37 résultats pour "shmiel"
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travaillé pour Oncle Shmiel.
Stas avait alors étéjeté dans unecellule delaGestapo etbattu pendant deuxjours. Lorsqu'il était finalement rentré,ilétait tellement méconnaissable quesafemme s'étaitévanouie. Peu de temps après,craignant poursavie, Stas Latyk avaitdisparu danslaforêt. Lydia, samère et son frère, Mikhailo, avaientapprisplustard qu'il avait rejoint lesRusses etqu'il était revenu à Bolekhiv aprèslaguerre, maisàce moment-là safamille étaitpartie enAmérique etpour une raison quelconque, parcequelemonde étaitcequ'il é...
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A mesure que les requêtes d'argent se faisaient plus véhémentes, les références faites par
Shmiel aux « troubles » devenaient plus stridentes.
Si seulement lemonde étaitouvert etque j'étais enmesure d'envoyer uneenfant enAmérique ou enPalestine, ceserait plusfacile, puisque lesenfants coûtent aujourd'hui beaucoup d'argent, particulièrement lesfilles... Dieu bien-aimé devraitseulement accorderquelemonde soitpaisible, parcequ'ilest,à présent, complètement assombriparlesnuages. Onvitdans uneterreur constante. Ne soyez pasbroyges yiddishpour« encolère » avecmoi,mestrèschers, parcequejevous écris toutes ceslettres danscette veine pess...
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La plus ancienne photo connue de Shmiel est celle où il est assis dans son uniforme de l'armée
autrichienne, à côté de cet autre homme, debout, dont l'identité semblait destinée à rester un
mystère.
Cushman étaitlenom dejeune filledelamère dema mère ;Stanger étaitlenom dejeune fille de lamère demon père, Kay,etde ses sœurs, Sarah,celleauxlongs ongles rouges, etPauly, l'auteur detant delettres. L'original delaphoto deShmiel entemps deguerre étaitdans cesboîtes, maisj'avais gardé pour moi-même uniquement lacopie durecto, del'image elle-même. C'étaitcettephotocopie que j'avais ensuite prisepourlacoller dansunalbum devieilles photos defamille quiformaient la base decequi allait devenir lesarc...
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parente à elle qui, étonnamment, était assez âgée pour avoir connu mon grand-père quand il
vivait encore dans la ville ; un homme qui avait été le voisin de Shmiel.
heureux, autrefois, d'entendre certaineshistoiresinlassablement racontées. Debbie m'aditque sonmari etsa fille nous rejoindraient plustard. Elleadit çaavec unfort accent australien auqueljem'habituais àpeine – ouplutôt jem'habituais àpeine àl'idée que des Juifs pussent avoirl'accent australien. Naturellement, noussavions qu'iln'yavait pasun pays aumonde quin'ait passesJuifs, maiscette connaissance abstraiteétaitenquelque sorte très différente dufait d'être confronté àla réalité deces gens. Làoù...
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Stefan et Ulyana, n'était pas, contrairement à ce que j'avais cru, celle dans laquelle Shmiel et sa
famille avaient vécu et d'où ils étaient partis pour leurs morts, quelles qu'elles aient pu être.
Le quadruple non était, comme j'allaislecomprendre aucours decette journée, unedeses réactions habituelles quandelleétait agacée parlesimprécisions desautres. Leton desavoix était ferme etsans humour. Pas uncafé, jesuis désolée, a-t-elledit.Nous n'avions pasde cafés. Tout lemonde ari et j'étais incapable dedire sic'était àpropos del'irritation deMeg oude l'absurdité qu'unpetit shetl comme Bolechow aitpu avoir quelque chosecomme uncafé. J'ai connu Frydka toutemavie, m'a ditMeg. Ladernière foisque...
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ses descendants, depuis son fils jusqu'à son arrière-arrière-petit-fils, mon grand-père,
Susannah arépondu rapidement. « Lagrande nouvelle ! ! ! », c'étaitqu'elle avaitappelé M. Rosenberg ouplutôt qu'elle avaitparlé àson fils,etqu'ils avaient arrêtéunedate pour notre rencontre – ma première et,jepensais alors,sansdoute, dernière rencontre avecunJuif de Bolechow quipourrait medire quelque chose,n'importe quoi,surcequi s'était passéavant, pendant ouaprès laguerre. Ladate arrêtée étaitledimanche 11mars. J'iraisretrouver Susannah àson appartement aucentre-ville etpuis nous irions envoit...
