Catégorie : Français / Littérature
-
Zola : Germinal -
Sixième partie, chapitre IV
vue de militant: Jules n'est plus la sentinelle au service des autorités, mais l'enfant que deux femmes attendent. L'enfance irresponsable. Le discours de Jeanlin manifeste à quel point le garçon ne perçoit pas la portée réelle de son acte. Le paragraphe au discours indirect libre, notamment, met en scène une parole naïve dont il reproduit lesmaladresses (« là, derrière les oreilles»), les familiarités (« ces cochons de soldats») et les expressions mal comprises (« qui embêtaient les...
-
Lecture Analytique Des Deux Coqs De Jean De La Fontaine
Elément masculin : les deux coqs. Elément féminin : la poule. La rupture est soulignée dans le second hémistiche par l’absence d’un terme synonyme de « paix ». Il y a une correspondance entre « paix et « guerre allumée » Vers 2: Il s’agit ici d’un octosyllabe. La Fontaine obtient un double effet grâce à ce vers 2 qui est plus ramassé que l’alexandrin précédent mais plus long que le second hémistiche. Voilà : présentatif : il supprime la présence d’un vers et donne un effet d’immédiateté. Ampleu...
-
Lecture Analytique De L'Art Poétique De Verlaine, Jadis Et Naguère
L'Art poétique de Verlaine 1874. I) Une poésie didactique : l'art poétique a) Des conseils sur la forme et sur le sens Verlaine donne des conseils au lecteur qui voudrait devenir poète et cela se remarque dans le texte à travers cesdifférents éléments : Utilisation de l'impératif : V 2, 17, 21. Des injonctions ( des ordres): « Il faut aussi que tu n'ailles point », « nous voulons », « Tu feras bien », « que tonvers soit » à deux occurrences. Utilisation de la deuxième personne du...
-
Analyse du poème Le serpent qui danse de Charles Baudelaire
La première personne du singulier n’apparaît que deux fois dans le poème (première et dernière strophes),néanmoins, à plusieurs reprises, l’auteur parle de son attitude, de sa réaction face à la femme. Après l’avoirassimilée à la mer, le poète devient « navire » et « appareille ». Il « s’éveille », c’est le « matin » : pour lui c’est uncommencement, une naissance, comme si sa vie n’avait débuté qu’à la rencontre de cette femme, thème souventtraité par les poètes : « Je suis né vr...
-
Les personnages de Maupassant et leur milieu
LES FEMMES Impossible de dire « la femme » : les personnages féminins de Maupassant, et précisément de Bel-Ami, sont trop divers pour en tirer un archétype. Du moins, nous ne voyons pas se dessiner, dans ce roman, la silhouette d'une femme imaginée, rêvée peut-être. Elles sont là, dans leur réalité, incroyablement plus présentes même que les hommes qui, eux, meurent (Forestier), parlent de mourir (Varenne), sont trop occupés à leurs aff...
-
Beaumarchais: Le Mariage de Figaro: Acte II, scène I
Hors-cadre, le domaine du Comte. Par contraste avec l'intimité de la chambre, l'espace extérieur, hors du cadre de la scène, masqué aux spectateurs, est visible pour les protagonistes : c'est le domaine du Comte; il est évoqué defaçon très vivante par Suzanne qui, depuis la fenêtre, suit le cortège des chasseurs au fur et à mesure de sondéroulement (« voilà monseigneur qui traverse à cheval [...I suivi de Pédrille, avec deux, trois, quatre lévriers»). Cette image du Comte partant chasser e...
-
Le valet dans la tradition comique
comique repose généralement sur une totale inefficacité (Alain et Georgette dans L'Ecole des Femmes) et, pour certains d'entre eux, sur un langage singulier: ils parlent une sorte de patois indéterminé, pseudo langue paysanneavec des déformations, des jurons bizarres, des images absurdes. Sganarelle. Le modèle accompli du valet balourd chez Molière, c'est Sganarelle dans Dom Juan. Serviteur d'un maître « libertin » — individu hors-norme qui défie toutes les autorités — Sganarelle es...
