille et la société vous demandent de les aider à bien élever leurs enfants, à en faire des honnêtes gens.»
est un enseignant) ; elle doit surtout jouer un rôle civique et moral. Son rôle civique est de pallier les insuffisances des parents. Il y a aussi de la générosité dans ce programme :soustraire l'enfant à ses parents, ce n'est pas seulement le soustraire à des idées périmées, c'est surtout lesoustraire au travail manuel obligatoire et harassant, l'ouvrir à la connaissance minimale, l'arracher parfois à un milieuqui risque de le détruire (à l'alcoolisme par exemple qui fait des ravage...
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Pourquoi le passé nous passionne ?
Il existe ainsi des métiers, comme archéologue, qui font rêver même les adolescents ; et pas seulement à caused'Indiana Jones. Chacun d'entre nous peut être fasciné par de telles découvertes. Car le passé s'explore (d'où sonaspect « passionnant ») comme un pays magique et inconnu. C'est, du moins, l'idée que l'on s'en fait communémentcar la réalité est moins « sensationnelle » ; le travail de l'archéologue s'assimile davantage à celui de la fourmi qu'àl'activité de l'aventurier. Cette fascinatio...
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La femme est-elle un homme comme un autre ?
passées dans les moeurs et cela ne choque plus grand monde. On a même découvert leurs compétences dansl'abstraction : les femmes briguent avec succès Polytechnique ; preuve, s'il en est, que leur domination massivedans les facultés de lettres n'était nullement liée à une prétendue différence de nature, mais à une conséquence del'éducation et à un certain type de culture. Les femmes font donc aussi des mathématiques et Camille Claudel,aujourd'hui, pourrait — espérons-1e — sculpter des c...
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La culture nous divise-t-elle ou nous unit-elle ?
culture ni en celui de l'uniformisation en vue du bonheur collectif, mais plus modestement (?) en vue du saint tiroir-caisse. On imagine la culture plus désintéressée. Quant à l'union prétendue, elle semble davantage imposée que choisie. Ilexiste d'ailleurs des îlots de résistance qui, de par le monde, tentent de refuser l'invasion en se raidissant dans leursparticularismes locaux. C'est le cas des pays musulmans qui, dans un élan unanime se ressaisissent désormais pourlutter contre l'impor...
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Mon rêve familier (Paul Verlaine)
1 MON RËVE FAMILIER MON RÊVE FAMILIER Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. Car elle me comprend, et mon cœur, transparent Pour elle seule, hélas! cesse d'être un prob1ème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en...
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En quoi L'Alchimiste de Coelho témoigne-t-il d'une foi dans l'homme qui s'apparente et se dissocie de celle de Rabelais ?
avec eux : « Chacun a sa Légende Personnelle, c'est vrai, mais un jour cette Légende Personnelle sera accomplie. Ilfaut donc se transformer en quelque chose de mieux, et avoir une nouvelle Légende Personnelle jusqu'à ce quel'Âme du Monde soit réellement une seule et unique chose. » L'alchimiste devient alors un véritable surhomme, quipeut vivre des siècles. C'est pour cela que l'Anglais, un des personnages du livre, est à la recherche d'un alchimisteet déclare : « L'univers est fait en une lan...
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MONTAIGNE : ESSAIS (I, 23) : DE LA COUTUME : "LES LOIS DE LA CONSCIENCE" (...) "LA BÊTISE ORDINAIRE DE SON JUGEMENT"
II) L'éloge de la raison A. la raison pour lutter- La raison doit nous permettre de « nous ravoir de sa prise et de rentrer en nous pour discourir et raisonner des sesordonnances ».- « ravoir » = libération.- « rentrer en nous » = réflexion.- Pour Montaigne, la coutume doit être soumise à une instance supérieure qui la légitimera (ou non), justifiera sonexistence ou la remettra en cause.- L'« ordonnance » = caractère impérieux de la coutume, doit être remis en cause pour que les hommes se délivr...
