Catégorie : Français / Littérature
-
ACTE IV du CID de CORNEILLE
ChimèneReprenons donc aussi ma colère affaiblie :Pour avoir soin de lui faut-il que je m'oublie ?On le vante, on le loue, et mon cœur y consent !Mon honneur est muet, mon devoir impuissant !Silence, mon amour, laisse agir ma colère :S'il a vaincu deux rois, il a tué mon père ;Ces tristes vêtements, où je lis mon malheurSont les premiers effets qu'ait produit sa valeur ;Et quoi qu'on die ailleurs d'un cœur si magnanime,Ici tous les objets me parlent de son crime.Vous qui rendez la force à mes res...
-
ACTE V du Cid de Corneille (LA SECONDE ENTREVUE DE RODRIGUE ET DE CHIMÈNE - LE DÉNOUEMENT DU CID DE CORNEILLE)
ce point justement ce que Rodrigue dit ici à sa maîtresse ? J'ai toujours même cœur ; mais je n'ai point de bras Quand il faut conserver ce qui ne vous plaît pas. Sans doute Rodrigue aurait pu se laisser tuer par le champion de Chimène, sans l'avertir à l'avance de son intention.Mais n'est-il pas naturel qu'il veuille, pour une double raison d'amour et d'honneur, la prévenir lui-même que sadéfaite sera volontaire ? N'est-il pas dans son rôle de parfait amant en venant lui demander de recevo...
-
LES ORIGINES D'HAMLET
un mince éloge. Cette pièce a fixé et codifié en quelque sorte les lois du genre. Tel est l'essentiel. On peut négliger d'autres sources, ou prétendues sources, d'intérêt secondaire et mêmediscutable (1). Mais il faut retenir l'influence de Montaigne, dont les Essais, traduits en anglais, eurent un grandretentissement* en Angleterre. C'est après les avoir lus que Shakespeare modifia le texte d'Hamlet, qui n'était, danssa forme primitive, qu'un mélodrame et qui, en 1596, joué au Cygne, au...
-
DEROULEMENT DU DRAME D'HAMLET DE SHAKESPEARE (analyse complète)
que plus intense, Et pourtant, un mois après... Mais je ne veux plus y penser. Fragilité, ton nom est femme ! Un petit mois... Ils ne sont pas usés, les souliers avec lesquels elle suivait Le corps de mon pauvre père, telle Niobé, toute en pleurs, Et c'est elle, c'est elle-même — O Dieu ! une bête privée de raison Eut plus longtemps souffert — qui épousait mon oncle, le frère de mon père, Mais qui n'est pas plus semblable à lui Que je ne suis semblable à Hercule. En un mois..,Avant même que le s...
-
Qui est Hamlet ?
détective psychologique désespéré » ou de « bousilleur », qui dégrade sa vengeance par un excès de paroles et degestes ? Accepterait-il un portrait qui frise la caricature ? A un degré moindre, et avec plus de vraisemblance, on insiste sur sa folie. Est-elle réelle ? Oui, prétend Meredith,Hamlet est « fou dès l'origine ». Non, répondent la plupart des critiques. Hamlet est un simulateur rusé qui cacheson jeu pour mieux tromper son entourage et avoir ses coudées franches. Sa folie, prétend T.S. E...
-
LES PERSONNAGES D'HAMLET: Claudius, Gertrude, Polonius, Orsic, Rosencrantz, Guildenstern, Horatio, Laërtes, Ophélie
qui fut un bien sot radoteur ». (A. III, Sc. 4). On est plus indulgent envers Laërtes, dont on rapproche le destin de celui d'Hamlet lui-même, car, lui aussi, doitvenger son père et, de surcroît, sa sœur. D'où une double action, et, en quelque sorte, deux spectres. V. Hugoavait bien marqué que cette double action « traverse le drame et le reflète en petit ». De son côté, Jean Parissouligne la parenté spirituelle de Laërtes et d'Hamlet, ces deux implacables rivaux, qui vont s'entre-tuer, mais qui...