-
Giraudoux, "Electre", Acte II, scène 9: Le meurtre d'Égisthe et de Clytemnestre
multiplication des tournures exclamatives, l'interjection « oh», la brièveté nerveuse des phrases et le martèlement des dentales [d] et [t] ( «Si tu racontais, toi! Tout [...] C'est doux de la toucher cette petite Électre »). Les chevauchements temporels. Les temps se succèdent sans continuité logique. Ainsi le futur antérieur ( « tout sera fini») côtoie le présent de la chose vue («Il les cherche», «Il les rejoint») et le passé composé, directement lié au présent de la parole ( « On a...
-
-
Giraudoux, "Electre", Acte I, scène 13: Monologue du Mendiant
Malgré son apparence inoffensive et sa présence discrète, le Mendiant occupe une place qui lui permet de tout voiret de tout savoir. La reconstitution des faits. Après l'affrontement des deux femmes, le Mendiant cherche à déterminer laquelle desdeux a raison : « C'est l'histoire de ce poussé ou pas poussé que je voudrais tirer au clair». C'est à partir des images, non en écoutant les propos des deux parties, que le Mendiant enquêteur entend conclure. Il restitue lascène au présent, comme s'il...
-
Giraudoux, "Electre", Acte I scène 4
Le lyrisme se traduit par de nombreux points de suspension et de fréquentes tournures exclamatives (six dans notre extrait). On note l'harmonie imitative et les jeux allitératifs en [s], en [r] et en [1] qui suggèrent l'écoulementde l'eau dans la phrase : «D'une source que la canicule ne tarit point, s'écoule entre les buis et les platanes le ruisseau dont j'ai dérivé deux rigoles, l'une sur prairie, l'autre taillée en plein roc. » Dans ce jardin poétique, la fiancée constitue la plus belle...
-
Giraudoux, "Electre", Acte I scène 1
À chaque partie de l'édifice, véritable monument funèbre, correspondent un souvenir et un forfait, la descriptiondevient progressivement une exploration du passé. Chaque personnage va accrocher à ce palais son évocation dupassé, dans un récit dont les contenus et les tons diffèrent : à l'évocation nostalgique d'Oreste succèdent le récitdémythifié et troublant des Euménides (les petites filles) et la version officielle du jardinier, porte-parole du peuple. Une confession indirecte. Relayant les...
-
Dans une lettre à son éditeur, Hetzel, Victor Hugo déclare: «Être violent, qu'importe ? Être vrai, tout est là.» Vous vous interrogerez sur la place de la violence dans Les Châtiments et sur son rapport avec la vérité de l'oeuvre.
toutes les richesses du prince, Hugo conclut: « Il lui convient d'avoir [...] Ses chasses; par la même occasion, il sauve / La Famille, l'Église et la Société ». La mise en valeur du verbe « sauver » en contre-rejet, le déploiement, au vers suivant, de la devise officielle, sont ruinés par les mots qui précèdent et soulignent que l'enrichissementpersonnel est l'unique objectif du nouvel empereur. La figure de prédilection de l'ironie est l'antiphrase. Ainsi, dans «À Juvénal » on déclare de N...
-
On a souvent loué la puissance et la fécondité de l'imagination de Victor Hugo. Montrez comment, dans la représentation du pouvoir issu du coup d'État du 2 décembre 1851, il met la puissance de l'image poétique au service de son combat politique. Vous vous appuierez sur des exemples précis tirés des Châtiments.
Victor Hugo attaque le caractère inhumain de ce pouvoir; la « politique spectacle » qui voile la réalité tragique dupays et masque la pratique autoritaire du pouvoir ; la corruption liée au règne de l'argent ; l'incohérence d'unepolitique où alternent principes démocratiques (l'usage du suffrage universel, par exemple) et tentations tyranniques(le coup d'État).Le coup d'État est un meurtre. Le poème allégorique « Confrontations » (I, 15) résume bien ce que pense Hugo del'acte inaugural du S...
-
« La politique de la littérature n'est pas la politique des écrivains. Elle ne concerne pas leurs engagements personnels dans les luttes politiques et sociales de leur temps. Elle ne concerne pas non plus la manière dont ils représentent dans leurs livres les structures sociales, les mouvements politiques ou les identités diverses. L'expression « politique de la littérature » implique que la littérature fait de la politique en tant que littérature. Elle suppose qu'il n'y a pas à se dem
Chercher le « lien essentiel entre la politique comme forme spécifique de la pratique collective et la littératurecomme pratique définie de l'art d'écrire » revient donc à se demander [énoncé de l'axe qui structure la réflexion] cequi, au coeur de la poétique d'une oeuvre littéraire ressortit intimement au politique. En d'autres termes, si l'onrefuse de séparer l'otium (vie consacrée à l'étude et aux belles lettres) du negotium (les affaires, les échangeshumains), si l'on récuse l'i...
