Catégorie : Français / Littérature
-
Dans le récit autobiographique, à quoi serti l'aveu ? Pour répondre à cette question, vous vous appuierez sur des exemples précis tirés des livres I à IV des Confessions.
pour s'exprimer, particulièrement quand il s'agit de dire son amour ou son désir (voir la scène avec Mme Basile, le «roman » avec Mlle de Breil et l'idylle des cerises avec Mlle Galey). Par rapport à cet embarras, l'écriture apparaîtcomme une revanche prise sur le naturel et sur les circonstances : l'aveu écrit surmonte les embarras de la parole,c'est une parole qui se libère, s'affranchit du poids de tout un passé de mutisme.Une composition dramatisée. Dans la composition de son récit, Rousseau...
-
Un paysage alpestre et sauvage Livre IV, Folio (Gallimard), pp. 227-228 - LES CONFESSIONS DE ROUSSEAU
L'absence de pittoresque. Rousseau néglige le pittoresque dans la caractérisation du décor: s'il y a précision dans lalocalisation (les noms propres de lieu singularisent le souvenir; « Chambéry» / «le Pas-de-l'Échelle» / «l'endroitappelé Chailks »), les adjectifs descriptifs sont limités et très courants ( «beau », « belle », « grand », «petite », «gros », « haut », « noirs », « bleue »; deux adjectifs un peu plus singuliers : « unie» au sens de « régulière » ; «claire » au sens de « clai...
-
L'Enfer Est Tout Entier Dans Ce Mot: Solitude
Dans notre société où la vie active du monde du travail et le contact avec les autres prédominent, on peut voir la solitude comme le pire châtiment oucomme le plus étrange comportement venant d'un homme.D'ailleurs, selon Victor Hugo : " L'enfer est tout entier dans ce mot : solitude." Cette affirmation personnelle très péremptoire est écrite ici telle unedéfinition qui signifie que la solitude est une souffrance absolue, qu'il n y a pas pire car il ne peut exister pire que l'enfer.J'expliquerais...
-
Lecture analytique d'une charogne
Une Charogne , Baudelaire Provenant du recueil intitulé Les Fleurs du mal, Une Charogne , est un texte descriptif et lyrique peignant la découverte d'un cadavre en décomposition, par deux personnages (l'énonciateur et sa compagne). Cette description, de l'ordre de l'horrible et du macabre, permet à l'énonciateur, à la fin du poème, de s'adresser à lafemme aimée pour la mettre en garde sur le temps qui passe et sur la tragique destinée de celle-ci. Il est intéressant de relever la métaphore d...
-
Lecture Analytique De L'Art Poétique De Verlaine, Jadis Et Naguère
Prends l'éloquence et tords-lui son cou! Tu feras bien, en train d'énergie, De rendre un peu la Rime assagie. 24 Si l'on n'y veille, elle ira jusqu'où? Ô qui dira les torts de la Rime? Quel enfant sourd ou quel nègre fou Nous a forgé ce bijou d'un sou 2a Qui sonne creux et faux sous la lime ? De la musique encore et toujours! Que ton vers soit la chose envolée Qu'on sent qui fuit d'une âme en allée 32 Vers d'autr...
-
Les Confessions - Jean-Jacques Rousseau - Rencontre avec Mlle de Warens
avantages sont nuls. L'adolescent ignore son pouvoir de séduction. Il redoute la rencontre ( « terrible audience», l.18-19, nous montre que l'adolescent la voit par avance comme une séance de tribunal), il a peur d'être jugé (etcondamné).Le point de vue rétrospectif de l'adulte. Marquée par la ponctuation (les trois points après «je lui parle», l. 21),l'autre interruption dans le déroulement du récit correspond à une mise en perspective différente. La rencontre estenvisagée du point de vue du n...
-
ROUSSEAU dans la Confessions: L'euphorie de la liberté Livre Il, Folio (Gallimard), pp. 79-80
les airs», «le vaste espace du monde», «l'univers ») par un mouvement d'expansion irrésistible. Les limites du monde s'effacent en même temps que celles de l'être : tout puissant ( «pouvoir tout faire »), ne rencontrant aucune résistance (« atteindre à tout»), le moi s'épanouit dans un envol euphorique ( «m'élever et m'envoler dans les airs»). Cet envol est une image concrète d'un rêve de puissance, dans un monde pouvant tout contenir; car l'espace est doublement plein...
