Catégorie : Français / Littérature
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DIDEROT, Lettres à Sophie Volland
organisation de la lettre, on passe également du plus futile au plus grave ; des conditions météorologiques audouloureux problème de l'absence, du vide que tente de combler la relation épistolaire ou de l'ennui, de ce mal devivre que commencent à décrire les hommes de ce siècle. Tour à tour drôle ou plus grave, la lettre se réserve le privilège de peindre les autres et d'analyser le scripteur ; ce àquoi s'essaie, ici, Diderot. La description occupe un rôle majeur dans le genre de la corr...
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Journalisme et information
En effet, comment opérer un tri dans l'information ? Doit-on le faire en fonction du public, du journaliste ou de laconjoncture ? Comment évaluer l'intelligence du public, son aptitude à tirer parti de telle ou telle information ? Doit-on se mettre à sa portée ou à son niveau ? Prendra-t-on comme critère le public moyen, celui qui fait monter lescourbes de l'audimat, ce diktat du téléspectateur à peine moyen ?... Le rôle du journaliste n'est-il pas d'ailleursd'apprendre à voir et à réfléchir ?...
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Incipit des Confessions, livre I à IV, Rousseau.
façon très catégorique. Il utilise ainsi des phrases affirmatives, ne laissant pas de places à une potentielleopposition. D'ailleurs, la première phrase de cet incipit, « Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemples et dontl'exécution n'aura point d'imitateurs. » est claire, avec une ponctuation tranchante, c'est-à-dire le point ce quimontre encore une fois qu'aucune contestation est possible. Cependant, cela est faux, Saint Augustin par exemplea écrit son autobiographie entre...
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Le temps et l'espace dans Le Chevalier à La Charrette de Chrétien de Troyes
quadriller ou à baliser que l'on ne parvient jamais que par hasard à retrouver un endroit déjà une première fois ! Deux univers Dans La Charrette, il est clair d'emblée que l'espace est double : d'un côté, le royaume de Logres, le monde humain normal, où règne Arthur. De l'autre, le royaume de Gorre, la terre « d'où on ne revient jamais », le domaine dusurnaturel. Le passage de l'un à l'autre est marqué par le franchissement d'une rivière, signal fréquemment employédans les romans « bretons...
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La rhétorique dans Le Chevalier à La Charrette de Chrétien de Troyes
Argumentatio et persuasio L'usage de la rhétorique en effet ne se limite pas à l'emploi des tropes ; étymologiquement, la rhétorique est l'art deconvaincre, de persuader par le discours. Chrétien de Troyes, en brisant le cadre rigide du couplet d'octosyllabes àrimes plates, en empruntant à la langue latine, par le biais d'une imitatio qui n'a rien de servile, des structures de phrases complexes, se dote d'un efficace outil d'analyse grâce auquel son talent spécifique dans la descript...
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Le mythe de la « fin'amor »
.../... POINT DE CULTURE: Chevalier ou pas, Lancelot est quand même l'homme qui a cocufié le roi Arthur !Certes, il est valeureux, courageux, mais ce sans-peur n'est pas sans reproche. Fidèle serviteur à la cour,mandé par son souverain pour secourir la reine Guenièvre enlevée par des affreux, il finit par être infidèleà ses engagements. Car au terme de sa quête, retrouvant la belle, il ne trouve rien de mieux que detomber amoureux d'elle. Certes, la jeune femme mariée ne semble guère être e...
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La légende arthurienne
grandes fêtes où il porte couronne, avant qu'une « aventure », c'est-à-dire un événement sortant de l'ordinaire, nesoit survenue. Le défi de Méléagant constitue indubitablement une aventure de cette sorte, et comme tel, ilprovoque l'éclatement (momentané) de la cour arthurienne. Le mouvement centrifuge du roman Dès l'instant où Méléagant emmène la reine Guenièvre, et où la poursuite se déclenche, le cadre proprementarthurien s'estompe. Certes, Gauvain et Keu ne sont définis que...
- Le réalisme dans «Une partie de campagne» MAUPASSANT
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La vie est un songe (analyse)
Sans doute faut-il voir là l'influence des autos sacramentales. L'auto met en scène des personnages qui sont des allégories (le Monde, le Riche, le Laboureur, le Pauvre, la Beauté, sont par exemple les acteurs du Grand Théâtre du monde) ; ils incarnent les forces (le bien, l'orgueil, la sagesse) qui déchirent la création. III - SIGNIFICATION ET PORTÉE L'expression d'une inquiétude collective La vie est un songe est le miroir d'une crise de conscience, l'expression dramatique d'un mon...
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Le personnage de Sigismond dans La Vie est un songe de Calderón
180 / ILLUSION ET RÉALITÉ • 23 23. Toute la vie est un songe. Calderon ► Pedro Calderon de la Barca a écrit La Vie est un songe, drame en trois journées, en 1635. Cette pièce, d'où provient la citation ci-dessus, a été publiée à Madrid en 1636. Cette idée que la vie s'apparente au rêve, pure création du dormeur, est un thème de réflexion qui appar tient à la littérature universelle; la littérature de cette première moitié du XVIr sièc...