-
Cette nuit, il pleuvait - Les Châtiments - Victor Hugo (Livre 7 - Les sauveurs se sauveront)
Dans ce paysage déchaîné, se déroule le naufrage d'un « chasse-marée », événement anonyme dont Hugo soulignel'horreur en concentrant au maximum le récit du drame. Une scène anonyme. Le naufrage a lieu dans l'obscurité totale, sans témoin visuel ni secours. Les victimes disparaissent dans l'anonymat ( «des marins», « quelque vaisseau »). Face aux bruits de la mer, le «dernier cri » du bateau est d'autant plus pathétique qu'il émane non d'un « vaisseau » (comme le croit d'abord le poè...
-
L'Égout de Rome - Les Châtiments - Victor Hugo (Livre 7 - Les sauveurs se sauveront)
soulignent le caractère répulsif de l'égout. Un repaire immonde. Les animaux rencontrés dans l'égout suscitent eux aussi la répulsion (« Truies», «rat», « taupe», « couleuvres», «reptiles», « araignées», « chauves-souris» ou « crapauds») ; l'usage quasi systématique du pluriel pour les désigner suggère leur pullulement. Ce sont d'ailleurs les « reptiles» qui dominent: le bruit de leurs déplacements est rendu omniprésent grâce aux nombreuses allitérations en s (« souterrain s'étend...
-
-
Victor HUGO (Recueil : Les châtiments): Au peuple
signifier donne en même temps au poème le sens d'un rappel à l'ordre. Un discours équivoque Tout en soulignant les immenses potentialités du peuple, le poète en montre également l'ambivalence : sa puissancepeut se faire l'instrument de la justice tout comme elle peut engendrer le chaos.Des termes ambigus. Si l'image de l'océan s'impose peu à peu, en revanche le mot lui-même n'apparaît pas dans lepoème. Tout se passe comme si l'auteur voulait lui garder un caractère mystérieux. Plus encore...
-
Le sacre (sur l'air de Malbrouck) Jersey, juillet 1853 - Victor HUGO
Paris tremble, ô douleur, ô misère !Ainsi, dans leur poussière,Parlent les chenapans. - Ça, dit Robert Macaire,Paris tremble, ô douleur, ô misère !- Ça, dit Robert Macaire,Pourquoi ces cris de paons ? Pourquoi cette colère ?Paris tremble, ô douleur, ô misère !Pourquoi cette colère ?Ne sommes-nous pas rois ? Regardez, le saint-père,Paris tremble, ô douleur, ô misère !Regardez, le saint-père,Portant sa grande croix, Nous sacre tous ensemble,Ô misère, ô douleur, Paris tremble !Nous sacre tous ensem...
-
« Le bord de la mer », livre III, XV, Victor Hugo
LES OISEAUXIl a retiré l'air des cieux et nous fuyons. LA LIBERTÉJe m'enfuis avec eux - ô terre sans rayons,Grèce, adieu ! UN VOLEURCe tyran, nous l'aimons. Car ce maîtreQue respecte le juge et qu'admire le prêtre,Qu'on accueille partout de cris encourageants,Est plus pareil à nous qu'à vous, honnêtes gens. LE SERMENTDieux puissants ! à jamais, fermez toutes les bouches !La confiance est morte au fond des cœurs farouches.Homme, tu mens ! Soleil, tu mens ! Cieux, vous mentez !Soufflez, vents de l...
-
Les grands thèmes des Châtiments de Victor HUGO
En outre, pour contrebalancer ce que cette opulence a defascinant aux yeux du peuple, il compare volontiers la sociétéimpériale à un égout (voir II, 6 ; VII, 4). Le rôle du poète Les Châtiments ne se réduisent pas aux attaques de leur auteur contre le tyran impérial et ses partisans. Ils sont aussil'occasion pour Hugo de réfléchir sur son rôle de poète et sur sasituation d'exilé. Le proscrit. L'exil donne à Hugo une légitimité particulière : ses paroles pèsent le poids de la solitude...