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Matt voulait savoir ce qu'on ressentait, quelle était l'atmosphère dans la ville au cours de ces
journées qui ont suivi la première Aktion.
Cela nelaissait queShmiel qui,quoi qu'ilaitpu luiarriver jusqu'en 1944,étaitalors àdes années-lumière, semblait-il,dumonde de1939, lorsqu'il écrivaitleslettres oùl'on pouvait encore, c'étaitmonimpression, entendresavoix :fière, désespérée, dictatoriale,amère,pleine d'espoir, épuisée,troublée. Qu'était-il arrivé,essayais-je deconcevoir enécoutant les Australiens, àOncle Shmiel ? Jack pensait, avait-ildit,qu'il avait étéarrêté aucours delaseconde Aktion, puisque plus personne nel'avait revuensuite...
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laquelle nous appartenions.
puis àl'intérieur, etilétait temps dedire lesprières pourlesmorts. Il est impossible de prier pourlesmorts sivous neconnaissez pasleurs noms. Bien entendu, nousconnaissions Shmiel : en dehors detout lereste, c'était leprénom hébraïque demon frère Andrew. Et,nous lesavions, ilyavait eu Ester — pas « Esther », comme jel'ai découvert parlasuite —lafemme. D'elle,jen'ai pratiquement riensupendant longtemps endehors deson prénom et,plus tard, deson nom dejeune fille, Schneelicht, que j'ai euleplai...
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drôle à part entière, une histoire qui est régulièrement racontée pour éclairer ou peut-être
préserver un certain aspect de la personnalité de mon grand-père décédé.
Et l'on nesait vraiment jamais.Ilya peut-être quinzeans,mon plusjeune frère,quiétait alors assistant pourlescostumes pourlesfilms deWoody Allen,cherchait destissus dansune boutique maléclairée, unendroit rempliderouleaux detissus, danslequartier delaconfection à New York. Ilaremarqué quelevieil homme aucomptoir portaituntatouage surl'avant-bras et ila engagé laconversation aveclui.Mon frère amentionné, aucours decette conversation, le fait que desparents ànous quiavaient péridans ledésastre étai...
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avec son appareil photo et j'ai profité de la pause dans la conversation pour annoncer à Malcia
que Matt venait d'être classé parmi les dix meilleurs photographes de mariage du pays.
La tristesse pesaittoujours, deuxjours plustard, quand noussommes allésàHaïfa pour prendre desphotos deJosef Adler. Nous avions passélapremière moitiédecesamedi chezElkana pouruneautre réunion familiale gigantesque, undéjeuner auquelunplus grand nombre encorequeladernière fois, semblait-il, decousins germains, decousins audeuxième ettroisième degré,avaient puvenir. Cette fois,lasœur d'Elkana, Bruria,étaitvenue deHaïfa. C'était unefemme àla charpente délicate, auxcheveux noirscoupés àla page. E...
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Elle a levé la main et j'ai compris qu'elle voulait dire plus grande.
Malcia S'estassurée quenous avions bientous duvin dans nosverres etarepris lefil de ses réminiscences. J'airegardé labouteille. murfatlerpinotnoir,disait l'étiquette. J'avais l'habitude d'alleravecmamère pouracheter delaviande danssaboucherie, a-t-elledit. Et ildonnait àma mère latoute meilleure viandequ'ilavait ! Ilsse disaient tu, parce qu'ils étaient àl'école ensemble. Vous deviez doncavoir àpeu près lemême âgeque Lorka, ai-jedit.Elle devait avoirpeut-être un ande moins. Oui, oui,nous n'éti...
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Elle avait une allure différente, elle était différente.
La plus jeune, jene m'en souviens pas,adit lentement Meg,assise danslasalle deséjour de son beau-frère. Bronia.J'aifouillé dansmamémoire, j'aiessayé, maisjen'y arrive pas...Lorka je l'ai vue, parce quenous avons grandi ensemble, etRuchele étaittoujours danslamaison. Mais Bronia, jen'y arrive pas– iln'y aaucun souvenir, jene peux pasvous direpourquoi. Elleétait encore unbébé. Elle s'est interrompue uneseconde. Lorsque vousalliez chezeux,elleétait là,quand vousm'avez montré cettephoto, j'aisuque c...