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Résumé de Perceval ou le Roman de Graal de Chrétien de Troyes
titre de Roman du Graal, utilisé dans l'édition Folio, est en réalité le titre d'une autre oeuvre. Perceval La Gaste Forêt. Traumatisée par la mort de son mari et de ses deux fils aînés, une femme de haute noblesse a fui dans la Gaste Forêt, où elle espère maintenir son fils cadet dans l'ignorance de la chevalerie. Un jour de printemps,le jeune homme rencontre cependant dans la forêt cinq chevaliers. Fasciné par leur beauté, il décide de partir pourla cour d'Arthur. Sa mère tente de le rete...
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L'importance et la signification des lieux dans Un Roi sans Divertissement de Giono
Saint-Baudille, le fief de Mme Tim, est un château qui domine le village, entouré de trois terrasses, il sembleéchapper aux méfaits de l'hiver et à l'ennui. Il est plein de vie et de bonheur grâce aux fêtes qu'elle y organise sanscesse, comme celle du 6 août destinée à distraire Langlois (description pp. 197-203). En hauteur par rapport à un village du versant du Diois, la maison de la brodeuse est défendue par des fenêtresavec barreaux et sa situation lui permet de voir de loin arriver...
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Le non-sens et l'absurde dans Le Procès de Kafka
JOSEPH K. [ Pourquoi il est célèbre Joseph K. est le héros malheureux du roman Le Procès, écrit par le Tchèque Franz Kafka et publié en 1925, au lendemain de sa mort. Victime d'une condamnation incom préhensible, K. se débat dans un dédale de règlements et de lois, rencontre des fonctionnaires aussi souriants qu'irrespon sables et finit misérablement, sans avoir pu infléchir ses juges ni même les rencontrer. Joseph K. est ainsi un symbole p...
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K. est-il coupable ? (Le Procès de KAFKA)
JOSEPH K. [ Pourquoi il est célèbre Joseph K. est le héros malheureux du roman Le Procès, écrit par le Tchèque Franz Kafka et publié en 1925, au lendemain de sa mort. Victime d'une condamnation incom préhensible, K. se débat dans un dédale de règlements et de lois, rencontre des fonctionnaires aussi souriants qu'irrespon sables et finit misérablement, sans avoir pu infléchir ses juges ni même les rencontrer. Joseph K. est ainsi un symbole p...
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Analyse du poème « Mon rêve familier » de Paul Verlaine
CONDITIONS DE PUBUCATION Le 28 avril 1866, la revue Le Parnasse contemporain publie six pièces de Verlaine que l'on retrouvera dans les Poèmes saturniens. «Mon rêve familier» se situe le dernier dans le périodique. Les Poèmes saturniens sont édités cette même année chez Alphonse Lem erre. L'achevé d'imprimer porte la date du 20 octobre 1866, mais ce n'est que le 17 novembre que le Jour nal de la Librairie enregistre le recuei...
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Maupassant: Fort comme la mort: IIe partie, chapitre VI
sans en avoir été ému», « et voilà que», « car»). Dans les paragraphes suivants, à partir de « Bertin avait fermé les yeux», la pensée du personnage prend un tour obsessionnel: les tournures anaphoriques (« tout ce» répété cinq fois en un seul paragraphe ; «ne plus» répété trois fois), le rythme binaire de certaines phrases soulignent le caractère inexorable du malheur (« il écoutait au fond de lui même l'écho des lamentations de Faust »/ «et le désir de la mort surgissait en lui»;...
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Maupassant : Mont-Oriol: Ire partie, chapitre VI
Le paysage est perçu à travers les sentiments du personnage et son désir naissant. La présence, dans le texte, declichés romanesques, à valeur ironique, permet de situer le point de vue du narrateur. La nature, miroir de l'amour. La rêverie de Christiane naît du paysage, lequel sert de révélateur à son état d'âme : les deux paragraphes où la jeune femme imagine la vie à deux commencent par le même rêve d'enfouissement «sous les arbres», près de l'eau ou dedans ; or ce rêve associe les amants à...
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Maupassant: Une vie - Chapitre X
successifs du comte qui aboutissent à son acte meurtrier; la course mortelle de la maison jusqu'au fond du ravin. Ladescription fait disparaître de la scène toute trace d'humanité, au profit d'un pur déchaînement de violence. Un animal. Le comte de Fourville, précédemment dépeint comme un colosse passionné de chasse et peu sociable, est ici représenté comme une brute puissante plus proche de l'animal que de l'homme civilisé : il est assimilé à « une sorte de monstre avec son grand corps soui...