-
LA DESCENDANCE ET LA POSTERITE D'HAMLET DANS L'HISTOIRE DE LA LITTERATURE
prévoir ? Sur une force de la nature comme Hugo, d'ailleurs optimiste, Hamlet n'a qu'une prise littéraire. Sur leThéophile Gautier d'Albertus et de la Comédie de la Mort, l'imitation reste verbale, à fleur de peau. Quant àLamartine, il est hors de cause. Mais chez un malade tourmenté par le doute et en rupture avec la société, commeVigny, chez un nerveux hypersensible comme Musset, chez un être nostalgique et mystérieux comme Gérard deNerval, l'approche avec Hamlet est plus se...
-
ACTE II du CID de CORNEILLE (analyse)
Scène II LE COMTE, DON RODRIGUE don rodrigue. A moi, Comte, deux mots. le comte. Parle. don rodrigue. Ote-moi d'un doute. Connais-tu bien don Diôgue ? le comte. Oui. don rodrigue. Parlons bas ; écoute. Sais-tu que ce vieillard fut la même vertu, La vaillance et l'honneur de son temps ? le sais-tu? le comte. Peut-être. don rodrigue. Cette ardeur que dans les yeux je porte, Sais-tu que c'est son sang ? Le sais-tu ? le comte. Que m'importe ? don rodrigue. A quatre pas d'ici je te le fais savoir. le...
-
-
SHAKESPEARE CET INCONNU
comédiens à la mémoire défaillante, soit par des collaborateurs peu scrupuleux, soit par des imprimeurs étourdis. Lefolio de 1623, qui fut composé par deux amis de Shakespeare, John Heminge et Henry Condell et comprend 36pièces groupées par genres, est bourré de fautes et d'erreurs. Or, c'est de lui que l'on part. Les orthodoxes refusentmême d'attribuer certaines pièces à Shakespeare, et contestent Titus Andronicus, le premier Henri VI, une partie deLa Mégère Apprivoisée, des parties de Timo...
-
Pour le moment - Pierre REVERDY - Plupart du temps (Commentaire)
• Annonce des thèmes. I. La matière même du texte : sensation ténue qui va en s'irra-diant. • Harmonie impalpable mais « simple », « gaie ». • Perception du soleil par presque tous les sens. • Correspondances : rayon, rire, joie, vie... • Passage de la sensation au sentiment, en un « moment » privilégié. • Qualité de la joie. Son expression. II. Transmission et transcription de cet état subtil. • Complexité d'un art dont l'apparence seule est simple... • ... pour traduire un état d'attente de se...
-
Nuit d'Afrique : Léopold Sédar SENGHOR, Chants d'Ombre
• Cependant la « négritude » domine. • L'expérience de Senghor dans l'intelligentsia française. • Le poids des affronts faits à l'âme noire. • Une double culture. • Le retour au giron de la vieille Afrique. Conclusion • Poésie fervente et mélodieuse. • Valeur mystique et symbolique. • Art double résultat d'une double culture. Devoir rédigé À partir de Pigments (Léon Damas-1937), une merveilleuse littérature négro-africaine a révélé, à travers son lyrismeou sa révolte, une culture que les Occiden...
-
Les artistes doivent-ils «aller à la rencontre du public» ?
• Dédain pour l'homme moyen. • Recherche d'un public restreint, choisi : « chapelles » littéraires, artistiques... • « Je ne te vendrai pas mon ivresse et mon mal » proclame Leconte de Lisle. • En découlent donc : - Culte de l'impersonnalité, - recherche de la difficulté, - rejet du quotidien, - rejet du naturel, même, - désir d'une certaine obscurité (protectrice de l'artiste). Cf. Mallarmé et l'hermétisme. • S'élèvent alors souvent en conséquence des barrières techniques (langue difficile, pei...
-
Les rapports établis entre la demeure et son habitant. Quelle place y tient l'influence possible de l'architecte ?
*** C'est pourquoi, en architecte confronté à de telles difficultés, parce que l'époque moderne a multiplié lesconstructions systématiques et qu'elle s'est brusquement penchée sur les problèmes ainsi soulevés et laconcentration citadine qui les avait provoqués, Emile Aillaud affirme que « la démarche » du créateur, surtout de «logements sociaux », doit être « psychologique », et qu'« il... importe avant tout de créer... des situationsarchitecturales ». Mais que faut-il enten...
-
Le journaliste (la Presse) et l'information.