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connaissions le jour et l'année de naissance.
solennels, souriants,candides,composés, inquiets,oublieux, maistoujours silencieux, et toujours noirs,etgris, etblancs. Ainsi,Shmiel etsa famille, cesparents disparus, troisd'entre eux sans nom, semblaient follementnepas être àleur place, absence étrange, grise,aucœur de cette présence trèsvivante, bruyante etsouvent incompréhensible, aucœur deces conversations etde ces histoires ;chiffres immobiles etsans paroles, ausujet desquels, au milieu desparties demah-jong, desongles rouges, descigares,...
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plutôt vous penseriez apprendre - qu'une jeune femme du nom de Lorka Jejger a existé et que
la notice suivante est véridique :
Lorka Jejger est née à Bolchow, en Pologne, de Shmuel et d'Ester.
Il savait quejesavais ceque cela voulait dire.ABelzec, ondescendait dutrain eton entrait dans leschambres àgaz. La perquisition danslesmaisons, latraque desJuifs dans lesrues etdans leschamps :les Grunschlag n'avaientrienvude tout cela, biensûr.Jeme suis souvenu deJack disant, Si j'avais été témoin, j'auraisétémort, moiaussi. Et pourtant, àcause d'unaccident géographique particulier, lesGrunschlag onteuune certaine connaissance desinformations quiont circulé pendant lestrois jours delaseconde Ak...
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moindre son.
moins. Mais avant quej'envienne auxmorts deShmiel, d'Esteretde Bronia, ilme paraît justede tenter d'imaginer commentilsétaient lorsqu'ils étaientencoreenvie. De Shmiel, évidemment ,nous savons unpeu dechoses, aupoint oùnous ensommes. Eneffet, après avoirparlé àJack etaux autres , j'ai l'impression quejepeux l'imaginer trèsclairement, par exemple cejour desannées 1930oùl'une desphotos quejeconnais sibien aété prise : traversant lecentre delaville – vous l'appelez leRingplatz, sivous êtes, com...
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znayu.
Pour desraisons quej'allais connaître quelquesminutesplustard, lapensée deFrydka a conduit JackGreene auxannées deguerre, etc'est àce moment-là qu'ilm'aditqu'il avait entendu parlerdusort demes parents, ensoulignant bienqu'ilenavait entendu parler seulement, puisqueàun moment donnéilavait dûsecacher. Je peux vousdire,a-t-il commencé, queRuchele apéri le29 octobre 1941. J'ai été sidéré et,immédiatement après,bouleversé parlaprécision decesouvenir. J'ai dit, Permettez-moi devous demander pourquoi–...
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ont répondu.
Peut-être existe-t-il, parmilestrésors cachésdanslesgreniers etles fosses septiques des maisons encoredebout, quiont autrefois appartenu auxJuifs deBolechow, unecachette remplie delettres, d'albums dephotos, debijoux, enveloppés dansdescouvertures etfourrés dans unevalise encuir, elle-même plongéedanslepurin, etparmi ceslettres, peut-on en trouver uneavec untimbre américain, quicommence parces mots, Cherfrère, nousavons épuisé touteslespossibilités ici,mais nous nepouvons pasréunir lasomme hlaqu...
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fumées
Et il me paraît donc clair que, très probablement avant
C 'est donc, enjanvier 1939,lagestion del'affaire familiale quipréoccupe ShmielJäger,de manière trèsévidente, tropévidente. Qu'est-ilarrivé,exactement, àce camion, dontdépend son affaire, l'affaire deviande engros ?Il est impossible delesavoir aujourd'hui – même si l'imagination nepeut s'empêcher defournir uneexplication dramatique. Danscecas, l'histoire vous prête main-forte. Carnous savons que,dèsjanvier 1939,legouvernement polonais antisémite avaitimposé desévères mesures derestriction pour...
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commencé à tuer des Juifs.
Quand noussommes revenus, quelques joursplustard, disait-il pourachever sonrécit, la moitié delamaison avaitdisparu. Je pensais àça pendant queJack etBob sesouvenaient delafaçon dontlesUkrainiens, quand les mauvais joursavaient commencé, jetaientlesJuifs dans larivière. Oubien (aajouté Jack),de temps entemps, ilsemmenaient lesJuifs lelong delarivière etles abattaient là. Tu tesouviens queGartenberg aété abattu ?a-t-il ditenregardant Bob. Bob ahoché latête, C'est exact. C'était souslepont, aconti...
