Catégorie : Dictionnaire
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tête, j'ai consulté d'autres sources sur les conditions qui régnaient dans les fourgons à bestiaux
à destination des camps de l'Opération Reinhard, à la fin de l'été 1942.
Ester etBronia auraient titubéhorsduwagon jusqu'à la« zone deréception ». Là,ilsauraient entendu unofficier allemand, peut-êtremêmelecommandant ducamp, Wirth, faireson discours habituel:qu'ils avaient étéamenés iciuniquement pourun« transfert » etque, pour des raisons d'hygiène, ilsdevaient prendreunedouche etêtre désinfectés avantd'être envoyés vers leurprochaine destination. QueShmiel ouEster aitpu lecroire, ilest bien sûrimpossible de lesavoir ;mais sachant qu'ilétait prêtàcroire, troisansplu...
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travaillé pour Oncle Shmiel.
Stas avait alors étéjeté dans unecellule delaGestapo etbattu pendant deuxjours. Lorsqu'il était finalement rentré,ilétait tellement méconnaissable quesafemme s'étaitévanouie. Peu de temps après,craignant poursavie, Stas Latyk avaitdisparu danslaforêt. Lydia, samère et son frère, Mikhailo, avaientapprisplustard qu'il avait rejoint lesRusses etqu'il était revenu à Bolekhiv aprèslaguerre, maisàce moment-là safamille étaitpartie enAmérique etpour une raison quelconque, parcequelemonde étaitcequ'il é...
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Assis seul dans un box au fond du Black Iron Burger Shop de la 5e Rue Est, Perrini essuya les dernières
traces de hamburger et de rondelles d'oignon frites sur ses lèvres et étira paresseusement les bras.
— Tant quetume tiens endehors deceque tufais, jem’en cogne, répliqua Perrinienluilançant unregard glacial. L’instant d’après,lesourire aveclequel ill’avait accueillie avaitréapparu. — Ilfaut que jeretourne auboulot. J’aiune montagne dechoses àfaire. Elle pritson sacetse leva. — Profite dupetit cadeau, ditPerrini enindiquant lesac. Yen aencore plein,làd’où çavient. Il lui adressa unclin d’œil, attrapa sonverre etlevida. Quand ille reposa, Linaavait déjàfranchi laporte. Vingt minutes plustard, Per...
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retrouver sa pareille, il faudrait aller à plusieurs milliers de kilomètres vers le nord, près du bassin amazonien.
Nous ignorons lanature vierge, notrepaysage estostensiblement asserviàl’homme ; parfoisilnous paraît sauvage, non point qu’ilsoitréellement tel,mais parce queleséchanges sesont produits surunrythme pluslent(comme enforêt) ou encore –dans lesmontagnes –parce quelesproblèmes posésétaient sicomplexes quel’homme, aulieu deleur donner une réponse systématique, aréagi aucours dessiècles parune multitude dedémarches dedétail ; lessolutions d’ensemble quilesrésument, jamaisnettement vouluesoupensées com...
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l'amour, le rouge pour le désespoir, le noir pour le deuil.
et moi. Chacun denous amenait cinquante hommes.Nousnousassociâmes etnous réussîmes. Nousarrivâmes bientôtà l’embouchure del’Igarapé SãoThomé. Là,nous trouvâmes touteunepopulation abandonnée etsombre : desvieillards abrutis, desfemmes àpeu près nues, desenfants ankylosés etpeureux. Lesabris unefoisconstruits etlorsque toutfut prêt, jeréunis monpersonnel ettoute cettefamille, etleur dis : « Voici la boia pour chacun –cartouche, seletfarine. Dans macahute, iln’y ani pendule, nicalendrier ; letravai...
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qu'elle s'y enferme.
26 En cetout début dematinée, l’avenueMatignon sommeillait encorederrière sesfaçades haussmanniennes. Devantleporche d’entrée delamaison Christie’s, despigeons picoraient dansle caniveau. Yvansortitdelastation « Franklin D.Roosevelt », unemallette àla main. Ilavait satête des mauvais joursetpressa lepas après avoirconsulté samontre. Cinqminutes plustard, lesdiodes d’activité deson ordinateur debureau s’affolaient, ledisque durgrattait, lesystème amorçait son démarrage. Ils’accordait uneheure pou...
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-- Je l'ai.
27 Nous étions deretour àla case départ. La Mouche –pardon, Scrape, ouTorres, ouTête deNœud, comme vousvoudrez –avait disparu. La Torche –en réalité BillyNoyes, ditBooster –était enréanimation àScripps Mercyavecungros tube dans le gosier. Lereste desfrères motards gisaitenhibernation définitivesurdes plateaux d’aluminium delamorgue. Nous avions aussiunshérif adjoint mortquin’avait sûrement pasimaginé auréveil quecette journée serait sa dernière. Et surtout, nousavions untas dequestions sansrépon...
