Catégorie : Français / Littérature
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LA FONTAINE : Les Obsèques de la Lionne (VIII, 14) - (vers 33-55).
est mise en relief par le rejet et la coupe au deuxième pied. Ensuite la douleur s'exprime par les sons s, i, du vers 34.Désireux de garder ses distances, notre Sire utilise le pluriel de majesté; il n'a pas de griffes, de pattes quidéchirent, mais de sacrés ongles (V. 36) qui s'appliquent et s'opposent aux membres profanes (V. 35) du misérable. Après trois vers de réquisitoire, la sentence est exprimée en vers de huit pieds : ... venez loups, (V. 36-38) Le monarque irrité ne daigne pas...
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Diderot écrit : « Rendre la vertu aimable, le vice odieux, le ridicule saillant, voilà le projet de tout honnête homme qui prend la plume, le pinceau ou le ciseau. » Mais il déclare d'autre part : « Presque toujours, ce qui nuit à la beauté morale redouble la beauté poétique. On ne fait guère que des tableaux tranquilles et froids avec la vertu; c'est la passion et le vice qui animent les compositions du peintre, du poète et du musicien. » Commenter et discuter ces deux affirmations ap
civilisé, poli, moins ses moeurs sont poétiques ».L'art qui ne ferait place qu'à la vertu serait d'ailleurs froid et conventionnel, car il trahirait la vérité; un être parfaitest bien exceptionnel. L'oeuvre qui ignorerait le mal ne donnerait pas une image exacte de la réalité; tette absencede vérité ne pourrait tromper qu'un lecteur naïf et serait non seulement contraire au plaisir esthétique, mais d'unprofit discutable. Enfin le style même de ces oeuvres tombe souvent dans l'emphase du s...
- On connaît l'exclamation de Hugo dans la Préface des Contemplations, en réponse à ceux qui reprochaient aux Romantiques leur « égocentrisme » : Ah! insensé qui crois que je ne suis pas toi ! Commenter ce mot en faisant ressortir la portée générale des « confidences » romantiques.
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Analysez le contenu et commentez les idées essentielles de cette page célèbre de Voltaire : PRIÈRE A DIEU
l'étroitesse de sa vision et de sa compréhension sont des idées qui reviennent fréquemment dans le Dictionnaire oudans les Contes et qui offrent un contrepoids judicieux à l'optimisme du Progrès : le « point de vue de Sirius », quiest celui de Micromégas, et qui semble dérivé de celui de Spinoza (sub specie aeternitatis) nous montre les hommescomme perdus dans l'immensité de l'espace et des siècles; et il est traduit et développé, dans notre texte, par uneabondance significative d'expressions va...
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Opposant à l'enthousiasme de la jeunesse les fréquents renoncements de l'âge mûr, Gide écrit dans son Journal (p. 711) : « Je crois vraie, tragiquement vraie, cette phrase d'Alfred de Vigny, souvent citée, qui paraît simple seulement lorsqu'on la cite sans la comprendre : « Une belle vie, c'est une pensée de jeunesse réalisée dans l'âge mûr. » Commenter et discuter.
hommes ni enthousiasme, ni amour, ni adoration, ni dévouement, creusons la terre jusqu'à son centre, mettons-ycinq cents milliards de barils de poudre, et qu'elle éclate en pièces comme une bombe au milieu du firmament. » II - UNE PHRASE TRAGIQUEMENT VRAIE Pour éclairer le sens de l'interprétation que Gide donne à la phrase de Vigny, il faut la replacer dans la perspectivede sa morale essentiellement individualiste. Chaque être est irremplaçable et sa valeur réside dans son originalité. Ilfaut ê...
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Baudelaire, Recueillement
Aux uns / portant la paix, / / aux au /tres le souci. 2 4 2 4 5 et 8. Ce deuxième quatrain exprime le dédain et le dégoût vis-à-vis de la majorité des hommes. Le poète, poussépar des sentiments aristocratiques et le désir de la solitude, méprise cette société adonnée au plaisir. D'autre part,ce que Baudelaire a surtout chanté, ce sont les remords Tue les vices entraînent, car s'il célèbre le vice, il en faitune sorte de flambée suivie d'abattement...
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Le XVIIe siècle avait condamné dans Dom Juan de Molière une pièce « où la gloire de Dieu est ouvertement attaquée, où la foi est exposée aux insultes d'un bouffon qui fait commerce de ses mystères et qui en prostitue la sainteté, où un athée, foudroyé en apparence, foudroie en effet et renverse tous les fondements de la religion. » (Observations... du sieur de Rochemont, 1665). On a soutenu, depuis, que Dom Juan était une pièce profondément chrétienne : vous vous attacherez à montrer c
LA LUTTE DE L'HOMME ET DE LA GRACE Ainsi, dans la perspective de l'affrontement de l'homme libre et de la grâce, les divers tableaux qui composent lapièce peuvent se grouper en deux séries ; la première : les paysannes (Acte II, sc. 2, 3, 4), le pauvre (Acte III, sc.2), Monsieur Dimanche (Acte IV, sc. 3), Done Elvire (Acte IV, sc. 6) et Dom Louis (Acte V, 1), brosse le portrait deDom Juan : voluptueux, inconstant, « épouseur à toutes les mains », blasphémateur, contempteur et corrupteur,sans foi...
