Catégorie : Français / Littérature
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Introduction à Dom Juan de Molière
comme un roman d'aventures; son caractère religieux est très marqué, et cela se comprend dans un pays où lareligion tient la première place en tout (voir l'admirable Relation du Voyage d'Espagne, de la comtesse d 'Aulnoy).Don Juan Tenorio, toujours accompagné de son valet Catalinon, séduit à Naples la jeune duchesse Isabelle en sefaisant passer pour son fiancé. Contraint ensuite de s'enfuir et ayant fait naufrage, il est recueilli par une ravissantebergère, Tisbée, dont il obtient les faveurs en...
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Commentaire littéraire de Dom Juan : ACTE I (Molière)
• Ce portrait a été annoncé clairement : « Tu ne sais pas encore quel homme est Don Juan ». Notez au passagequ'il y a aussi là l'annonce d'un de ces mots de nature dont Molière a le secret : « Oh! Quel homme! Quel homme!Quel homme! » (V, 2).• Ebauche de Don Juan :I) Un grand seigneur. 2) Un débauché. 3) Un incroyant. Remarquer que Molière, comme dans Le Tartuffe, faitd'abord parler de son personnage avant de le présenter. Ici, valeur particulière du procédé : non seulement lacuri...
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ACTE II - DOM JUAN DE MOLIERE (analyse)
Dans les LETTRES PERSANES (lettre 99) Montesquieu raille les caprices de la mode à Paris. Pour amuser, il procèdecomme Molière : Molière présentait l'élégance de Don Juan à travers les réflexions naïves de Pierrot (II, 1).Montesquieu, lui, utilise l'ignorance (feinte) de deux Persans venus à Paris.« Je trouve les caprices de la mode, chez les Français, étonnants. Ils ont oublié comment ils étaient habillés cetété; ils ignorent encore plus comment ils le seront cet hiver : mais surtout on...
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ACTE III de Dom Juan de Molière (analyse)
Les arguments.Ses arguments sont ceux du peuple (même si l'on peut opérer des rapprochements avec certaines idées deGassendi), et Molière les présente sous une forme et avec des images cocasses, comme les donnerait un hommesimple ayant du mal à s'exprimer. Les préambules même de Sganarelle sont ceux d'un homme du peuple en face deplus « instruit » (cf. les « J'ai pas fait tant d'études comme vous; j'suis pas allé aux écoles; j'mexprime mal, maisvous m'comprenez ; j'me suis dit avec ma p...
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DOM JUAN DE MOLIERE: analyse de l'ACTE IV de la pièce
II L'imprudence des voeux humains (l. 8-17).III Don Juan déshonore son nom (l. 17-29).IV Ce qu'est la vraie noblesse (l. 29-47).V Insolence de Don Juan et menaces de Don Louis (48-fin). Place de la scène. a Un nouveau trait odieux de Don Juan.cf. scène avec Elvire, scène du pauvre, scène de M. Dimanche. (43) (II,2) (IV, 3)Opposer la scène avec Don Carlos (III, 3). La noblesse de Don Louis montre que son fils a choisi le mal de lui-mêmeet non par l'éducation et l'influence familiale.b Un nouve...
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DOM JUAN DE MOLIERE: analyse de l'ACTE V de la pièce
La tirade donne l'impression d'un morceau d'auteur (Cf. le monologue de Figaro). On en critique la plausibilité à justetitre. Cette intrusion dé l'auteur est exceptionnelle chez Molière. L'analyse de l'hypocrisie. (cf. Tartuffe, II, 5). L'hypocrisie est a Un vice à la mode, ce qui justifie l'acharnement de Molièrecontre « le comble des abominations », et explique ses attaques contreles faux dévots (Tartuffe, Don Juan, Arsinoé),les faux savants(médecins),les faux raffinés (précieux), faux nobles...
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LA QUATORZIÈME (14e) SATIRE DE JUVENAL: LA VERTU DE L'EXEMPLE
Le philosophe Locke n'a pas manqué de les reprendre dans son opuscule sur l'éducation. « Ne faites point devant l'enfant, écrit-il, ce que vous ne voudriez pas qu'il fit par imitation. S'il vous échappe defaire quelque chose que chez lui vous considéreriez comme une faute, vous pouvez être certains que. pours'excuser, il se couvrira de votre exemple ; il s'en couvrira si bien qu'il ne vous sera pas facile de l'atteindre et de lecorriger sur ce point par des moyens efficaces. Si vous le p...