• Donc responsabilité de la presse. II. L'information, l'informateur et l'informé. • Les journalistes se défendent avec véhémence : - la presse informe, i-e « met en forme » (Tudesq); - l'événement ne serait ni su ni perçu comme tel si la presse ne mettait au courant, grâce à ses grands reporters(graves risques souvent) et à son langage. • Ils précisent les difficultés auxquelles ils se heurtent : - matérielles (distances, guerres...); - multiplicité de l'événement (risques d'usure); - événement...
-
Guy de MAUPASSANT, Préface de Pierre et Jean
s'il est digne de ce nom. Analyse Dans cet extrait de la Préface de Pierre et Jean, Maupassant prend position contre la doctrine du réalisme voulantque le roman soit « une tranche de vie ». Or il constate que la vie est constituée de faits composites, d'importanceinégale - souvent même sans importance - et beaucoup trop nombreux; qu'il leur manque une composition, un ordrelogique, un relief. La vie telle qu'elle est ne peut donc, affirme-t-il, devenir matière artistique. L'art doit choisir, pui...
-
« Le Réaliste, s'il est un artiste, cherchera non à nous montrer la photographie banale de la vie, mais à nous en donner la vision plus complète, plus saisissante, plus probante que la réalité même. » Expliquer et discuter.
II. L'artiste ne doit pas être « un vil copiste ». • Noter d'abord que Maupassant parle de « photographie banale de la vie ». • Donc pas de réalisme absolu. • Pour lui le culte de l'Art passe avant l'exactitude matérielle. • Pour l'artiste, 1re obligation : le choix; 2e : la transfiguration du réel. - cf. Balzac, dont Baudelaire s'étonnait que « la vraie gloire... fût de passer pour un observateur », et qui affirmaitque « son principal mérite était d'être visionnaire et visionnaire passionné »....
-
-
La psychologie de l'automobiliste...
Voir Chronique Sociale de France de H. Giraud et bien des plaisanteries de Daninos (entre autres dans Snobissimo),qui établit une véritable nomenclature de ce langage nouveau. • Est-ce donc à dire que l'automobiliste est un type nouveau d'homme? II. La psychologie de l'automobiliste est-elle « un chapitre nouveau de l'anthropologie » (L. Millet)? • Ce comportement nouveau à la fois de facilité, d'agressivité et de magie frappe tous les observateurs. • Sorte de demi-monstre, très souvent inconsci...
-
L'ART ET LE STYLE DANS HAMLET
avec le langage populaire des soldats qui montent la garde (A.I, Sc.l) et des fossoyeurs qui plaisantent la mort (A.V,Sc 1), avec le langage pédant, déclamatoire et lourd de Polonius (A.II,Sc.l), avec le langage théologique etliturgique du Roi en prière (A.III, Sc.3) et le même langage employé au cours de l'enterrement d'Ophélie (A.V, Sc.l),avec le langage technique de l'escrime, de la vénerie, de la médecine que l'on trouve çà et là dans la pièce, avec lelangage déclamatoire des comédi...
-
G. FLAUBERT, La légende de Saint-Julien l'Hospitalier, dans Trois contes
la voie qu'il désire peu à peu éviter. • Se souvenir que ce passage d'une intensité « fantastique » de la plus grande veine épique est la fin d'un épisodede chasse « merveilleuse » où Julien vient déjà d'assouvir ses instincts de tuerie contre « une infinité de bêtes, àchaque pas plus nombreuses ». • Non seulement il a fait preuve d'une totale absence de pitié : (« Elles tournaient autour de lui, tremblantes, avecun regard plein de douceur et de supplication »), insensible à la beauté du cadre e...
-
ZOLA, La Bête humaine (Zola décrit un train transportant des soldats, lâché en pleine vitesse après la mort violente de ses deux conducteurs et galopant « ainsi qu'une cavale indomptée. »)
• C'est tout cet ensemble implicitement réuni qui se trouve dans les deux paragraphes cités ici et où, emballéecomme le serait un cheval, « une cavale indomptée » - ses deux conducteurs viennent de se tuer réciproquement -la Lison effectue un parcours terrifiant. • Il est certain que bien des termes choisis sont ceux qui se rapporteraient à un animal : - le mouvement est un « galop tout droit », qui sous la puissance de l'emballement dû à sa propre exaltation devientun « galop furieux »; d...