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Dans son livre sur Racine, Thierry Maulnier écrit : « Dans des tragédies impitoyables et sauvages, les femmes de Racine sont ce qu'il y a de plus sauvage et de plus impitoyable... » Selon lui, elles l'emportent sur les hommes non seulement « en ardeur, en sensualité, en amoralité, en courage meurtrier et en lucidité, mais encore en poésie. Presque tout ce qui est poétique chez Racine, dans le langage de la passion, est dans la bouche des femmes. » Étudiez le personnage d'Hermione en ap
Mais cette dissimulation n'est pas du vice, comme chez Tartuffe : c'est une forme naturelle de la passion. Hermione ne cesse d'être naïve; elle se représente Pyrrhus comme le héros d'épopée et de roman : Intrépide, et partout suivi de la victoire, Charmant, fidèle enfin, rien ne manque à sa gloire (v. 833-834). Cette tragique illusion provoquera la réaction meurtrière de l'acte IV. II. - LA SAUVAGERIE IMPITOYABLE a) Avec Oreste. — Dans l'acte IV, Hermione domine et ruine à la fois les deux h...
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Dans un des Dialogues des morts anciens avec les modernes publiés par Fontenelle en 1684, un physicien, après avoir raconté une anecdote qui montre le danger des idées reçues, conclut que, « pour trouver la vérité, il faut tourner le dos à la multitude, et que les opinions communes sont la règle des opinions saines, pourvu qu'on les prenne à contre sens ». Vous expliquerez cette pensée et vous vous demanderez dans quelle mesure elle annonce, par le sens comme par le ton, l'esprit philo
Il déclare cependant prudemment lorsqu'il s'agit de réformer un État : « La seule résolution de se défaire de toutesles opinions qu'on a reçues auparavant en sa créance n'est pas un exemple que chacun doit suivre. » C. — Prendre les opinions communes à contresens. Si Fontenelle n'est pas le premier à affirmer la nécessité d'une attitude critique à l'égard des opinions communes, ilest plus paradoxal en prétendant qu'elles « sont la règle des opinions saines pourvu qu'on les prenne à contresens »....
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Marcel Proust écrit : « Chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même. L'ouvrage de l'écrivain n'est qu'une espèce d'instrument optique qu'il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que, sans ce livre, il n'eût peut-être pas vu en soi-même. » (Le Temps retrouvé, éd. Pléiade, t. III). Après avoir commenté cette conception de la lecture, vous montrerez, à l'aide d'exemples précis (que vous pourrez emprunter aux moralistes ou au théâtre classique, aux lyri
peut retrouver en soi-même. Elle implique que le lecteur peut reconnaître dans le livre ce qu'il a ressenti ou observé,et Proust fait de cette reconnaissance la preuve de la vérité de l'oeuvre. Cette conception suppose donc quel'oeuvre exprime la généralité et postule une certaine identité de la nature humaine, dans sa destinée ou dans lescaractères individuels.b) Mais l'attitude du lecteur confirme-t-elle toujours l'observation de Proust? Sans doute implique-t-elle uneexpérience e...
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SAINT-EXUPÉRY: J'ai atterri dans la douceur du soir...
IV. - EXPLICATION a) C'est la liberté et le hasard de l'escale qui invitent Saint-Exupéry au repos et à la rêverie à la fois. Sans doutedispose-t-il de trop peu de temps pour s'attacher à une occupation quelconque : en tout cas, il se contented'examiner autour de lui.Son attitude est celle du répit, de la détente physique : je m'adosse. Mais l'observateur a bien choisi l'endroitpittoresque pour flâner : la fontaine, lieu de prédilection, dans les pays chauds, où l'on flâne, où l'on...
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« La légende est plus vraie que l'histoire », écrit Victor Hugo dans une de ses préfaces. A l'aide des textes de la Légende des Siècles que vous avez étudiés en classe, montrez comment Victor Hugo arrive à nous donner une impression de vérité tout en racontant des choses merveilleuses.
... on entend les gorgonesAboyer aux huit coins de ses tours octogones (132-133) La deuxième vision est celle, horrifiante, de la salle des chevaliers : Ils sont prêts ; chaque heaume est masqué deson crible ; Tous se taisent ; pas un ne bouge ; c'est terrible. (447-448) Dans aucun poème, Victor Hugo n'a plus insisté sur les détails de la réalité observée et n'a plus développé lefantastique, n'a mieux fait revivre le passé à l'aide de ses monuments. II. - ACTION DES PERSONNAGES La douc...