-
Les livres II, III et IV des Confessions de Rousseau
Protecteurs et protectrices. Le hasard lui fait rencontrer plusieurs personnalités qui veulent l'aider. On retiendra trois figures protectrices, valorisantes: — L'abbé Gaime (un des deux modèles du «vicaire savoyard »), par ses leçons apporte à Jean-Jacques, serviteurchez Mme de Vercellis, une certaine stabilité intérieure : Dans l'ordre successif de mes goûts et de mes idées, j'avais toujours été trop haut ou trop bas, [...] tantôthéros et tantôt vaurien. M. Gaime prit le soin de me mettre à...
-
-
Le premier Livre des Confessions de Rousseau
d'Ulysse son époux). La seconde et ultime rêverie concerne la vie modèle de Jean-Jacques, citoyen artisan àGenève, où l'écrivain, sur un mode imaginaire, réinscrit son histoire personnelle dans celle, idyllique et stable, de lalignée familiale : J'aurais passé dans le sein de ma religion, de ma patrie, de ma famille et de mes amis, une vie paisible et douce. (p.78) — Contrastant avec ces deux rêveries idéalisées, la réalité vécue — celle initiale de la naissance et celle ultimede la fuit...
-
Rousseau et l'invention de l'autobiographie dans les Confessions
valeur de l'intériorité : Dans quelque obscurité que j'aie pu vivre, si j'ai pensé plus et mieux que les rois, l'histoire de mon âme est plusintéressante que celle des leurs. (Préface dite de Neuchâtel, Pléiade, p. 1150) Sa richesse intérieure mérite ce travail d'introspection, et mérite donc l'attention du lecteur.La dimension rétrospective. « Récit rétrospectif » (rétrospectif signifie « qui regarde en arrière dans le temps »),l'autobiographie est différente du journal intime, genre littérair...
-
Analysez et commentez ce jugement de René Bray : « La Fontaine se sert bien aussi des animaux pour personnifier les vices et les vertus. Mais cette personnification est très différente de l'identification à la manière d'Ésope. »
les types de forces. On retrouve chez La Fontaine toute une tradition qui correspond à l'héritage de l'Antiquité et du Moyen Âge ; mais ilne se contente pas de réutiliser des masques déjà portés, car il joue justement sur l'attente du lecteur et sur les clichés symboliques. Aux portraits isolés il préfère la confrontation des vices et des vertus dans une vision qui, loind'être manichéenne, mélange les règnes, les qualités et les défauts, ces derniers étant les plus nombreux, car il y...
-
L'incipit de La Condition humaine de Malraux
pas sans hésitation comme le montrent les phrases interrogatives (« Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire ?Frapperait-il au travers ? »), ni sans angoisse (« L'angoisse lui tordait l'estomac »), ce que montrent encore lesnombreuses répétitions (« Combattre, combattre »). Sa conduite n'est pas celle d'un assassin classique. Tchen, eneffet, aimerait presque être surpris comme l'indique la mention « ennemis qui se défendent, ennemis éveillés ».D'autre part, la répétition du verbe « devoi...
-
LES FEES Charles Perrault
malheureux du sort de la cadette. Plus efficace encore, à la ligne 5 « comme on aime naturellement » estl'attestation par le narrateur d'une inclination fâcheuse mais courante. C'est aussi une façon d'ancrer le récit dansune réalité courante, proverbiale ; de quitter cet ailleurs merveilleux et introuvable pour sonder et explorer lemécanisme de nos attirances et de nos préférences. Il prend un malin plaisir à faire entendre la mère et ainsi à ladiscréditer : paroles explosives...
-
RUY BLAS (ACTE 4 SCENE 2) - HUGO
position sociale et sa véritable identité. L'habit seul ferait-il le personnage ? La situation dramatique représentée ici par Don César rend ses vertus multiples au personnage de bouffon qu'il incarne avec autant de verve que de brio, Un personnage original Le drame restitue son rôle au bouffon, emploi inconcevable dans la tragédie classique mais qui avait retrouvé dans ledrame shakespearien, comme dans les traditions médiévales, toute sa valeur scénique. L'aspect bouffon de Don Césa...