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Hu HU!
Vêtue d'uneblouse sansmanche àmotifs fleuriséclatants, dansdiverses tonalités debleu, Malcia Reinharz nousattendait surleseuil desaporte. Aumoment oùnous avons franchi les dernières marchespouratteindre sonpalier, elleafait ungrand sourire, exposant desdents bien alignées. Hallo !a-t-elle dit.Lavoix était profonde etelle avait unetessiture agréablement grenue, commeuneclarinette. Sescheveux étaientlégèrement auburnetson long visage, aux joues rondes etplein d'humour, étaitanimé comme celuid'un...
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LE 12 août 2001, deux de mes frères, ma soeur et moi sommes descendus d'une Volkswagen
Passat bleue et exiguë et nos pieds ont touché la terre humide de Bolechow.
milliers dedollars, unecoordination minutieuseentreungrand nombre degens surdeux continents, toutcelapour unvoyage quiallait durer àpeine sixjours, dontunseulement, en réalité, seraitpassé àfaire ceque nous étions venusfaire,àsavoir parler auxgens dans cet endroit crucialqu'était Bolechow, laville dont j'avais entendu parler,etau sujet delaquelle j'avais pensé, rêvéetécrit pendant prèsdetrente ansunendroit dontj'avais pensé(alors) qu'il serait leseul oùjepourrais découvrir cequi leur était arriv...
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une photo et qu'elle m'avait demandé d'aller regarder - c'était au
Numéro 141,adresse donnéesurces centaines decertificats denaissance etde décès qu'Alex m'avait envoyés, desannées auparavant, maisqu'ilavait déménagé danslesannées 1930dans une grande maison neuvedelarue Dlugosa. Avecletemps, Jacketles autres, enAustralie, en Europe eten Israël, avaient confirmé cetteinformation etdessiné descartes pourquejepuisse repérer précisément l'endroitdelarue – juste enface duPetit Parc– etdelamaison elle- même, laquatrième surladroite enpartant dudébut delarue. Mais laq...
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cette histoire, et pendant qu'elle s'est éloignée, j'ai parlé de Frydka avec Shlomo, qui avait
travaillé avec elle à la Fassfabrik.
s'était retrouvé, luiaussi, coincé àBolechow pendantlaguerre ;si sa merveilleuse habiletéà magouiller pourobtenir cequ'il voulait, poursesortir detoutes lessituations enbaratinant, n'appartenait qu'àluiou bien était l'expression d'untraitdecaractère autrefoisflorissant dans notre famille maisqui(c'était l'impression nondite quianimait notreintérêt) semblait s'être éteint. Shlomo venaitdedire, nonsans unecertaine admiration : Elle s'était arrangée pourtravailler à l'intérieur ! Elle aurait dûvivr...
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où allaient les choses, a quitté la gare de Salonique le matin du 14 mars 1943, un dimanche).
mon permis d'Etatpourfaireducommerce mesera retiré, etaussi quejesuis leseul Juifdu comité commercial denotre communauté àavoir unpermis pouruncamion. Je ne vais past'écrire unelettre pleurnicharde surlafaçon dontj'aipu, jusqu'à présent, avoir un permis, etjesuis lechef defamille dansunebelle maison, etj'ai quatre fillessuperbes et bien élevées, neme laisse pasradoter là-dessus, jeveux simplement continueràtravailler etne pas être unfardeau pourquique cesoit. Par conséquent, commejesais qu'u...
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La difficulté clé, pour Rachi, c'est que la lecture fausse suggère une chronologie erronée de la
Création : que Dieu a créé le ciel, puis la terre, puis la lumière, et ainsi de suite.
La remarque deFriedman impliqueque,trèsvraisemblablement, cesont souvent lespetites choses plutôtquelagrande imagequel'esprit retientleplus facilement :par exemple, ilest plus naturel etplus attrayant pourdeslecteurs decomprendre lesens d'ungrand événement historique àtravers l'histoire d'uneseulefamille. Comme onne parlait pasbeaucoup deShmiel etcomme, lorsqu'on enparlait, c'étaitsouvent sous laforme demurmures ouenyiddish, languequemamère parlait avecsonpère pour préserver leurssecrets – enr...
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l'implantation en V dont j'allais hériter.