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Calderón
CALDERON 1600-1681 DANS son panthéon de l'Escurial, Philippe II commence à peine à se décomposer, lorsque Pedro Calderon de la Barca naît à Madrid avec le xvne siècle, d'une famille de vieux chrétiens originaire de la Montagne de Santander. Lope de Vega est dans tou te sa gloire. Il touche à peine à la quarantaine, et sa grâce imper tinente, sa pyrotechnie verbale, sa monstrueuse fécondité et ses turbulentes amours défraient...
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Prologue d'Antigone D'Anouilh
Antigone (1944) Jean Anouilh La pièce se joue dans un décor neutre. Le Prologue présente les personnages : Antigone, petite, maigre, morose et renfermée, Hémon, le fils de Créon, qui doit épouser Antigone, Créon, oncle d'Antigone et roi de Thèbes, chargé de la lourde tâche de condui re les hommes, Eurydice, la femme de Créon. Au lever de rideau, le corps de Polynice, le frère révolté d'Antigone, est laissé sans sépulture, avec interdiction à qui...
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Aragon
Louis ARAGON Fiche Auteur Poete,essayiste et romancier, surrealiste, resistant et communiste, Aragon incame les plus grandes &apes de la litterature du . XXe siècle. t'-` , ... t 4 Fiche Auteur Louis ARAGON Poète, essayiste et romancier, surréaliste, résistant et communiste, Aragon incarne les plus grandes étapes de la littérature du XXe siècle.
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Electre (Acte II, scène 10) - Giraudoux
répète la même structure syntaxique (« j'ai ») et donne ainsi à l'ensemble de ses répliques le ton péremptoire d'unevérité indiscutable. Obnubilation et aliénation L'emploi des mêmes formules basiques (« Me voilà » — « je sais » — « j'ai ») donne un caractère obsédant aux répliques d'Électre, comme si elle était cramponnée à une idée fixe. Cette crispation de la conscience aboutit d'ailleurs à la formule qui ne retient que deux termes considérés comme un absolu irréductible (« J'ai la justice...
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Électre (Acte II, scène 8) - Giraudoux
présenté comme un être ordinaire, remarquable par ses défauts physiques ou moraux, son tic (le petit doigt levé),voire ses tares (la barbe rebelle, le bégaiement). Comme si la démythification ne suffisait pas, Clytemnestre y jointla désacralisation. En faisant immoler « le bélier le plus bouclé », elle immole la virilité et le pouvoir d'Agamemnon.Avouant qu'elle s'est emparée du sceptre royal et qu'elle a occupé sa place sur le trône, elle exprime clairement ladépossession de sa souveraineté. Un...
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Electre (Acte II, scène 8) - Giraudoux
Les deux conceptions qui s'affrontent sont d'ordres radicalement opposés. Pour Égisthe, l'exigence de l'être doit êtrerelativisée. D'où la remise en cause d'une justice qui « consiste à ressasser toute faute, à rendre tout acteirréparable » et d'une vérité incertaine, car propre à un individu (« ta vérité, si elle l'est »). D'où la mise en garde contre le scandale suicidaire (« Un scandale ne peut que l'achever ») et une vérité nihiliste* (« Il est des vérités quipeuvent tuer un peuple,...
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Électre (Acte II, scène 6) - Giraudoux
Agathe exprime avec force ce qui a été prise de conscience, refus, puis révolte. Malgré les apparences, on estfort loin de l'habituel registre du vaudeville. L'aveu libératoire est celui d'un contexte dramatisé (« Électre m'adonné son courage ») et bien proche de la tonalité tragique, avec la mort comme perpective si cette libérationéchoue (« J'aime autant mourir »). Lorsque la jeune femme s'exclame « C'est fini, c'est fini », puis « C'est fait,c'est fait », elle révèle l'accomplissement d'un...
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Electre (Acte I, scène 11) - Giraudoux
Une seconde petite Euménide : Adieu, mirage de ma mère. ÉLECTRE : Vous pouvez vous dire au revoir. Vous vous reverrez. Clytemnestre se trouve face au fils qu'elle a exilé, dix-sept ans plus tôt, alors qu'il n'était qu'un tout jeuneenfant. Ce qui devrait et pourrait être une scène de retrouvailles va se transformer en une scèned'éloignement et de séparation où s'accomplit la fatalité. Au dialogue de la mère et du fils vient s'ajouterl'intervention d'Électre ainsi que celle des petites E...
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Le théâtre de Giraudoux
EXPÉRIENCES ROMANESQUES 541 Jouvet, Giraudoux inaugure sa carrière d'auteur dramatique. Dans L'Impromptu de Paris ( 1937). il assigne au théâtre, qui l'a rendu célèbre, la plus haute des missions. Art purificateur et civilisateur, le théâtre -selon lui -élève l'âme du public en lui ouvrant les portes de l'imaginaire, en lui donnant le sentiment du beau. L'État devrait donc subventionner le théâtre. Surtout, refusant la bassesse et la...
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Livre I (Préambule, p. 43) - Confessions - Rousseau
L'avènement de la vérité Proclamé sur un ton emphatique (« trompette du Jugement dernier », « souverain juge »), l'avènement de la véritérepose sur une présentation (« voilà ce que [...] ce que [...] ce que ») marquée par le champ lexical de latransparence (« montrer [...] dévoilé ») : l'auteur recherche une parfaite coïncidence entre l'être et le paraître : « j'ai dévoilé mon intérieur ». La revendication d'une franchise totale Contrairement aux autres hommes, Rousseau, qui n'a jamai...