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LA CINQUIÈME (5e) SATIRE DE JUVENAL : LES AVANIES DU « CLIENT »
« Il considère comme au-dessous de lui d'obéir à un vieux client qui ose réclamer quelque chose, et qui est couchéquand il reste debout, lui ! — Les grandes maisons sont pleines de cette valetaille insolente. » Trebius n'a à sa disposition que quelque esclave d'Afrique, à la main osseuse et noire, « qu'on ne voudrait pasrencontrer vers minuit, quand on circule en voiture, le long des tombeaux, sur les pentes de la Voie latine ». Et c'esten rechignant que le personnel s'acquitte de son office,...
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BRAND D'IBSEN - ACTE PREMIER : SUR LA HAUTE MONTAGNE. ANALYSE DE LA PIÈCE
Ils se séparent. Ce paysan, nous ne le verrons plus. La courte scène est comme un prologue, destiné à donner uneimpression du paysage, et à fixer le caractère de Brand. Elle a probablement été imaginée par un caprice, ajoutéeaprès coup, c'est pourquoi elle est sans lien avec la fable. Mais elle est utile, et d'un bel effet à la scène.Resté seul, Brand aperçoit des gens, car le brouillard se lève. Ce sont les amis d'Ejnar et Agnès, qui leur disentadieu, comme on l'a vu dans le chant du « Brand ép...
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BRAND D'IBSEN - ACTE II : BRAND RESTERA DANS SA COMMUNE. Analyse de la pièce
Hé,... en voici un qui est bien digne de prendre part à l'oeuvre de salut !BRAND.Viens donc !EJNAR.Moi !AGNÈS.Va ! Je t'ai donné !Haut monte ma vue qui rampait.EJNAR.Avant notre rencontre, je me serais offert, et j'aurais avec lui dirigé...AGNÈS (frémissante). Et maintenant... ?EJNAR.Ma vie est jeune et chère ;...Je ne peux pas !AGNÈS (recule).Qu'as-tu dit là !EJNAR.Je n'ose pas !AGNÈS (criant).Oh ! désormais,Les trombes d'eau de la tempêtefont entre nous un océan !(à Brand).Je monte en barque,...
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ACTE III - LE SACRIFICE DU FILS. BRAND d'IBSEN
Précepte à observer, non pas,verbalement, mais dans la vie.AGNÈS (se jette â son cou). Où tu vas, pas à pas, j'irai !BRAND.A deux nul versant n'est trop raide. Cependant, le bonheur de Brand, au cours de ce troisième acte, est troublé par deux événements graves. L'un estla maladie de sa mère. Elle va mourir. Le moment est venu, où il veut faire tout pour assurer son salut. Il lui a faitrappeler la condition nécessaire : elle doit renoncer à la totalité de ses biens. Et il attend avec imp...
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ACTE IV - LA NUIT DE NOEL. BRAND D'IBSEN
Oh, pourquoi meurtrir la plaie Sans pitié, au plein de l'affre Ce que, dur, tu dis cadavre, c'est l'enfant, pour moi,encore. Ame et corps sont confondus ; je ne peux pas, comme toi, distinguer entre les deux,Alf, qui dort là sous la neige, est mon Alf là-haut au ciel !BRAND.Mainte plaie doit être ouverte pour que ton mal se guérisse.AGNÈS.Oui, mais sois patient au moins;... guide-moi sans me heurter.Soutiens-moi, affermis-moi ;parle-moi bien doucement. Toi de qui la voix puissantetonne dans les...
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LA COMPOSITION DU BRAND d'IBSEN - ANALYSE LITTÉRAIRE
grandissait en parlant ! », le monologue de Brand reconnaissant sa commune, la rencontre avec Gerd, qui s'éloignevers l'église de glace, et la ferme résolution de Brand de fuir la commune lugubre où les gens sont trop veules. Toutcela se retrouve, dans le même ordre, et avec les mêmes phrases typiques, dans le premier acte, qui était ainsi toutfait. Ibsen n'a eu qu'à le récrire en vers de quatre pieds, et à y ajouter, en manière de prologue, la première scèneentre Brand et un paysan rencontré su...