BEGLEITER-BEGLEY EDWARDDAVIDDr honore lamémoire de: BEGLEITER SIMON,Père BEGLEITER IDA,Mère SEINFELD MATYLDA, Sœur SEINFELD ELIAS,Beau-frère HAUSER OSCAR&HELENA, Beaux-parents SEINFELD HERBERT, Neveu Cet Herbert Seinfeld, m'avait-elle dit,alors quesavoix basse, décidée, déraillait, cetHerbert Seinfeld avaitdéjàobtenu sespapiers d'émigration, maisiln'avait pasréussi àsortir àtemps. Un garçon dedix-sept ans,avait-elle ditcejour-là, enpleurant unpeu. IIallait presque s'en sortir, maisiln'a pas...
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Donc sur l'Occupation vous savez déjà, a dit Malcia, après que nous avons terminé le dessert et
sommes retournés nous asseoir, épuisés, dans nos fauteuils.
Il la cachait danssamaison ?ai-je dit,sidéré. Celanem'était jamaisvenuàl'esprit. Malcia ahoché latête, pluspour elle-même quepour moi.Elleadit, Oui. Etils les ont trouvés, ils les ont trouvés etelle était enceinte. C'estcequ'on m'adit. Shlomo, lisantmespensées, estintervenu. Dis-moi,a-t-ilditàMalcia, etson père, Shmiel, il n'était paslà? Elle asecoué latête avec lenteur etavec insistance :Non. Il l'aimait beaucoup, a-t-ellepoursuivi, etillui adit qu'il veut lacacher. Ill'aime beaucoup et elle l'...
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aujourd'hui, de décrire un de mes voisins qui vivait en face de chez moi, il y a quarante ans, je
ne serais pas sûr de pouvoir dire autre chose que Il était ingénieur, Ils étaient très gentils.
Jack nous araconté unehistoire drôle. Je n'étais paslepremier garçon,a-t-ilexpliqué. Ilyavait untype quiavait unande plus que moi, ilallait àl'école àStryj, luiaussi, etilsortait avecelle.Munzio Artman. C'étaitungarçon très religieux etiln'allait pasàl'école àStryj, lesamedi – ilyallait levendredi etyrestait le week-end, cequi fait qu'il nerentrait paslesamedi. Ilm'avait doncdit:« Écoute, occupe-toi d'elle, lesamedi. » Ceque j'aifait ! Ças'est refroidi entreeuxetjeme suis retrouvé avecelle. J'av...
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et les murs étaient décorés de tapis bon marché à motifs orientaux.
installés suruncôté. J'ai levé lesyeux etdit, Ilfaut quejedescende là-dedans. Alex,lacaméra vidéoàla main, a hoché latête. Je me suis pliéendeux etj'ai descendu unejambe dansletrou, cherchant dubout dupied la première marche.Jel'ai trouvée, j'aicommencé àdescendre, lesyeux toutletemps tournés vers lalumière. Commejel'ai déjà dit,j'aiune peur viscérale desendroits fermés,maisjene pouvais pasetne voulais pasenfaire étatàce moment-là, danscescirconstances. Jepensais au fourgon àbestiaux dumusée del...
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j'ai oublié ?
fille, quiahoché latête detemps entemps, avantdeme transmettre l'histoireracontée par son père. Ryfka Kornblüh, a-t-elledit,elle vivait... Euh,ilyavait la Magistrat et puis l'église russe, etelle vivait danslequartier del'église russe.Ilparle d'elle trèssouvent. Ilsavaient un étal dans lemarché, avecdeslégumes. Etelle avait seize... non,dix-sept petits-enfants ! Alors les petits-enfants, lorsqu'ilsserencontraient, faisaienttoujoursdesplaisanteries surlefait qu'ils mangeaient toujoursleslégumes a...
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tête, j'ai consulté d'autres sources sur les conditions qui régnaient dans les fourgons à bestiaux
à destination des camps de l'Opération Reinhard, à la fin de l'été 1942.
Ester etBronia auraient titubéhorsduwagon jusqu'à la« zone deréception ». Là,ilsauraient entendu unofficier allemand, peut-êtremêmelecommandant ducamp, Wirth, faireson discours habituel:qu'ils avaient étéamenés iciuniquement pourun« transfert » etque, pour des raisons d'hygiène, ilsdevaient prendreunedouche etêtre désinfectés avantd'être envoyés vers leurprochaine destination. QueShmiel ouEster aitpu lecroire, ilest bien sûrimpossible de lesavoir ;mais sachant qu'ilétait prêtàcroire, troisansplu...