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illusion inverse de celle de New York, c'est la nature ici qui revêt l'aspect d'un chantier.
IX GUANABARA Rio estmordu parsabaie jusqu’au cœur ;ondébarque enplein centre, comme sil’autre moitié, nouvelle Ys,avait été déjà dévorée parlesflots. Eten un sens c’est vraipuisque lapremière cité,simple fort,setrouvait surcetîlot rocheux que le navire frôlaittoutàl’heure etqui porte toujours lenom dufondateur : Villegaignon. Jefoule l’Avenida Rio-Branco où s’élevaient jadislesvillages tupinamba, maisj’aidans mapoche JeandeLéry, bréviaire del’ethnologue. Il ya trois centsoixante-dix-huit anspres...
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Introduction
Tentons un examen rapide : comment s'appelait donc le peuple qui vivait en France avant qu'il y eût la France ?
défiler lesunes après lesautres toutes lesfigures lesplus classiques quienformaient lagalerie, pourrevisiter le tout, mythe aprèsmythe enquelque sorte,etredonner àl’ensemble unsens général différent. L’enjeu del’entreprise n’estpasmince : ils’agit d’essayer deproposer auxFrançais unehistoire quisoit adaptée à notre temps. Detenter ensomme, àl’ombre desgrands historiens, unepremière histoiredeFrance àl’usage des citoyens duxxie siècle. Sans doute quelques-uns trouverontcetteidéeparadoxale. Pourq...
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Il rugit, bondit sur ses pieds et se précipita vers Navarro.
49 Sur leplancher debois verni deson pool house enstuc etcarreaux deterre cuite, lemonstre fouillaitles tréfonds deson esprit, enquête deréponses. La journée nes’était pasbien passée. Il avait perdu unhomme. Neluien restaient quedeux danssagarde rapprochée. Sacible avait disparu, et il ne voyait pasdutout comment ilallait retrouver latrace decequ’il cherchait. Il lui faudrait uneillumination. Une épiphanie. L’herbe duPéruvien aveugledevraitl’aider.Comme toujours. Il fallait qu’iltrouve Reilly,ma...
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Marion nappait de miel ses tartines grillées en attendant que son thé refroidisse.
Le commandant demandalesilence. — Une quinzaine dejours séparent lesdécès delapremière etde laseconde victime.Leprocessus de décomposition neme permet pasd’être aussiaffirmatif danslesdeux cas,mais lacause delamort semble identique : toutlaisse àpenser qu’elles ontsubi lesmêmes sévices. — Je m’endoutais. Continuez. — Les lésions osseuses etles écrasements viscérauxmontrentquel’ons’est acharné surlescorps au fur etàmesure deleur enfouissement. Pouryparvenir, votreclient devait êtresacrément costa...
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-- Ils ne les conduiront pas aux urgences, fit remarquer David.
— Qu’est-ce quetuvas faire ? Je ne voyais paspourquoi ilme posait cettequestion. — C’est monfils,qu’est-ce quetucrois ?Ilvivra avec nous. — Formidable. Tuauras sûrement desproblèmes depaperasse àrégler, tudevras faireuneanalyse de sang pourétablir lelien depaternité… Ilya toute uneprocédure àsuivre. Legosse ade lafamille quipourrait s’opposer àce que tuleprennes ?Les parents deMichelle viventencore ?Ça peut devenir délicat,cegenre d’histoire. Quand jel’avais interrogée, àl’hôtel, Michelle avaitr...
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Durango, vice-royauté de Nouvelle-Espagne
(Mexique actuel), 1741
Alvaro de Padilla se retrouva paralysé de frayeur quand ses visions disparurent et que ses yeux fatigués
recommencèrent à voir normalement.
exceptionnellement bonne.Lemiracle serépéta deuxannées plustard, quand larégion souffrit depluies diluviennes. Lemême remède vintàbout dufléau etlaréputation d’Eusebiograndit.Enmême temps, des portes s’ouvrirent peuàpeu. Des portes qu’ilaurait mieux valugarder fermées. Lorsque lesIndiens, méfiants àl’origine, commencèrent às’ouvrir àlui, Eusebio seretrouva aspiréplus profondément dansleurmonde. Cequi avait débuté comme unemission setransforma enun voyage de découverte exemptdumoindre préjugé. Il...