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LES PERSONNAGES DE BRAND CHEZ IBSEN
c'est ta vie jetée aux flots.Nul recours dans la détresse,nulle complaisance aux fautes,et si la vie n'y parvient pas,il faut accepter la mort Et Brand pratique réellement cette rigueur, avec elle aussi bien qu'envers tous, non journellement, parce qu'elle esttrop soumise pour y donner lieu, mais dans les grandes circonstances où elle serait tentée d'opposer une résistance.Le pacte, bien entendu, n'est jamais invoqué. La contrainte exercée sur Agnès n'est pas d'ordre juridique et formel,et leur...
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LA MÉTRIQUE ET LE STYLE DANS LE BRAND D'IBSEN
à la première scène du second acte du drame, on peut trouver jusque dans le dernier monologue du cinquième acteune soixantaine de vers qui sont puisés dans trois passages différents premier poème. Et j'ai déjà mentionné quel'épisode du « doigt coupé », inutilisé dans le drame, sera repris par Ibsen en 1867, dans Peer Gynt.Ibsen était pressé. Il était impatient de « sortir » enfin son oeuvre, tellement retardée par le changement de forme.On voudrait publier tout de suite un livre écrit pour expri...
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LA DIXIÈME (10e) SATIRE DE JUVENAL : PAS DE VOEUX IMPRUDENTS.
Et Sénèque lui-même, mort en 65, une quarantaine d'années avant l'époque où Juvénal devait commencer à écrire,que disait-il ? Quels conseils donnait-il à son ami Lucilius ? « Aborde, lui écrivait-il, au port d'une vie meilleure : les dieux te sont propices, mais non point comme à ceuxauxquels, avec un visage riant et serein, ils accordent de magnifiques infortunes, faveurs cuisantes et douloureuses,que justifient seuls les voeux qui les ont arrachés'... Sois sourd pour ceux qui t'aiment le...
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LA ONZIÈME (11e) SATIRE DE JUVENAL : LES JOIES DE LA FRUGALITÉ.
Aujourd'hui, les riches veulent du luxe dans tous les détails de leurs festins, et, sans meubles précieux, la chère laplus fine leur paraît fade. Persicus ne trouvera rien chez Juvénal qui rappelle tout cet apparat. Point de maître d'hôtel prestigieux, pointd'esclaves de prix : ce sont des fils de pâtres et de bouviers qui le serviront ; pas de chansons lascives ni dedanses plus qu'osées, exécutées par des filles d'Andalousie. Les divertissements seront d'une autre qualité : ils li...
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LES ORIGINES DE LA LÉGENDE DE ROLAND
épopées — composés au lendemain de la bataille des Pyrénées où périt Roland, il n'existe pas la moindre trace. Pasun poème, pas un fragment de poème, et, il faut l'ajouter, nulle allusion, chez aucun auteur, à aucun poème.Car c'est une lourde méprise d'invoquer, comme on l'a fait, le témoignage de la Chanson de Roland elle-même.Roland, au moment où la rescousse du roi Marsille marque à Roncevaux le 'début d'une nouvelle phase de la bataille,s'adresse à Olivier et l'exhorte à bien frapper.«...
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INFLUENCE DU « PORT-ROYAL » DE SAINTE-BEUVE
même signé Honoré de Balzac, n'a pas dû beaucoup nuire au succès et à la diffusion de l'ouvrage. Sainte-Beuve adû seulement regretter plus d'une fois que les articles de Vinet, au lieu de paraître dans une modeste revue suisse,n'eussent point paru dans une grande revue française.Nous n'allons point passer en revue tous les articles que les autres volumes et les éditions successives du Port-Royal ont successivement provoqués. Au fur et à mesure que les volumes se succèdent, il semble que le succè...
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LES DERNIÈRES ANNÉES DE SAINTE-BEUVE
ramasse toutes ses velléités « scientifiques » d'autrefois ; il les précise, — s'il ne s'agissait pas de l'auteur desLundis, on dirait : il les systématise ; — il ne se hasarde pas à formuler une « doctrine », mais il se décide àesquisser, à définir sa « méthode » ; pour satisfaire son infatigable curiosité d'épicurien intellectuel et moral, ils'autorise des exemples et des théories de ce jeune maître dont il avait si dignement salué les débuts ; et lui qui,jadis, avait si fortement...