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et je sous-entendais émotionnellement ; mais aussi moralement, pensais-je, puisque nous
n'avions pas envisagé que ces faits et ces histoires nous pousseraient, contre notre gré, à juger
les gens).
J'ai ditàAlena, Demandez-lui cequ'il ressent enrevoyant cesvisages qu'iln'apas vusdepuis si longtemps. Elle aposé laquestion enpolonais etAdam aretiré seslunettes délicatement etréfléchi un moment. Puis,ila souri gentiment etdit, fepense etjeretourne danslepassé. J'ail'impression d'être enroute versleCiel. Tous lesanciens deBolechow àqui nous avions parléjusqu'à cesoir-là avaient survécu enne bougeant pas:en restant parfaitement immobilespendantdesjours, dessemaines, desmois, dans desgreniers,...
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Et JE N'ai JAMAIS appris le polonais.
Je me suis détourné deMatt pourdemander àShlomo, Qu'est-ce qu'ilvient dedire ? Shlomo hochaitlatête fébrilement. Iladit, Ilme raconte l'histoire duprofesseur quiacaché Frydka ! Ilsait que Ciszko aété tué enmême tempsqueFrydka. ABolechow. C'estunehistoire qu'il aentendue aprèslaguerre. Ils ont denouveau parléenpolonais. Shlomodressait lessourcils. Iladit, Ilse souvient dunom du professeur dedessin quilesacachés ! Il s'est tupour ménager soneffet etila ajouté, Lenom duprofesseur étaitSzedlak ! She...
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fuite, déguisée, avec son petit garçon sous le bras, de cachette en cachette, de faux nom en
faux nom ?
grand-père l'auraitplacé. Elle était trèshaute, l'antenne, adit Boris. Onnepouvait mêmepasl'entendre... Ilaeu aussi le premier téléphone. La première radio,lepremier téléphone. Le premier deson village. Pendant queBoris racontait cettehistoire, quej'appréciais parcequ'elle correspondait àune idée quejeme faisais déjà deShmiel, desfragments d'uneautrehistoire surlesproduits électroménagers etlestatut social ascintillé àla périphérie dema mémoire, mêmesice n'est qu'àmon retour chezmoi, quand j'aia...
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Le lendemain soir, Meg a repris l'avion pour Melbourne.
tellement qu'ilyen ait d'autres commevous. Quoi ?a-t-elle répliqué surunton faussement féroce.Vousnesavez pas?Bien sûrqu'il yen a d'autres quilesont connus. J'ai regardé Mattetpuis j'aisorti mon stylo etmon carnet demon sac. Qui ?ai-je demandé. Elle aeu un sourire satisfait etelle s'est mise àparler. Une amie deFrydka, elles'appelait DyziaLew,elleporte maintenant lenom deMme Rybek. Elle aépousé unRusse. Aprèslaguerre, j'aidit, Jepars enOccident. Etelle adit, Pour quoifaire, il ya déjà trois cent...
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Il y a un problème de traduction bien connu dans l'histoire de Caïn et Abel.
Nous avons laissé lecimetière derrièrenousetnous avons marché jusqu'au centredelaville. Là, nous nous sommes arrêtésdevantlamaison quiaété construite surlesite decelle de Shmiel pourprendre quelques photos.Pendant quenous lefaisions, unjeune Ukrainien, très grand, avecdescheveux blondscoupés aubol etlelong visage d'icône qu'onvoitpartout dans cette région, asurgi decette grande maison etnous ademandé, nonsans unecertaine agressivité suspicieuse, quinous étions etce que nous faisions. Unefoisde...
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dans quelles circonstances exactes ont été tuées Lorka et Frydka.
(le Rynek étaitl'endroit oùlaboucherie setrouvait àl'époque demon grand-père, jelesavais, et Shlomo savaitquejelesavais :j'avais laphoto tiréedulivre Yizkor, unephoto d'uncôtédu Rynek aveclebâtiment delamairie et,juste enface, unbâtiment assezbassous lequel mon grand-père avaittracé uneflèche pourindiquer oùsetrouvait laboucherie desafamille) ... pas dans leRynek, disaitShlomo, maisenface dumoulin. Elleétait là.Etde cette boucherie, il s'est enfui deBolechow. Sachant désormais quelssontlesinconv...