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La Bruyère et Saint-Simon
La Bruyère a fait la critique de ses contemporains sans être pour cela l'ennemi de son époque. La Bruyère n'est ni un ennemi de la société ni un adversaire du régime établi : c'est seulement un observateurcurieux et patient que sa situation, sa culture intellectuelle et son désintéressement disposaient à enregistrer avecplus d'impartialité les tendances sociales, les prétentions et les défauts des gens de toute condition. Les Caractèressont ainsi une satire discrète, non des individus (inter...
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En quoi le poète est-il à la fois semblable aux autres hommes et différent d'eux ?
> Le poète est bien supérieur aux autres hommes, par sa sensibilité, son ouverture d'esprit et sa créativité.Cependant il reste un être humain à part entière et utilise son écriture pour mettre en valeur des idées qui sontexprimées avec plus de force et d'intensité que par la prose. Nous allons donc voir maintenant que le poète estcompatible aux autres hommes. II) Le poète, un homme comme les autres. 1) Tout d'abord, le poète mange, dort et vit comme chacun d'entre nous. L'écriture de...
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Andromaque de Racine: Scène II - Acte II
dans l'abandon de Pyrrhus fait la part de ses responsabilités personnelles. Par un revirement brusque elle se justifie,oppose la fiancée d'autrefois à la femme délaissée d'aujourd'hui. Furieuse, aigrie, injuste dans sa souffrance, elleinculpe Cléone. Elle oppose à Pyrrhus, sarcastique et dur, Oreste, humble et tendre, inlassablement fidèle. Ellel'appelle alors, par un besoin quasi-animal d'affection, pour apaiser son cœur endolori, qui a besoin d'être réchauffépar un amour, quel qu'il so...
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La littérature au début du règne de Louis XIV : Boileau
Cependant, dans la satire sur les Embarras de Paris (VI) et le Repas Ridicule (III), sujets bourgeois et pittoresques,Boileau fait preuve d'un réalisme savoureux et goguenard, sachant fixer d'un trait des détails bien vus ethumoristiques : On a porté partout des verres à la ronde, Où les doigts des laquais, dans la crasse tracés, Témoignaient par écritqu'on les avait rincés. Les mêmes qualités mêlées à plus de fantaisie reparaissent dans le plaisant poème héroï-comique du Lutrin où sontrac...
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L'oeuvre de Molière
Molière ne représente le peuple (paysans, servantes) que d'une manière incidente ; il est au contraire le peintre dela haute société et de la bourgeoisie. La noblesse. Molière flétrit son inconduite en la personne de Dom Juan, le « grand seigneur méchant homme », fier,séduisant, impie, qui parjure tous ses serments d'amour et demeure cynique devant les ravages moraux qu'ildétermine ; il s'en prend à la fatuité des « petits marquis » en la personne d'Acaste, Clitandre, Oronte, les jeunesmonda...
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Racine et son oeuvre
Cela ne veut pas dire que l'action soit pauvre pour autant : au fond, les pièces de Racine sont aussi complexes quecelles de Corneille, mais leur complexité est d'ordre psychologique ; elles se développent par le jeu normal etréciproque des passions qui se précisent, s'accélèrent et se heurtent. Tout est suspendu à la déterminationpassagère ou décisive d'un personnage principal, à ses sautes d'humeur, à son amour, à sa rancune. Véhémence des passions. Cependant ces personnages...
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Bossuet
• Oraison funèbre de Henriette de France, veuve de Charles Ier (1669). Zèle et piété de la reine dans la prospérité ;sa constance dans les revers : avec un courage étonnant, elle affronte les dangers de mer et de guerre, stimule lesarmées royales ; vaincue et exilée d'Angleterre, elle s'ensevelit dans une sainte retraite. • Oraison funèbre de Henriette d'Angleterre, duchesse d'Orléans, fille de la précédente (1670). C'est moins unebiographie qu'un portrait plein de grâce que la mort vient...
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RACINE: Andromaque, acte IV, scène 5 (commentaire)
1) Vers 1356-1369 — Les preuves qu'Hermione a données de son amour dans le passé et dans le présent immédiat. 2) Vers 1369-1375 — Acceptation factice d'un mariage qui, cependant, la désespère, suivie d'une demande deremise. 3) L'explosion de fureur et la malédiction. Explication littérale : « Je ne t'ai point aimé, cruel? — Qu'ai-je donc fait? » Ces paroles sont un cri d'indignation et de détresse jailli du cœur devant un aussi soutenable mensonge. L'épithète «cruel » met l'accent sur l'att...