-
Alfred de Musset, Lorenzaccio (1834), Acte IV, scène XI
vous, Seigneur ? » peut être entendu comme l'expression d'une inquiète sollicitude alors que c'est en fait laprécaution du meurtrier devant la victime. Plus haut, il avait détourné par des réponses évasives la curiositéd'Alexandre : « Pour aller voir mon frère, qui est malade, à ce qu'il m'écrit. » Le vocabulaire, le ton, le rythme mêmede la phrase donnent un ton naturel parfaitement simulé à cet échange entre le duc et Lorenzo. Celui-ci se montreainsi parfaitement maître de lui...
-
Alfred de Musset, Lorenzaccio, acte III, scène 3 (extrait).
Par ailleurs, le présent prend sa valeur générale sous la forme des maximes : « Qu'importe que la conscience soitvivante si le bras est mort » et « un chien est un ami fidèle. » Enfin, les derniers verbes « tout ce que j'ai à voir » et« je suis perdu » opposent vigoureusement le « moi » du personnage avec le monde qui l'entoure. Pour Lorenzo, iln'y a plus de futur possible. — Le double registre du ton et du vocabulaireLe lexique comme l'énonciation révèlent le caractère pathétique de ces paroles...
-
-
Victor Hugo, Hernani : Acte IV, scène 2, vers 1481 à 1514 - Littérature
Le drame romantique • Un monologue/discours D'une longueur inusitée au théâtre (il dépasse même celle, contestée par Hugo, des grands monologues du théâtreclassique), il s'explique par le moment prolongé d'une expectative dramatique - l'attente d'une élection - pendantlaquelle le Roi court quelque danger, puisque les conjurés se rassemblent contre lui. Ce monologue permet audramaturge une réflexion sur la nature de deux pouvoirs : l'un dynastique (le Roi), l'autre électif (l'Empereur). Il allied...
-
Appliquez au drame romantique que vous avez étudié cette appréciation d'A. de Vigny (extrait de la Lettre à Lord***) : « Écoutez ce soir le langage que je pense être celui de la tragédie moderne : dans lequel chaque personnage parlera selon son caractère et, dans l'art comme dans la vie, passera de la simplicité habituelle à l'exaltation passionnée, du récitatif au chant. »
Tous les registres y compris la trivialité Hugo ne recule pas devant le terme qui aurait sans doute, comme il l'exprimera dans Réponse à un acte d'accusation en 1854, irrite Vaugelas (l'un des fondateurs de l'Académie française qui contribua à établir le bon usage de lalangue). On retrouvera dans Lorenzaccio un mélange des genres qui s'exprime par tous les registres du langage verbal que parfois la gestuelle confirme et prolonge. Le comique de farce n'est pas absent de la scène 5 de l'...
-
Ronsard: « Doux desdains, douce amour d'artifice cachée… »
flamme, le premier voulant convaincre le second de la vérité de ses sentiments alors que la femme aimée joue un jeucruel avec son amant. Nous pouvons retrouver dans ce texte la tradition de l'amour courtois où la femme aiméeimpose des tourments à celui qui prétend la séduire, comme nous le voyons notamment dans Le chevalier à lacharrette de Chrétien de Troyes. A la lumière de ceci, nous pouvons lire ce texte soit comme un exercice de style,ou un énonciateur topique prend la parole pour conv...
-
Alfred de Musset - "André del Sarto" - Acte Premier Scène première
l'ambiguïté des formules de Musset. En effet, l'homme « descend d'une fenêtre » mais comment ? Saute-t-il ?Se laisse-t-il glisser ? Y a-t-il une échelle, un escalier ou des plantes ? Autant de questions qui demeurentsans réponse et qui laissent à croire qu'effectivement Musset n'a pas conçu son texte d'abord pour la scène.De plus, pour ce qui est de la désignation des personnages comment justifier cette appellation « l'homme » ?Cela signifie-t-il que jusqu'à la fin de la pièce, le voile ne sera...