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où allaient les choses, a quitté la gare de Salonique le matin du 14 mars 1943, un dimanche).
mon permis d'Etatpourfaireducommerce mesera retiré, etaussi quejesuis leseul Juifdu comité commercial denotre communauté àavoir unpermis pouruncamion. Je ne vais past'écrire unelettre pleurnicharde surlafaçon dontj'aipu, jusqu'à présent, avoir un permis, etjesuis lechef defamille dansunebelle maison, etj'ai quatre fillessuperbes et bien élevées, neme laisse pasradoter là-dessus, jeveux simplement continueràtravailler etne pas être unfardeau pourquique cesoit. Par conséquent, commejesais qu'u...
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enfants étaient impeccablement habillés, les enfants avaient toujours de très jolis vêtements.
J'AI quelques photosàvous montrer, ai-jeditàAnna. Pour aiguillonner sessouvenirs, j'avaisapporté monclasseur devieilles photos defamille, celles que j'avais apportées aussiàSydney. Maisaprès Sydney – après queBoris Goldsmith avait plissé lesyeux devant laminuscule photodeShmiel, EsteretBronia, en1939, etdit avec un soupir, Je ne les vois pasbien – j'avais apprismaleçon etfait agrandir touteslesphotos queje possédais. Àprésent, mêmeleplus petit instantané dema collection avaitatteint lataille d...
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quelques idées assez vagues mais toujours très ancrées.
chef estsans limites. Passons surlesinitiatives personnelles desflagorneurs, ilyen asous touslesrégimes. Souvenons-nous desmoyens officielsmisauservice delapropagande : le« catéchisme impérial »ordonneaux curés d’enseigner auxouailles, entreautres grands principes théologiques etsacrés, « ledevoir d’obéissance » envers l’Empereur etsa politique. Lesbulletins delaGrande Arméequichantent lestriomphes del’Aigle indomptable sontlusdans lesécoles, surlesscènes etdans lesprêches, aveccette obsession d...
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Il y a une pièce dans l'appartement de Shlomo Adler à Kfar Saba que je considère en secret
comme le Siège mondial de Bolechow.
d'elle assise, danssonchemisier àrayures, surl'étendue désoléedeson grand lit. Et parce qu'elle l'aimait bien– enpartie parcequec'est unhomme grandetbeau, avecde magnifiques yeuxambrés etun grand sourire, àla fois imprévisible etcharmant ;en partie parce que,comme ellemel'avait ditunjour, saphoto sombre d'unvieux Juifsolitaire assisdans la grande synagogue deL'viv, qu'ilavait prise aucours denotre premier voyagedeuxansplus tôt, avait ravivé dessouvenirs merveilleux pourelledeson enfance danslemo...
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dans son testament, avait écrit, Si un de mes enfants ou de mes petits-enfants sortait de la
confession juive, il ne toucherait pas un penny de mon argent durement gagné.
Ewa aajouté, Elleditque c'était vraiment agréabledevous rencontrer etqu'elle vaappeler Meg pour lelui dire. Aucun desautres survivants quenous avions rencontrés n'avaitparléaussiouvertement de l'angoisse psychologique qu'ilsavaient éprouvée àla suite deleurs épreuves pendantlaguerre, et j'avais enviededire quelque chosequiréconforterait Klara.J'aiditàEwa, Dites-lui quenous sommes trèsreconnaissants, dites-luiquechaque petitechoseestimportante etadu sens pour nous. Parexemple, cequ'elle nousadit...
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appartenu autrefois - j'ai cherché sur le sol une grosse pierre et, une fois trouvée, je l'ai placée
dans le creux où les branches de l'arbre se rejoignaient.
SalamonGROSSBARD Bolechow, 1908-Sydney, 2004 BobGRUNSCHLAG Bolechow, 1929-Sydney, 2004 DyziaRYBAK, néeLEW Bolechow, 1923-Minsk, 2004 Solomon(Shumek) REINHARZ Bolechow, 1914-BeerSheva,2005 Marilyn TEPPER, néeMITTELMARK New York, 1929-Chattanooga, 2006 Note del'auteur Les événements rapportésdanscelivre sont vrais. Toutes lesinterviews formellesontété enregistrées envidéo etpresque touteslesautres conversations, ycompris lesconversations téléphoniques, ontétésoit enregistrées parl'...
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avec son appareil photo et j'ai profité de la pause dans la conversation pour annoncer à Malcia
que Matt venait d'être classé parmi les dix meilleurs photographes de mariage du pays.
La tristesse pesaittoujours, deuxjours plustard, quand noussommes allésàHaïfa pour prendre desphotos deJosef Adler. Nous avions passélapremière moitiédecesamedi chezElkana pouruneautre réunion familiale gigantesque, undéjeuner auquelunplus grand nombre encorequeladernière fois, semblait-il, decousins germains, decousins audeuxième ettroisième degré,avaient puvenir. Cette fois,lasœur d'Elkana, Bruria,étaitvenue deHaïfa. C'était unefemme àla charpente délicate, auxcheveux noirscoupés àla page. E...